
Emmanuel Vertilaire, membre du Conseil présidentiel de transition, avocat et ancien juge d’instruction, a réagi à l’adoption de la résolution 2793 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Sur son compte Twitter, il a salué cette décision qui transforme la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en une Force de suppression des gangs (FSG), un outil qu’il considère essentiel pour rétablir l’ordre dans un pays en proie à la violence armée.
Selon Vertilaire, ce pas franchi par la communauté internationale constitue « un jalon décisif dans la restauration de l’ordre public ». Il estime que ce soutien adapté et proportionné des partenaires étrangers permettra de renforcer le combat contre l’insécurité, condition incontournable pour préparer le terrain à l’organisation d’élections présidentielles, législatives et locales crédibles en Haïti.
Plusieurs personnalités ont salué la résolution: le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, y a exprimé son appui. Dans une déclaration officielle, il a salué « une initiative majeure pour la sécurité nationale », soulignant qu’elle vise à rétablir l’ordre sur l’ensemble du territoire. Le chef du gouvernement a tenu à remercier particulièrement les États-Unis pour leur « engagement indéfectible » et leur rôle central dans la conception et le soutien de ce projet. Pour lui, cette mission internationale constitue une opportunité unique de redonner espoir à une population meurtrie par l’insécurité.
La résolution, proposée conjointement par les États-Unis et le Panama, a été adoptée par 12 voix en faveur, aucune contre et trois abstentions. Elle prévoit une mission d’une durée d’un an, avec un mandat élargi pour combattre directement les gangs armés qui contrôlent de vastes portions de la capitale et de plusieurs villes de province.
Pourtant, l’expérience de la MMAS a montré les limites de la communauté internationale. Depuis l’arrivée des premiers contingents kényans en Haïti, la mission peine à s’imposer. Les hésitations diplomatiques de Washington, les divisions internes au Conseil de sécurité et surtout l’insuffisance chronique des financements ont freiné son efficacité. Sur les 110,9 millions de dollars promis au départ, seuls 21 millions ont réellement été déboursés. Un renouvellement de contrat de 200 millions reste bloqué, compromettant même la survie de la base opérationnelle installée à Port-au-Prince.
L’adoption de la résolution 2793 est néanmoins perçue comme un signal fort. Pour les autorités haïtiennes, elle pourrait changer la donne en donnant à la force multinationale un mandat plus robuste et plus clair. La nouvelle Force de suppression des gangs se présente comme un outil destiné à neutraliser les groupes armés qui étouffent l’économie, ferment les écoles et empêchent toute stabilité politique.
Pour le Conseil présidentiel de transition, cette force internationale est une condition sine qua non pour avancer vers des élections crédibles.
Le gouvernement, de son côté, mise sur ce soutien international pour desserrer l’étau des gangs et rouvrir la voie à une vie politique normale.
Par Arnold Junior Pierre
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