PubGazetteHaiti202005

Vers la fin du mandat de la MMAS: une nouvelle force de répression des gangs approuvée par le conseil de sécurité de l’ONU

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Le Conseil de Sécurité des Nations Unies  a adopté lors d’une réunion tenue ce mardi 30 septembre 2025, le projet de résolution autorisant la transformation de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMAS) en une Force de Répression des Gangs (FRG). 


Comme on l’avait annoncé ce matin, le conseil de sécurité de l’ONU s’est prononcé aujourd’hui sur la transformation de la MMAS en une Force de Répression des Gangs. Ce projet de résolution a été adopté avec 12 voix pour, 0 contre et 3 abstentions pour une période de 12 mois soutenue avec la création d’un Bureau d’Appui des Nations Unies en Haïti. 

La Russie, la Chine et le Pakistan se sont abstenus lors de cette séance.

Toutefois, le représentant permanent du Pakistan auprès des Nations Unies , Asim Iftikhar Ahmad a affirmé son soutien à Haïti dans la lutte pour le rétablissement de la sécurité et la paix dans le pays.
« Notre abstention ne diminue en rien notre engagement et notre soutien à Haïti, ni à nos efforts collectifs pour rétablir la paix et la stabilité dans ce pays » , a-t-il déclaré, tout en soulignant  la nécessité pour le Conseil de prendre les mesures en faveur Haïti.

Les États-Unis ont fait objet de critiques de la part des représentants de la Chine et de la Russie dans le cadre de cette proposition. La Russie a affirmé que « leurs efforts pour obtenir des informations sur la Force de répression des gangs ont été ignorés. » Elle qualifie ces démarches de « mal conçues et précipitées » Quant au représentant de la Chine, il a fustigé l’initiative américaine visant à déployer une force de répression des gangs en Haïti. 

Avant le début de cette séance, les représentants de plus d'une quarantaine de pays s’étaient réunis pour une manifestation médiatique afin d'exprimer leur soutien à la Force de répression des gangs et au Bureau d'appui des Nations Unies, selon Jacqueline Charles, journaliste du Miami Herald. 

L’adoption de ce projet tant attendu a été immédiatement applaudie par de différents acteurs politiques nationaux et internationaux. Le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le président du Conseil Présidentiel de Transition, Laurent Saint-Cyr considèrent cette décision comme un pas important dans le rétablissement de la sécurité et la paix dans le pays.


Le secrétaire general de l’Organisation des États Américains (OEA), Albert Ramdin et le gouvernement américain ont  également salué l’adoption de cette résolution par le Conseil de Sécurité de l’ONU. 


Selon la résolution, la Force de soutien aux opérations (GSF) comptera un effectif maximal de 5 550 personnes : 5 500 militaires et policiers, et 50 civils. Elle continuera de dépendre des contributions volontaires pour financer son personnel. Cependant, ses opérations et sa logistique, y compris la base actuelle construite par les États-Unis à Port-au-Prince, seront supervisées par le nouveau Bureau d'appui des Nations Unies, écrit Miami Herald. 

Elle remplacera la force multinationale déployée dans le pays en juin 2024 dont le mandat expira le 2 octobre prochain. Toutefois, il faut souligner que malgré la présence de cette force dans le pays dirigée par le Kenya la situation ne s’est pas améliorée. Aucun territoire n’a été récupéré, pire encore, d’autres ont été pris en otage par les gangs, des commissariats ont été à nouveau incendiés ou détruits par les gangs armés. 

Cependant, le président Kényan William Ruto en marge de l’assemblée générale de l’ONU s’est félicité « des avancées » obtenues après quinze mois d’opérations.

La question demeure : cette nouvelle force réussira-t-elle à contrer les gangs et à permettre le rétablissement de la sécurité  et la paix dans le pays ainsi que le retour des membres de la population dans leurs foyers?


Par: Daniella Saint-Louis

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