PubGazetteHaiti202005

Sécurité en Haïti : le Premier ministre relance la dynamique de la TSS et mise sur la FRG pour rétablir l’autorité de l’État

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Il vient de résister à une menace de destitution par des membres du conseil présidentiel de transition ( CPT). Ce jeudi 27 novembre 2025, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé était présent 
lors de la Table Sectorielle sur la Sécurité (TSS), tenue ce 27 à l’Hôtel Karibe, pour réaffirmer la priorité absolue: la sécurité nationale. À travers la transformation de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Force de Répression des Gangs (FRG), le Chef du Gouvernement a appelé à une unité nationale renforcée et rappelé que la sécurisation du territoire demeure indispensable pour organiser des élections crédibles.

Un communiqué publié par la Primature souligne que la TSS, organisée par le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH), a réuni des représentants de l’OEA, de l’ONU, du système judiciaire, de la Police nationale d’Haïti (PNH), des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) ainsi que de nombreux acteurs de la société civile. Au cœur des discussions : la FRG, présentée par le Premier ministre comme « un signal d’espoir pour la population », ouvrant une nouvelle étape dans la lutte contre la criminalité organisée et la reconquête des zones sous l’emprise des gangs.

La relance de la dynamique autour de la TSS s’inscrit dans la continuité des recommandations du CARDH, formulées dans un rapport remis le 2 septembre 2025 aux autorités haïtiennes, au Conseil Présidentiel de Transition (CPT), aux forces de sécurité et aux partenaires internationaux. Issu de huit réunions tenues entre décembre 2024 et juillet 2025, ce document de 42 pages propose des mesures urgentes ainsi que des actions à moyen et long terme pour rétablir la sécurité dans le pays.

Ce rapport recommande notamment la mise en place d’un programme de désarmement, de démantèlement et de réinsertion, conçu pour prendre en compte les différentes catégories de membres de gangs, des chefs et leurs « généraux » aux enfants et aux femmes exploitées. Il appelle également à l’élaboration d’un plan de sécurité sur 25 ans, fondé sur les besoins réels des forces de sécurité et des institutions stratégiques telles que la Douane, l’AAN, l’APN ou l’Immigration. 

Le CARDH propose par ailleurs la conception d’un plan d’opérations intégré, mobilisant les unités de la PNH, des FAd’H, de la MMAS, une task force de drones et une unité aérienne, afin de localiser et neutraliser les groupes armés. Il insiste enfin sur l’importance d’identifier des financements pérennes, notamment à partir du budget national et de la récupération des taxes à la frontière haïtiano-dominicaine, tout en invitant l’État à construire une prison de haute sécurité pour isoler durablement les criminels les plus dangereux.

Dans son intervention, le Premier ministre Fils-Aimé a souligné que la réussite de cette stratégie repose sur une mobilisation collective capable de soutenir les forces de sécurité, de combattre l’impunité et de rétablir pleinement l’autorité de l’État. Ayant fait face à une menace de destitution durant toute la semaine écoulée de la part de certains membres du CPT, il a réaffirmé l’engagement conjoint du CPT et du Gouvernement à œuvrer pour la stabilité du pays et salué le soutien constant de la communauté internationale, indispensable à la mise en œuvre de la FRG.

Des organisations de défense des droits humains, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité et plusieurs experts et acteurs judiciaires ont également participé à ces assises, soulignant l’importance d’une approche concertée et inclusive dans la lutte contre l’insécurité.

 

 

 

Par Wideberlin Sénexant

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