PubGazetteHaiti202005

Le grand ballet diplomatique de l’UNESCO: Khaled El-Enany, élu directeur général de l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture 

Internet

Dans les ballets feutrés de la diplomatie multilatérale, tout commence par des embrassades cérémonieuses et des regards de courtoisie soigneusement composés.

Ici, à l’UNESCO, le langage des nations est un art du geste et du mot mesuré, où chaque sourire vaut une phrase et chaque poignée de main, un paragraphe de traité.

Car le multilatéralisme, contrairement au bilatéralisme, n’est pas un tête-à-tête : c’est une conversation permanente entre le monde et lui-même, un concert de voix que seule la patience sait accorder.

Ainsi, dès 9 h 30 ce lundi 6 octobre 2025, une fébrilité diplomatique flottait dans l’air sur la Place de Fontenoy, à Paris.

Devant le siège monumental de l’UNESCO, les diplomates se pressaient comme à l’entrée d’un théâtre d’importance.

Ambassadeurs, délégués, ministres et responsables de communication se frayaient un passage dans un murmure de protocoles, drapés de leurs plus beaux atours taillés sur mesure, robes élégantes, et parfois les habits traditionnels chatoyants qui racontent à eux seuls la diversité du monde. 

Dans ce ballet de drapeaux et d’élégance, la délégation haïtienne, conduite par Lilas Desquiron, ancienne ministre de la Culture et actuelle ambassadrice d’Haïti auprès de l’UNESCO, fit une entrée remarquée.

Sourires chaleureux, accolades fraternelles, échanges de mots brefs mais sincères tout le langage silencieux de la diplomatie s’y exprimait avec grâce.

Puis, lentement, la procession multicolore gagna la salle 10, ce sanctuaire du Conseil exécutif, pour une séance à la fois solennelle et historique, la dernière présidée par Audrey Azoulay, directrice générale sortante.

L’atmosphère y était celle des grandes transitions, à la fois empreinte de nostalgie et d’attente. Les conversations s’y mêlaient aux échos des pas sur le marbre, comme si chaque diplomate portait en lui un fragment de la mémoire du monde. Le moment tant attendu est arrivé vers 15heures 30. Les États membres vont élire le nouveau directeur Général. 

Khaled El-Enany, un nouveau pharaon à la tête de l’UNESCO

C’est dans une atmosphère feutrée, presque ouatée, que s’est joué à Paris un moment décisif pour la diplomatie mondiale.

Sans éclats de voix ni rivalités affichées, les États membres de l’UNESCO ont voté à une large majorité en faveur du candidat égyptien Khaled El-Enany, désigné comme le nouveau directeur général de l’organisation.

Tout s’est déroulé avec la fluidité d’un ballet diplomatique, où chaque geste semble mesuré, chaque mot pesé.

Et pourtant, derrière le calme apparent, se devinaient les sillons invisibles des alliances et des influences.

Comme souvent à l’UNESCO, tout s’est joué en silence et en vitesse, comme si les tensions géopolitiques s’étaient effacées sous le vernis d’une unanimité polie.

Après huit années de gouvernance marquées par la rigueur et la diplomatie d’Audrey Azoulay, le flambeau passe désormais entre les mains du diplomate égyptien Khaled El-Enany, ancien ministre du Tourisme et des Antiquités, homme à la stature sereine et au regard ancré dans l’héritage des siècles.

Il a remporté cette élection haut la main, face à Firmin Edouard Matoko, le Congolais de Brazzaville, figure respectée mais isolée, dont le score modeste laisse peu de trace sur la carte mouvante des équilibres diplomatiques.

Ainsi va la politique culturelle mondiale, les victoires s’y inscrivent à l’encre invisible, les défaites s’y effacent dans le silence des salons feutrés.

Le nouveau directeur général, qui prendra ses fonctions dans quelques mois, hérite d’une institution que Mme Azoulay a su remettre à flot, après des années d’incertitudes financières.

Sous son mandat, les caisses se sont remplies, la confiance s’est restaurée, et l’UNESCO a retrouvé le souffle d’une maison qui croit encore au pouvoir du savoir et de la culture.

Khaled El-Enany devra consolider cet équilibre fragile, maintenir le cap d’une organisation à la fois universelle et menacée par la fragmentation du monde.

Selon les murmures qui glissent dans les couloirs de verre du siège parisien, l’homme du Nil n’aura guère de mal à relever le défi.

Lui qui a veillé sur les trésors de Louxor et de Saqqarah sait mieux que quiconque que préserver le patrimoine, c’est aussi protéger l’avenir.

Et l’on dit déjà, dans les cercles diplomatiques, que sous sa direction, l’UNESCO pourrait trouver une nouvelle renaissance  à mi-chemin entre les sables du passé et les horizons numériques du futur.

Le déroulement d’une élection 

Quelques heures plus tard, la fumée blanche de la diplomatie s’éleva discrètement : Khaled El-Enany venait d’être élu Directeur général de l’UNESCO.

Le verdict tomba sans fracas, comme une évidence que tous attendaient sans oser la dire à voix haute. Dans les rangs, les applaudissements éclatèrent d’abord timidement, puis avec chaleur  un tonnerre contenu, respectueux, à l’image de la maison qu’ils saluaient. Ainsi, dans la ville des Lumières, c’est un homme du Nil qui hérite du flambeau.

Ancien ministre du Tourisme et des Antiquités d’Égypte, Khaled El-Enany, gardien des pierres et des mémoires millénaires, devient le nouveau capitaine d’un navire qui a traversé bien des tempêtes : l’UNESCO. Son adversaire, Firmin Edouard Matoko, le Congolais de Brazzaville, homme de culture et de fidélité à l’institution, s’incline avec dignité.

Le combat fut courtois, presque fraternel, une joute sans blessure, comme seule la diplomatie sait les orchestrer. En quittant la salle, beaucoup murmuraient le nom de la directrice sortante Audrey Azoulay, dont le mandat aura marqué un tournant décisif.

Huit années de redressement, de réforme, d’équilibre retrouvé : elle laisse derrière elle une organisation qui respire à nouveau. Les caisses, naguère vides, se sont remplies ; la confiance des États membres, un temps érodée, s’est patiemment reconstruite.

Khaled El-Enany prendra ses fonctions dans  un mois avec pour mission de préserver cet élan fragile, de maintenir la flamme humaniste dans un monde en proie aux fractures numériques, aux menaces climatiques et aux replis identitaires. 

La déléguée permanente d’Haiti, Lilas Desquiron  en a parlé lors son de son intervention ce matin à La Tribune de l’UNESCO: «  L’UNESCO traverse une période difficile qui nous invite à l’innovation et à l’audace. Ce moment ne serait-il pas une occasion d'innover, de découvrir des formules inédites, de réfléchir à de nouvelles pistes pour améliorer encore notre action dans le secteur de l'Éducation qui a toujours été notre domaine d'excellence, d'alléger nos structures bureaucratiques et de parvenir à l'autonomie financières. »

Maguet Delva

Category

Politique

Culture

Economie

Sport