PubGazetteHaiti202005

Insécurité, cherté de la vie: des manifestants crachent leur colère devant la résidence officielle de Ariel Henry

Credit Photo: Stanley Louis

Des dizaines de citoyens, signataires du protocole entente nationale (PEN), ont manifesté ce vendredi 19 août 2022 devant les locaux de la résidence officielle du premier ministre Ariel Henry contre l’insécurité et de la cherté de la vie. Ces manifestants qui ont exprimé leur ras-le-bol, exigent le départ sans condition du chef du gouvernement.

La situation va de mal en pis. Les prix des produits de première nécessité explosent. Ceux des produits pétroliers dans le commerce idem. Cette situation alimente de plus en plus la cherté de la vie. L’inflation est de plus en plus galopante. A cela s’ajoute la dépréciation de la gourde. Déjà 160 gourdes pour 1 dollar dans l’informel.

Voulant exprimer un halte-là à cette véritable descente aux enfers du pays, des dizaines de manifestants se sont massés devant les locaux logeant le chef du gouvernement, qui s’est envolé hier pour le Trinidad and Tobago, pour protester contre l’insécurité et la cherté de la vie. 

Les manifestants ont longé l’autoroute de Delmas avant d’atteindre Musseau. Pour cracher leur colère, ils ont érigé des barricades  et dressé des pneus enflammés sur le long de la chaussée. Une situation de tension régnait sur l’autoroute de Delmas. Des altercations ont été enregistrées entre les manifestants et les forces de l’ordre qui voulaient à tout prix que le calme revienne.

Les pancartes dans lesquelles sont inscrites les revendications ont été légion. « Aba Ariel. Aba Lalime. Aba akò 11 septanm. Nou soufri twòp », peut-on lire dans les pancartes exhibées par les manifestants. 

Les parages de la résidence officielle du premier ministre Ariel Henry ont vite été sous haute protection policière. Des unités de toutes sortes étaient visibles. A chaque fois, les agents de l’ordre menaçaient de faire usage de gaz lacrymogène. 

« Vive le processus de l’accord Montana Pen Modifié », lance d’entrée de jeu un manifestant. « Ariel, tu n’es plus notre premier ministre. La cherté de la vie, l’insécurité nous guettent. Vive une transition de rupture, un exécutif bicéphale », crie les manifestants qui entendent fouler le macadam au quotidien jusqu’au « départ » du premier ministre Ariel Henry.

« Ni mandat, ni mission »


Selon les manifestants, le titulaire de la Primature n’a ni mandat, ni mission. Ils se demandent jusqu’à quand prendra fin le règne de Ariel Henry. « Nous ne voulons plus de Ariel Henry. C’est le Core Group qui l’a intronisé à travers un tweet », dit un manifestant qui regrette que Ariel Henry n’a pas su mettre fin à l’insécurité et au kidnapping en cascade.

Exécutif bicéphale 

Les manifestants ne jurent que par la mise en place d’un exécutif bicéphale qui, selon eux, est la recette miracle aux maux qui rongent  Haiti. « L’exécutif bicéphale saura réaliser les prochaines joutes électorales afin d’ôter le pays du bourbier dans lequel il patauge », croit dure comme fer un autre manifestant.

« Les revendications étaient claires. C’est un sit-in contre l’insécurité, la cherté de la vie. Les produits pétroliers coûtent actuellement les yeux de la tête. Ce n’est pas possible. C’est intenable », explique Serge Jean Louis, signataire de l’accord MONTANA PEN GREH.

« De mal en pis »

Le tableau en Haïti est très sombre. Du point de vue politique, sociale et économique, la situation va de mal en pis. Haïti poursuit sa véritable descente aux enfers.

Dans une lettre de cadrage adressée aux ordonnateurs de l’administration publique, le premier ministre Ariel Henry a annoncé une quatrième année de décroissance et de temps difficiles pour Haïti. L’inflation a atteint le pic de 29%. Un niveau jamais atteint depuis la période de 2003, selon les économistes.

Sur le plan social, le nombre de personnes en insécurité alimentaire augmente. Au moins 5 millions d’haïtiens sont en insécurité alimentaire. Et plus d’un million en situation d’extrême urgence.

Du point de vue politique, les lignes n’ont pas bougé. L’accord du 11 septembre n’est pas parvenu à trouver un accord avec le Montana. La forme que devrait prendre l’exécutif après les négociations politiques représente le véritable noeud gordien entre les deux partis.


D’autres louve de contestation sont annoncés. Le 22 Août prochain, le leader de Pitit Desalines annonce le début d’un véritable soulèvement dans le pays pour contraindre le premier ministre Ariel Henry à la démission. 


Par: Daniel Zéphyr

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