PubGazetteHaiti202005

États-Unis: le rappeur P. Diddy condamné à plus de quatre ans de prison

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Le magnat du hip-hop P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, a été condamné, vendredi 3 octobre 2025, à quatre ans et deux mois de prison et 500 000 dollars d'amende par un tribunal de New York pour transport de personnes à des fins de prostitution. Il était poursuivi dans un procès très médiatique pour violences sexuelles.

Quatre ans et deux mois de prison, ainsi qu'une amende de 500 000 dollars : c'est sur ce verdict, rendu par un tribunal de New York vendredi 3 octobre, que s'achève le procès du rappeur et producteur P. Diddy. Il s'agit de l'épilogue d'une affaire de violences sexuelles qui a entraîné la chute de cette figure de la musique des dernières décennies.

Après deux mois de débats dans un procès hypermédiatisé à New York, les jurés avaient rejeté en juillet les accusations les plus graves de trafic sexuel et d'association de malfaiteurs portées contre Sean Combs, le véritable nom de P. Diddy, lui épargnant l'emprisonnement à perpétuité.

Mais l'ancien rappeur et homme d'affaires, âgé de 55 ans, risquait encore très gros. Les faits de transport de personnes à des fins de prostitution, pour lesquels il a été déclaré coupable, étaient passibles de 20 ans d'emprisonnement au total.


La chanteuse Cassie et « Jane » toujours traumatisées, le tribunal évoque « un tort irréparable »


À l'audience vendredi, le producteur et homme d'affaires a de nouveau demandé pardon pour ses actes. Jeudi, dans une lettre au tribunal, il s'était dit « brisé » par ce qu'il a fait, après s'être « perdu dans la drogue et l'excès ».


Le fond de l'affaire portait sur le fait d'avoir forcé plusieurs femmes – dont son ex-compagne, la chanteuse Cassie, et une compagne plus récente ayant témoigné sous le pseudonyme de « Jane » – à se livrer à des marathons sexuels avec des hommes prostitués pendant que lui se masturbait ou filmait. Il lui était aussi reproché d'avoir mis en place un réseau criminel pour organiser ces activités nommées « freak-offs » ou « hotel nights ».


Le parquet avait réclamé au moins 11 ans de prison contre Diddy, insistant sur la « gravité » des faits, mais aussi l'absence de « repentir » du rappeur, les « traumatismes » subis par les victimes et la « menace » qu'elles disent ressentir de sa part. De son côté, la défense avait demandé que sa peine n'excède pas 14 mois, mettant en avant son bon comportement depuis son emprisonnement et son image « détruite ».

« Ce sont des infractions graves qui ont causé un tort irréparable à deux femmes », et « dont les effets se font encore sentir aujourd'hui », a lancé à P. Diddy le juge Arun Subramanian, président du tribunal de New York, au moment de prononcer le verdict. « Le tribunal n'a pas la certitude qu'en cas de libération, ces crimes ne seront pas commis à nouveau », lui a-t-il aussi dit.

Le magnat du hip-hop espère une improbable grâce présidentielle de Donald Trump

« Je fais toujours des cauchemars, j'ai des flashbacks quotidiens, et je continue à avoir besoin de soins psychologiques », a écrit Cassie dans un courrier, affirmant qu'elle et sa famille avaient quitté la région de New York par crainte de « représailles » si P. Diddy était « libéré ».


En 2023, Cassie avait porté plainte contre lui au civil pour un viol et l'avait accusé d'avoir eu un « comportement violent » et « déviant » durant une décennie. Si l'affaire s'est réglée en 24 heures, « à l'amiable », selon un accord confidentiel, elle a donné lieu à d'autres plaintes, ayant mené à ce procès pénal.

Durant les débats, la chanteuse, enceinte, et « Jane » ont raconté qu'elles étaient soumises à des menaces liées à leur réputation, leur situation financière et leur intégrité physique. Les jurés ont visionné des enregistrements des marathons sexuels en question, ainsi que les images de caméras de surveillance d'un hôtel de Los Angeles montrant P. Diddy traînant au sol Cassie et la rouant de coups.

Très offensifs lors de leurs contre-interrogatoires, tentant de discréditer les témoins à charge, les avocats de la défense n'ont pas nié les faits. Ils ont, en revanche, assuré que les « freak-offs » étaient consentis et que leur client avait un style de vie « polyamoureux » qui ne tombe pas sous le coup du droit pénal.

L'ex-homme fort du hip-hop, apparu particulièrement vieilli à l'audience, les cheveux et la barbe blanche, a de nouveau présenté ses excuses à ses deux principales victimes, qualifiant son comportement de « répugnant, honteux et maladif ». « J'étais malade. Malade à cause de la drogue, j'étais hors de contrôle », a-t-il ajouté.


La défense n'a pas caché, par ailleurs, chercher à obtenir une grâce présidentielle de la part de Donald Trump. Une demande qui a peu de chances d'aboutir, le président ayant rejeté l'idée lors d'une interview début août, parlant de quelqu'un de « très malveillant ».

Avec RFI

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