Dans une résolution adoptée à la majorité absolue par huit sénateurs pour zéro contre et deux abstentions, le sénat proclame ce vendredi Joseph Lambert président provisoire. Une fois déclaré président, le chef du tiers du sénat prêtera serment devant ses collègues sénateurs, des membres de la société civile et et des leaders politiques.
Peu avant cette décision au Sénat, plusieurs structures politiques de l’opposition s’étaient réunies ce vendredi suite au vide étatique créé par l'assassinat de l'ancien président de la république Jovenel Moïse, pour signer un protocole d'entente nationale qui fait choix du président tiers du sénateur, Joseph Lambert comme nouveau président du pays et reconnaît Ariel Henry comme premier ministre.
INITE, DIRPOD, VIV AYITI, LÒD DEMOKRATIK, FUSION, ÉMERGENCE DEMOCARTIQUE, y compris PHTK et alliés sont entre autres partis politiques signataires d'un protocole, le vendredi 9 juillet, qui ont convenu que « dans l'esprit de l'article 149 de la constitution, ils font choix du président du sénat de la République, le sénateur Joseph Lambert comme président provisoire de la République ».
Rejeté par la majorité de l'opposition dans un premier temps, les acteurs signataires « reconnaissent comme premier ministre habilité à conduire les affaires de la nation le docteur Ariel Henry, nommé par arrêté en date du 5 juillet 2021, publié au journal officiel Le Moniteur special No 36-B »,
Toujours dans les dispositifs de cet accord, il est annoncé « la formation d'un gouvernement d'entente nationale en concertation avec les forces politiques et les acteurs de la société civile signataires de la présente » et la mise en place « d'un conseil électoral provisoire (en vertu de l'article 289 de la constitution), chargé de renouveler le personnel politique à travers des élections inclusives et credibles dans un délais techniquement possible ».
Dans les dispositions finales de l'entente, ces partis informent que M. Joseph Lambert et Ariel Henry seront investis chacun dans leur fonction « quarante-huit heures après la signature de la présente ». Et, soixante-douze heures après l'investiture de ces deux messieurs, il est indiqué que « les forces vives du pays signent un accord politique sur la gouvernance de la période intérimaire jusqu'à l'investiture des nouveaux élus ».
« Cet accord politique déterminera l'agenda, le menu et le calendrier d'exécution des activités du gouvernement d'entente nationale », lit-on dans ce protocole paraphé ce vendredi 9 juillet, annonçant que « la priorité sera accordée au renforcement des institutions républicaines comme la Cour de cassation, le CSPJ, la Police nationale d'Haïti, etc. »
Pour les signataires, « le renouvellement du personnel politique à travers des élections inclusives et credibles doit se tenir dans un délai ne depassant pas douze (12) mois ».
Cette décision est prise, à en croire les partis signataires, pour eviter que « l'assassinat de Jovenel Moïse ne serve de prétexte à une immixtion étrangère dans les affaires du pays; (mais également en) considérant le double effet de l'arrêté du 5 juillet 2021 qui en nommant le citoyen Ariel Henry premier ministre, consacre la révocation du citoyen Claude Joseph premier ministre a.i; (et), la reconnaissance de l'urgente nécessité d'un accord politique pour résoudre la crise actuelle ».
Entre temps, Claude Joseph depuis l’assassinat de Jovenel Moïse est aux commandes de l’Etat et est reconnu par l’ONU comme étant celui qui devra diriger l’exécutif jusqu’aux prochaines élections.
Plusieurs structures politiques qui n’ont pas signé cet accord dont Fanmi Lavalas, Pitit Dessalines lancent une autre initiative pouvant permettre de combler, disent-elles, le vide créé par l’assassinat du président Jovenel Moïse.
Par Juhakenson Blaise
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