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L’écrivain français Laurent Mauvignier remporte le prix Goncourt 2025 avec son roman « La Maison vide »

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Le prix Goncourt 2025 a été attribué ce mardi 4 novembre 2025 à Laurent Mauvignier pour son roman intitulé « La Maison vide ». L’écrivaine haïtienne Yanick Lahens, également en lice, n’a pas remporté la prestigieuse distinction.

L’académie Goncourt a dévoilé ce mardi le prix Goncourt 2025.  L’écrivain français Laurent Mauvignier a remporté ce prix avec son roman «La Maison Vide » aux éditions de Minuit.

« Je ressens de la joie, c’est « une récompense énorme parce que c’est un livre qui vient de l’enfance et de plusieurs générations », a réagi l’auteur de 58 ans à son arrivée chez Drouant, célèbre restaurant proche de l’Opéra à Paris, où l’attendaient les 10 jurés de l’Académie Goncourt, rapporte Le Devoir.


Sacré dès le premier tour avec six voix, Laurent Mauvignier a devancé la Belge Caroline Lamarche, qui en a obtenu quatre pour Le bel obscur (Seuil), et distancé les deux autres romanciers en lice dans la sélection finale, Emmanuel Carrère avec Kolkhoze (P.O.L.) et Nathacha Appanah avec La nuit au cœur (Gallimard).


Le Goncourt est le premier grand prix littéraire d’automne décerné à Laurent Mauvignier, qui a déjà publié une vingtaine de livres, la plupart aux éditions de Minuit. « On est dans le salut à un auteur qui a une œuvre déjà très importante derrière lui et qui, cette année, nous a livré non pas une somme, mais un roman quand même fondamental », a commenté devant la presse Philippe Claudel, le président de l’Académie Goncourt. Il arborait comme les autres membres du jury un badge de soutien à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie.

Laurent Mauvignier, 58 ans, est né en Touraine dans une famille ouvrière. Après avoir fait les Beaux-Arts à Tours, il se dirige vers la littérature. Parmi ses ouvrages remarqués, figurent Loin d’eux, son premier roman en 1999, Des hommes sur les souvenirs de la guerre d’Algérie, et Histoires de la nuit.

La maison vide est un récit de 750 pages, aux phrases amples, qui raconte les générations se succédant depuis le début du XXe siècle dans une bâtisse de La Bassée, un village imaginaire de Touraine qui ressemble à la petite ville de Descartes où l’auteur a grandi.

« Je crois que mon histoire familiale ressemble à celle de millions de Français, avec ses zones d’ombre et ses parts plus glorieuses », avait expliqué à l’AFP Laurent Mauvignier. « Au bout de deux, trois générations les souvenirs se perdent. Et une fois que ce fil est coupé, c’est terminé totalement ».


Les femmes jouent une place centrale dans le récit car ce sont « elles qui tiennent la baraque, comme c’était souvent le cas à la campagne et en temps de guerre ».

L’auteur s’attarde particulièrement sur Marie-Ernestine qui, jeune fille, a un don pour le piano et s’éprend de son professeur. Mais son père la contraint à épouser Jules, employé de la scierie familiale, et à abandonner ses rêves de monter à Paris pour devenir musicienne.

De cette union, naît en 1913 Marguerite, la grand-mère du romancier, avant la mort de Jules dans les tranchées de la Première Guerre mondiale.

Laurent Mauvignier tente de comprendre pourquoi « une forteresse de silence » a entouré Marguerite, dont le visage a été découpé ou rayé sur les photos. Il découvre qu’elle a connu le déshonneur durant l’Occupation en frayant avec des soldats allemands.

« La maison vide » fait partie des romans les plus vendus depuis le début de la rentrée littéraire, à la satisfaction de sa maison d’édition liée à Madrigall, le groupe de Gallimard.

Grâce au bandeau rouge « Prix Goncourt » apposé sur la couverture, les ventes de La maison vide devraient être démultipliées, comme en ont bénéficié les récents lauréats, qui ont parfois dépassé les 500 000 exemplaires écoulés. Une aubaine dans un climat morose pour l’édition, avec un recul des ventes de 5,7 % en volume en septembre par rapport au même mois de 2024, selon les chiffres de Livres Hebdo.

Yanick Lahens grande finaliste du prix Goncourt 2025

L’écrivaine haïtienne Yanick Lahens, également en lice, n’a pas remporté la prestigieuse distinction. Elle avait été sélectionnée avec son roman « Passagères de nuit ». 

La grande romancière haïtienne nous offre à travers ce roman paru en août 2025, un magnifique hommage à toutes les Passagères de nuit (à commencer par celles des bateaux négriers), ces vaincues de l’histoire dont la ténacité et la connivence secrète opposent à la violence du monde une lumineuse vaillance.

Un résumé publié par la Maison d’édition française, Sabine Wespieser raconte la résilience, le courage, le silence,  la prospérité ainsi que l’indépendance d’une femme victime de violences sexuelles. 


L’histoire s’articule autour d’Élizabeth, née en 1818 à La Nouvelle-Orléans, descendante d’une ancienne esclave venue d’Haïti. Confrontée à la brutalité du monde masculin, elle choisit la fuite vers Port-au-Prince pour reconstruire sa vie. À travers cette trajectoire, l’autrice tisse un récit où s’entrelacent résistance, héritage et liberté féminine.

Yanick Lahens, est née à Port-au-Prince, capitale d'Haïti, le 22 décembre 1953. Elle s’est installée à Paris à l’âge de quinze ans[3]. Elle y termine des études secondaires[3], découvre que la littérature haïtienne ainsi que la révolution haïtienne, sont mal connues et peu évoquées[3], puis poursuit ses études supérieures de lettres à l’université Paris-Sorbonne[5]. En 1976, elle soutient son mémoire de maîtrise, « Lecture d’une œuvre » de Fernand Hibbert.

Yanick est lauréate de l'édition 2014 du prix Femina pour son roman Bain de lune. Elle est titulaire de la chaire « Mondes Francophones » au Collège de France et a prononcé sa leçon inaugurale intitulée « Urgence(s) d’écrire, rêve(s) d’habiter » le 21 mars 2019.

Daniella Saint-Louis avec Le Devoir

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