Ce mardi 11 novembre 2025, en tout début d’après-midi, trois vies ont été brutalement arrachées par des hommes armés non identifiés à Delmas 33, dans la ruelle A. Lazarre. Deux femmes et un homme ont été abattus en pleine rue, sous le regard impuissant des riverains, sidérés par cette nouvelle tragédie dans un pays où la mort semble devenue banale.
Selon les premières informations recueillies par Gazette Haïti News, les assaillants circulaient à moto. Après la fusillade, deux motocyclettes ont été vues s’échappant à vive allure. Les victimes, qui se trouvaient à pied au moment des faits, n’ont eu aucune chance de se protéger. « c’est la première fois que je vis quelque chose comme ça dans la zone », raconte un riverain.
Jolempsky Josué 2 Colo, né le 15 octobre 1992 est l’une des trois victimes. Selon le juge de paix Alberick Joseph Jean, le jeune homme a reçu plusieurs projectiles, notamment au bras gauche et à l’épaule. Les deux femmes, dont les identités n’ont pas encore été identifiées, présentaient elles aussi de graves blessures par balles : l’une a été atteinte de deux projectiles, l’autre d’un seul.
Le juge Alberick Joseph Jean est arrivé sur les lieux plus d’une heure après les faits pour dresser le constat légal. À 3 heures passées, les trois corps gisaient toujours sur la chaussée. Autour d’eux, une foule silencieuse observait la scène, tandis que des policiers tentaient de maintenir l’ordre.
Les motivations de cette attaque restent inconnues. Le mode opératoire des tireurs à moto agissant en plein jour avant de disparaître dans la circulation rappelle de nombreux assassinats récents à Port-au-Prince. Ce schéma désormais récurrent illustre l’ampleur d’une insécurité chronique que la PNH ne parvient à endiguer.
En fin d’après-midi, les corps ont été transportés à la morgue. Sur le bitume, il ne restait que des traces de sang et quelques douilles éparpillées. Les passants s’arrêtaient, jetaient un regard triste, puis repartaient, comme résignés à vivre avec la mort. « C’est devenu normal, mais ce n’est pas normal », murmure une mère de famille, tenant son enfant par la main. « Aujourd’hui c’est eux, demain ce sera peut-être nous. »
Ces mots traduisent toute la détresse d’une population prise au piège d’une violence omniprésente, dans une capitale où la vie semble ne plus avoir de valeur.
Arnold Junior Pierre
- Log in to post comments


