
Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit se prononcer ce mardi 30 septembre 2025 sur la transformation de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) en une Force de Répression des Gangs (FRG), selon AFP.
Ce projet de résolution a été présentée par les États-Unis et le Panama au conseil de sécurité de l’ONU et recommandée par le gouvernement haïtien ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutierres.
À la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, jeudi 25 septembre 2025, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Laurent Saint-Cyr a insisté sur l’urgence d’une réponse internationale forte. « Il est impératif de mobiliser une force robuste, disposant d’un mandat clair et de moyens matériels, logistiques et financiers adéquats ». Selon lui, l’actuelle mission multinationale d’appui à la sécurité, avec seulement un millier d’hommes déployés sur les 2 500 promis, reste insuffisante pour contenir la crise. Aussi, la crise sécuritaire peine à être contenue malgré une augmentation de 40% du budget des forces de l’ordre, le recrutement de nouvelles promotions, le renforcement des effectifs ainsi que l’acquisition du matériel et des équipements.
« Nous devons nous rendre à l’évidence : Haïti se trouve à l’épicentre d’une menace régionale inédite. Des réseaux criminels puissants et lourdement armés, cherchent à déstabiliser le pays et à dominer les économies de tout notre espace commun », insiste M. Saint-Cyr tout en saluant les initiatives des États-Unis et du Panama pour la création d’une « Force de Répression des Gangs ».
L’ambassadrice américaine par intérim, Dorothy Shea avait indiqué que les États-Unis et le Panama soumettraient un projet de résolution au Conseil de sécurité visant à créer la Force de répression des gangs et un Bureau d'appui des Nations Unies pour lui apporter un soutien logistique. Selon AP News, la force sera composée de 5 500 militaires et de 50 civils, rémunérés par des contributions volontaires. Cependant, il n’est pas précisé si le Kenya ou un autre pays fournirait des troupes ou des policiers.
La résolution autoriserait les membres de la nouvelle force à « mener des opérations antigang ciblées, indépendantes et basées sur le renseignement, afin de neutraliser, d'isoler et de dissuader les gangs qui continuent de menacer la population civile, de violer les droits humains et de saper les institutions haïtiennes ».
La nouvelle force assurerait également la sécurité des infrastructures essentielles, notamment l'aéroport, les ports, les écoles et les hôpitaux, ainsi que la police et les forces armées haïtiennes. Elle soutiendrait également les efforts haïtiens « pour lutter contre le trafic illicite et le détournement d’armes et de matériel connexe », a rapporté AP.
Ce projet a été embrassé par le gouvernement haïtien ainsi que la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Le premier ministre Alix Didier Fils Aimé a estimé que cette évolution représente une avancée majeure dans la lutte visant à restaurer l’Etat de droit, la stabilité et la paix sur tout le territoire nationale ainsi que la protection de la communauté haïtienne. Le gouvernement haïtien et la CARICOM ont plaidé en faveur de l’adoption de la mise en œuvre de la transformation de la MMSS en cette force de répression.
Le président de la République Dominicaine Luis Abinader a aussi affirmé son soutien à ce projet lors de son intervention à La Tribune de la 80e Assemblée générale de l’ONU.
Lundi 22 septembre , le secrétaire d’État adjoint Christopher Landau a exhorté, le conseil de sécurité des Nations Unies à adopter la résolution avant la fin du mandat de la MMSS, le 2 octobre prochain. «Il faudra environ six mois pour que le bureau d’appui des Nations unies pour Haïti (BUNAH) devienne opérationnel, période durant laquelle l’OEA continuera d’apporter un soutien logistique à la force, y compris pour le dédouanement, la fourniture d’équipements et un soutien limité à une base opérationnelle avancée » , selon un draft de ce document proposé par les Etats Unis et le Panama.
Il faut souligner que malgré la présence de cette force multinationale dans le pays la situation ne s’est pas améliorée. Aucun territoire n’a été récupéré, pire encore, d’autres ont été pris en otage par les gangs, des commissariats ont été à nouveau incendiés ou détruits par les assaillants. Cependant, le président Kényan William Ruto en marge de l’assemblée générale de l’ONU s’est félicité « des avancées » obtenues après quinze mois d’opérations.
Par: Daniella Saint-Louis
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