PubGazetteHaiti202005

Décès tragique de Stéphora: le CPT exhorte les autorités dominicaines à « la poursuite et l’aboutissement d’une enquête rigoureuse » 

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Le Conseil Présidentiel de Transition(CPT) a exprimé à travers un communiqué ses sympathies et sa solidarité à la famille de Stéphora Anne-Mircie Joseph suite à son décès survenu le 14 novembre 2025 en République Dominicaine dans des circonstances indéterminées. Il exhorte le gouvernement dominicain à tout mettre en œuvre en vue de poursuivre et d’aboutir à une enquête rigoureuse.

La présidence d’Haïti a finalement réagi suite à la mort tragique de la jeune haïtienne, Stéphora Anne-Mircie Joseph âgée de 11 ans en terre voisine. Dans un communiqué publié ce vendredi, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a exprimé ses sympathies et sa solidarité à la famille de Stéphora. 

Elle a salué « les efforts les efforts soutenus des représentations diplomatiques et consulaires d'Haïti en République dominicaine, qui se sont promptement mobilisées afin d'assurer un accompagnement constant et approprié aux parents de la défunte ».

Rappelant son attachement indéfectible aux droits fondamentaux, aux garanties procédurales et au respect de la dignité humaine, le CPT appelle les gouvernement à poursuivre et aboutir une enquête approfondie en vue de faire lumière sur ce dossier : « Il enjoint les autorités compétentes de la République dominicaine à mettre en œuvre, avec toute la diligence et la transparence requises, les dispositions nécessaires à la poursuite rigoureuse et à l'aboutissement de l'enquête en cours »

Parallèlement, le CPT a déploré tous les actes de violence, abus de traitements perpétrés contre des milliers Haïtiens en République Dominicaine. 

Par ailleurs, les autorités haïtiennes ont «manifesté leur volonté  à travailler avec les autorités dominicaines à travers les mécanismes établis et à intervenir  à toute initiative visant à établir la vérité, à garantir l'administration impartiale de la justice et à renforcer la protection équitable des droits fondamentaux de toutes et de tous » .

La semaine dernière, le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHAVE) avait lancé un appel à une enquête  transparente pour que lumière soit faite sur la mort de Stéphora.

Quant à l’Ambassade d’Haïti en République Dominicaine, elle avait réagi le 2 décembre. Elle a affirmé que « le Consul Général de Santiago et l'Ambassade fournissent un appui à la mère de la fillette et l'accompagnent, depuis, dans toutes ses démarches ».

Elle promet de suivre ce dossier jusqu’à la fin de l'enquête afin que lumière puisse être faite sur cette tragédie

Stéphora Anne-Mircie Joseph, élève brillante de l’Institut Leonardo Da Vinci, à Santiago, participait à une excursion scolaire dans un ranch privé situé à Gurabo, dans le nord de la République dominicaine. Selon les premières informations, la sortie comprenait notamment l’accès à une piscine. En fin de matinée, Lovelie Joseph, mère de Stéphora a reçu un premier appel lui indiquant que sa fille avait fait un malaise. Un second appel, peu après, augmentait son inquiétude.
 
À son arrivée sur les lieux, la scène qu’elle découvre est, selon ses mots, « chaotique ». Présence policière renforcée, ambulances, agitation inhabituelle : « J’ai compris que quelque chose de grave s’était produit », raconte-t-elle. Aucun responsable de l’établissement scolaire ne lui fournit alors d’explications claires. « C’est finalement un policier qui m’a annoncé que ma fille était décédée », témoigne Mme Joseph, encore marquée par ce moment. Les autorités évoquent une noyade, mais sans livrer de compte rendu détaillé des faits.
 
Selon des informations relayées par des médias internationaux, dont le Miami Herald, les circonstances exactes de la mort de la fillette restent floues. L’établissement scolaire n’a toujours pas présenté un rapport circonstancié, alimentant les interrogations et l’indignation. Pour de nombreuses voix, haïtiennes comme dominicaines, ce silence est inacceptable. 

La mort de Stéphora, décrite par sa mère comme une élève modèle, régulièrement parmi les meilleures de sa classe, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et plongé plus d’un dans l’indignation. De nombreux citoyens haïtiens, dont des artistes, des influenceurs ont publié des vidéos sur la plateforme TikTok pour réclamer justice pour Stéphora et demander aux autorités dominicaines d’éclaircir les faits.

Il faut souligner que depuis des années, des Haïtiens font face à de graves violations dans le pays voisin. Ces actes sont régulièrement dénoncés par des médias locaux et le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR). 

Certaines femmes ont subi des violences sexuelles par des agents de la Migration de la République voisine. Ces faits ont été rapportés plusieurs fois par des médias étrangers, ainsi que le GARR. Ni les femmes enceintes, ni les mères allaitantes ne sont pas épargnées. Elles sont  chassées même dans les hôpitaux. Des victimes sont à déplorer. 

Seulement pour le mois d’octobre, plus de 20 000 Haïtiens ont été expulsés de la République Dominicaine, alors que plus de 26 900 avaient été rapatriés en août , selon le GARR.


Par: Daniella Saint-Louis

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