Le décret électoral fraîchement adopté marque une nouvelle étape dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel. Lors des Mardis de la Nation du 2 décembre 2025, le ministre délégué chargé des questions électorales a détaillé les mesures engagées par le gouvernement pour conduire le pays vers des élections générales en 2026.
Le pays entre dans la phase opérationnelle
Avec la publication dans le journal officiel Le Moniteur du nouveau décret électoral adopté en Conseil des ministres le 1er décembre, Haïti enclenche officiellement la mécanique visant à organiser les prochaines élections. Devant la presse réunie à la Primature, le ministre Joseph André Gracien Jean a présenté les principaux axes de cette transition dans le cadre de la 29e édition des Mardis de la Nation.
Il a rappelé que ces avancées s’inscrivent dans le cadre de l’Accord du 3 avril 2024 et traduisent la volonté du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé de mener rapidement le pays vers un scrutin crédible. Le Conseil électoral provisoire (CEP) dispose désormais du cadre juridique nécessaire pour publier le calendrier électoral et lancer la machine.
Les principales innovations du décret électoral
Le ministre a mis en avant plusieurs changements qualifiés d’« innovations majeures », destinés à moderniser l’appareil électoral :
Parité renforcée : obligation d’intégrer 50 % de femmes dans les postes décisionnels liés au processus électoral. Des surplus seront donnés aux partis ayant respecté ce principe.
Registre électoral actualisé : le CEP devra mettre à jour la base de données des électeurs avant la tenue des scrutins. Un point, selon Mr Gracien qui évitera de compter des gens non éligibles (zombis) à voter.
Décentralisation du centre de tabulation : le Centre de tabulation sera désormais déployé dans les dix départements, pas seulement dans l'Ouest. Ceci apportera selon le ministre une rapidité pur la délivrance des résultats.
Participation de la diaspora : les Haïtiens vivant à l’étranger pourront voter aux prochaines élections.
Recrutement citoyen : membres des bureaux de vote issus des classes de NS4, des organisations féminines et de la société civile.
Selon le ministre, ces dispositions représentent des « avancées structurantes » dans le processus de refondation de l’État et de modernisation des pratiques électorales.
Renforcement des partis politiques
Autre axe souligné : la professionnalisation des partis. Plus de 100 structures politiques participent à des formations déployées dans plusieurs départements, un programme soutenu par la Primature afin d’améliorer leurs capacités organisationnelles et leur préparation aux futures joutes électorales.
Sécurité et élections : un défi incontournable
Si ces avancées sont vues majeures, l'insécurité demeure le point que nul ne devrait ignorer. Joseph André Gracien Jean a assuré que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement multiplient les efforts pour garantir un climat sécuritaire propice à la tenue des élections générales.
Toutefois, la situation demeure encore critique. Des zones contrôlées par les gangs, d'autres sous lourdes attaques, notamment dans l’Artibonite où les bandits depuis le week-end se déchaînent. Des quartiers vidés sous les balles, des demandes en renfort se multiplient.
Pendant ce temps, si le gouvernement se dit adelante pour les scrutins, Mirebalais, Kenscoff entre autres sont des zones qui subissent encore la loi des gangs depuis des mois.
Par Wideberlin Sénexant
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