PubGazetteHaiti202005

Duel pour la Direction de l’UNESCO à Paris

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C’est un duel au sommet, une bataille de prestige, d’influence et de vision qui se jouent ce soir au cœur de Paris, dans les salons feutrés de l’UNESCO. Deux figures issues de continents baignés de lumière et d’histoire s’affrontent pour prendre la relève de la directrice actuelle Audrey Azoulay, dont les dernières heures à la tête de l’organisation s’égrènent comme les ultimes grains d’un sablier diplomatique.

D’un côté, Firmin Edouard Matoko, le Congolais de Brazzaville, homme de culture et d’expérience, qui a longtemps incarné l’Afrique au sein même de l’organisation. De l’autre, Khaled El-Enany, ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités, gardien des temples et des mémoires millénaires, porteur d’un héritage pharaonique et savant.

Ce soir, à 19 heures à Paris (13 heures à Port-au-Prince), le rideau tombera. Le nom du nouveau directeur sera connu.. Le monde saura alors qui, du Nil ou du Congo, fera voguer la barque de l’UNESCO sur les eaux parfois tumultueuses de la diplomatie internationale.

Entre l’Afrique centrale et la vallée du Nil, deux visions du monde se contemplent comme deux miroirs se renvoyant la lumière : l’une mise sur la continuité et la connaissance intime des rouages internes de l’organisation, l’autre sur le prestige culturel et historique d’une civilisation qui fut jadis le berceau du savoir et des arts.

Dans cette joute symbolique, la culture, l’éducation et la science demeurent les armes pacifiques d’un combat pour l’esprit, pour l’avenir, pour la place des nations dans la grande symphonie de la diversité humaine.

Au cours de cette journée chargée d’attente et d’émotion, Lilas Desquiron, ancienne ministre de la Culture de la République d’Haïti et actuelle ambassadrice déléguée auprès de l’UNESCO, a pris la parole avec une profondeur et une élégance qui ont marqué l’auditoire.
Elle a évoqué, en des termes à la fois lucides et émouvants, l’avenir de l’organisation spécialisée des Nations Unies.

Appelant à une renaissance de l’esprit humaniste qui fonde la mission même de l’UNESCO, elle a souligné que l’innovation et la solidarité intellectuelle demeurent les clés d’un avenir commun et durable :

« Le développement de l’intelligence artificielle nous ouvrira-t-il le chemin vers la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité ? Cela dépend de nous, de nous seuls — de notre générosité, des connaissances que nous saurons nous donner en toute priorité. Notre tâche, à la fois la plus noble et la plus urgente, est de faire en sorte que l’IA ne soit pas réduite à une entreprise de déshumanisation. 
L’UNESCO traverse une période difficile qui nous invite à l’innovation et à l’audace. Ce moment ne serait-il pas l’occasion d’inventer, de découvrir des formules inédites, de réfléchir à de nouvelles pistes pour améliorer encore notre action dans le secteur de l’éducation — ce domaine d’excellence qui a toujours été notre force ? Allégeons nos structures bureaucratiques et travaillons à conquérir notre autonomie financière. »

 

Maguet Delva

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