PubGazetteHaiti202005

Sanctions américaines: le Sénateur Patrice Dumont demande au président du Sénat Joseph Lambert de démissionner 

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Dans une correspondance adressée à l’attention du président du Sénat de la République mercredi, le Sénateur de l’Ouest Patrice Dumont a demandé à Joseph Lambert de démissionner après les sanctions imposées par le Canada et États-Unis. Dumont dit croire que cette démission permettra à Lambert d’assurer sa défense.

 

 

Nouveau rebondissement dans l’affaire des sanctions imposées par le Canada et les États-Unis au président du Sénat Joseph Lambert. Son collègue Patrice Dumont lui demande de se retirer à la tête du Sénat haïtien. 

 

« Étant donné que les derniers développements diplomatiques de la crise totale qui bouleverse la vie nationale frappent de plein fouet le Sénat de la République, je crois indiqué de vous demander de vous retirer de sa présidence », peut-on lire dans cette correspondance dr Patrice Dumont.

 

« Ce retrait vous permettra d'avoir toute la latitude requise pour assurer votre défense comme, du reste, vous l'avez annoncé », croit-il.

 

 

Youri Latortue, autre personnalité politique concernée par les sanctions américaine et canadienne s’est retiré du secteur des affaires.

 

« Aussi, pour éviter de nuire au fonctionnement de toutes entreprises commerciales auxquelles je suis affilié, et par considération pour leur clientèle, autant que mes partenaires, j'ai décidé, le temps de ma défense, de me retirer de toutes activités commerciales, notamment agro-industrielles de production nationale, auxquelles je m'adonnais jusqu'ici », écrit l’ancien sénateur dans un avis.

 

Youri Latortue dit prendre l'engagement de combattre ces allégations dont il se dit victime, et entendre continuer à appuyer les efforts du Parti Ayiti An Aksyon en vue de la défense des intérêts du pays.

 

Selon le Canada et les USA, ces sanctions ciblées surviennent « en vertu du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant Haïti en réponse à la conduite inacceptable d’élites politiques haïtiennes, qui apportent un soutien financier et opérationnel illicite à des gangs armés. »

 

 

Les nouvelles mesures imposent une interdiction de transactions à ces personnes, ce qui aura pour effet de geler tout avoir qu’elles peuvent détenir au Canada et aux Etats-Unis.

 

Selon un communiqué du département d’Etat américain, le président du Sénat, Lambert, a abusé de sa position publique en participant à des activités de corruption qui ont porté atteinte à l’intégrité du gouvernement haïtien. « En outre, il existe des informations crédibles sur l’implication de Lambert dans une violation flagrante des droits de l’Homme, à savoir une exécution extrajudiciaire, au cours de son mandat au gouvernement », ajoute le communiqué.

 

 

« Joseph Lambert et Youri Latortue ont abusé de leurs fonctions officielles pour faire du trafic de drogue et ont collaboré avec des réseaux criminels et de gangs pour saper l'état de droit en Haïti », a déclaré le sous-secrétaire au Trésor pour le terrorisme et le renseignement financier Brian E. Nelson. « Les États-Unis et nos partenaires internationaux continueront de prendre des mesures contre ceux qui facilitent le trafic de drogue, permettent la corruption et cherchent à profiter de l'instabilité en Haïti », ajoute-t-il.

 

 

 

Selon le département américain du Trésor, l'histoire de Lambert avec le trafic de drogue couvre deux décennies. Pendant ce temps, « Lambert a utilisé sa position pour diriger et faciliter le trafic de cocaïne de la Colombie vers Haïti et pour faciliter l'impunité en Haïti pour d'autres trafiquants de stupéfiants ». 

 

 

« Lambert a également ordonné à d'autres de se livrer à la violence en son nom. Son trafic de drogue, ses tactiques de corruption et son mépris continu de l'État de droit ont contribué à la déstabilisation continue d'Haïti », indique le département du Trésor qui informe « comme Lambert, Latortue a également été longtemps impliqué dans des activités de trafic de drogue. Latortue s'est engagé dans le trafic de cocaïne de la Colombie vers Haïti et a ordonné à d'autres de se livrer à la violence en son nom. »

 

Le président du Sénat Joseph Lambert avait rapidement réagi suite aux mesures du Canada et des USA. Il rejette ces sanctions et allégations d’un revers de main tout en promettant de saisir les tribunaux compétents. 

 

 

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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