PubGazetteHaiti202005

Sanctions contre Fritz Jean: les signataires du Consensus Politique pour le Redressement National et la Réorientation de la Transition dénoncent l’ingérence internationale 

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La positon de certaines ambassades à propos du projet de révocation du premier ministre Alix Didier Fils Aimé par des membres du conseil présidentiel de transition a provoqué une tempête politique en Haïti. Dans une note publiée ce mercredi 26 novembre 2025, les signataires du Consensus Politique pour le Redressement National et la Réorientation de la Transition dénoncent « les menaces des ambassadeurs des Etats-Unis et du Canada contre les conseillers-présidents suite à la décision de remplacer le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Ils qualifient les messages adressés par les diplomates aux conseillers-présidents de « gifle à la dignité du peuple haïtien ».


Après les sanctions imposées par les États-Unis contre l’ancien coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et actuel conseiller-president, Fritz Alphonse Jean, l’affaire prend une tournure inattendue. Alors que certains acteurs politiques lui apportent son soutien, plusieurs partis politiques, organisations  de la société civile dénoncent l’ingérence américaine et canadienne. 

Dans une note publiée ce mardi, les signataires du consensus Politique pour le Redressement National et la Réorientation de la Transition ont exprimé « leur  profonde indignation face aux comportements assimilables à ceux de proconsuls de certains ambassadeurs ».

Ils dénoncent  « la violation flagrante des dispositions de la Convention de Vienne régissant les relations diplomatiques ».

Les signataires fustigent « l’ingérence étrangère dans les affaires nationales et qualifient ce comportement d’inacceptable ».

Selon eux, « les messages adressés par les ambassadeurs des États-Unis et du Canada aux Conseillers-Présidents, les menaçant de sanctions s'ils envisagent de remplacer un Premier Ministre dont l'incapacité à gouverner est désormais manifeste, constituent une gifle à la dignité du peuple haïtien ».

Ils rejettent catégoriquement leur immixtion et exhortent les conseillers-présidents « à réparer cette honte nationale. »

Par ailleurs, les signataires du consensus renouvellent leur « détermination en faveur du redressement national et la réorientation de la transition ». Ils exigent également «  la mise en place d'un exécutif bicéphale formé de personnalités crédibles, capables de rétablir l'autorité de l'État, de répondre aux souffrances aiguës de la population, de garantir la stabilité et d'organiser des élections véritablement libres, crédibles et démocratiques » .

Cette situation intervient dans un contexte où des démarches visant à révoquer le premier ministre étaient en cours depuis la semaine dernière.


Fritz Alphonse Jean accusé par les Etats-Unis d’entretenir des liens avec les gangs

Fritz est accusé « d’entretenir des liens avec des groupes armés et d’entraver la lutte contre la violence » par les Etats-Unis. Il a été sanctionné par les autorités américaines. 

« Les États-Unis ont pris des mesures pour imposer des restrictions de visa à un responsable du gouvernement de transition haïtien qui soutient des gangs et d’autres organisations criminelles. L'administration Trump se tient fermement aux côtés du peuple haïtien qui souhaite voir la fin de la violence actuelle », a annoncé dans un communiqué le bureau des affaires de l’hémisphère occidental du département d’Etat sans toutefois citer de nom. Communiqué repris par l’ambassade américaine à Port-au-Prince sur son compte X. 

Après l’annonce de ces sanctions, Fritz Jean a organisé un point de presse, hier à la Villa d’Acceuil. Il a rejeté catégoriquement les accusations de collision avec les gang et a affirmé qu’elles ne sont que la conséquence directe de son opposition ouverte au Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et sa volonté de le voir remplacé. Il a rappelé que la mission confiée au gouvernement se concentrait autour de trois obligations essentielles : la sécurité, la bonne gouvernance et l’organisation des élections. Selon lui, dans chacune de ces trois priorités, le Premier ministre Fils-Aimé a failli à sa véritable mission.

Le représentant de l’accord Montana a également révélé des échanges écrits attribués à l’ambassadeur du Canada, André François Giroux, et au chargé d’affaires américain en Haïti. 

Le président du CPT, Laurent Saint-Cyr quant à lui a brisé son silence ce mercredi. Dans une lettre adressée aux conseillers-presidents, il a lancé un appel  à l’unité, à la sagesse et à la responsabilité nationale. Il a souligné que « toute initiative qui détourne l’attention de ces priorités risque de fragiliser l’avenir collectif » .

Cette tension diplomatique et politique survient alors que l’échéance de la transition approche à grands pas. Dans moins de trois mois, soit le 7 février 2026, celle-ci arrivera à son terme, accentuant la pression sur les acteurs impliqués.

Par: Daniella Saint-Louis

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