PubGazetteHaiti202005

Largement devancé dans les sondages, Président Trump veut se relancer post convention

Photo credit: ABC News


«Avec 9 535 483 habitants en 2010, estimée à 10 488 084 habitants en 2019, sur une superficie de 139 509 km2, la Caroline du Nord est le 9e État du pays par sa population et le 28e par sa taille. Longeant l'océan Atlantiqueà l'est, elle est bordée par la Caroline du Sud et la Géorgie au sud, le Tennessee à l'ouest, et la Virginie au nord. Territoire colonisé et occupé par les Européens dès le xvie siècle, la Caroline du Nord est l'une des Treize Colonies qui fondèrent les États-Unis d'Amérique.»
C’était dans cet État du Sud des États-Unis avec les 15 Grands Électeurs sur les 538 nécessaires aux élections présidentielles, qui a été, du lundi 24 au jeudi 27 août 2020, le témoin de l’organisation de la Convention nationale républicaine. C’était dans cet État qu’étaient cités officiellement les noms des candidats à la présidence et Vice-président républicain, choisis pour affronter les candidats démocrates Joe Biden et Kamala Harris aux élections de novembre.
Ainsi, le choix d’organiser la Convention du GOP dans l’État de la Caroline du Nord répondait à une démarche stratégique de la part de l’équipe de campagne de Donald Trump. Car, l’importance de la délégation d’un État à la Convention nationale se calcule selon une formule établie par le Parti lui-même qui tient compte de données, telles que la population de l’État, le soutien que cet État a apporté dans le passé aux candidats nationaux du Parti, le nombre de fonctionnaires élus et de dirigeants du Parti occupant des postes officiels au nom de cet État
.

Depuis l’institutionnalisation des élections présidentielles américaines, il ya des États indécis qui se distinguent toujours par certains critères sur le choix d’un candidat (démocrate ou républicain).  Selon Bruno RIPOCHE.  «Cette année comme les précédentes, la Maison-Blanche se jouera dans la douzaine de Swing States, ces États qui basculent d’élection en élection. Les Américains les appellent aussi les « États violets », parce qu’ils oscillent entre le bleu démocrate et le rouge républicain. La Caroline du Nord, qui élit 15 des 538 membres du collège électoral appelé à désigner le Président, sera l’un de ces États très disputés en 2020.  »
Pour un « ticket » républicain en proie à des difficultés, Caroline du Nord  « est un État que Donald Trump ne peut pas se permettre de perdre s’il veut rester à la Maison Blanche : depuis 1968, une défaite de la droite dans le bastion républicain qu’est la Caroline du Nord a toujours été synonyme de défaite au plan national.  Ce fut le cas en 1976 : le président sortant, Gerald Ford, perdit en Caroline du Nord et Jimmy Carter, un planteur de cacahuètes démocrate et très pieux de la Géorgie voisine, entra à la Maison Blanche. Et de nouveau en 2008, quand la vague Obama submergea le républicain John McCain jusqu’en Caroline du Nord. »
Comme la Convention des démocrates qui s’est achevé la semaine dernière avec le discours d’investiture de Joe Biden, c’était ce jeudi dans les jardins de la Maison Blanche que le président américain Donald Trump à travers son discours, avait donné le ton de son intervention á la convention nationale républicaine. «Après une semaine de convention démocrate, où les figures du parti, le candidat à la présidentielle Joe Biden en tête, n’ont eu de cesse de présenter Donald Trump comme une «menace existentielle pour la démocratie américaine», et le scrutin de novembre comme un choix entre «les ténèbres et la lumière»,  le président Trump, quant à lui, dans son discours d’acceptation jeudi, depuis les jardins de la Maison Blanche a répondu, à sa façon, écrit Isabelle Hanne.

Mais avant ce discours d’acceptation de Donald Trump ce jeudi, quels sont ceux-la qui ont été invités à prendre la parole à la grande messe de cette semaine des républicains. Pourquoi eux? Quelles étaient leurs missions?
Qui étaient les orateurs à la Convention ?
Á l’inverse de la convention démocrate ou des anciens présidents, des sénateurs et gouverneurs en fonction avaient apporté leur soutien à Joe Biden, à l’annonce des intervenants, peu de poids lourds du parti ont été annoncés pour défendre le « bilan du 45e président américain, actuellement malmené pour sa gestion de la pandémie de COVID-19 et dont la carte maîtresse, à savoir la santé de l’économie, n’est plus un atout. »  
A tel point, certains jugeaient que la convention républicaine était plus que jamais « une affaire de famille » puisque selon un texte dans Le Journal de Montréal « Donald Trump Junior et sa compagne lundi soir, Melania, Eric et Tiffany ce mardi, Lara mercredi et Ivanka jeudi: la convention républicaine est toute entière placée sous le signe des Trump, témoin de l’implication inédite de la famille présidentielle dans les affaires politiques du pays. »

« Mais ce qui est inhabituel chez les Trump, c’est qu’ils peuvent parler non seulement de la personnalité du candidat et ses qualités, mais aussi du fond, d’orientations politiques dans lesquelles ils sont directement impliqués », explique Costas Panagopoulos, professeur de sciences politiques à l’université Northeastern de Boston.

Madame Melania Trump

Attendu comme l’un des temps forts de la Convention, de la première journée qui était ‘’Terre promise » au deuxième journée qui était consacrée comme ‘’terre de perspectives”, Melania Trump, la femme du président, avec pour mission de présenter un bilan positif de son mari. Tout en faisant une plaidoirie auprès des électeurs américains, son discours se résumait autour des progrès réalisés par l’administration de son mari pendant ses quatre ans de mandat. Selon ses dires, Donald Trump est l’homme dont l’Amérique a besoin. « Nous avons besoin que mon mari soit notre président pour quatre ans de plus », a plaidé Melania Trump, louant en particulier la réponse de Donald Trump face à la « terrible pandémie » du Covid-19. « Ce n’est pas un homme politique traditionnel. Il ne fait pas que parler, il obtient des résultats », a-t-elle lancé, critiquant à plusieurs reprises, en écho aux attaques répétées du président américain, l’attitude des médias. (Le Journal de Montréal).

Vice-président Mike Pence

Au troisième journée, destinée comme « le pays des héros », mis à part des urgences sanitaires, la crise économique, l’administration de l’orateur de la soirée, le VP Mike Pence avait à faire face à un autre élément controversé: le basketball professionnel de fin de mercredi a reporté trois matchs après que les Milwaukee Bucks ont refusé de prendre le court pour un match éliminatoire de la NBA en raison du tir de Jacob Blake. C’était quelques heures avant que le vice-président Mike Pence ne prenne la parole depuis le fort McHenry de Baltimore, où une bataille de 1814 a inspiré l’hymne national américain. Trump a vivement critiqué les athlètes qui s’agenouillent plutôt que de se tenir debout pendant l’hymne pour protester contre l’injustice raciale.
De plus, après avoir frappé quelques pays de la Caraïbe, l’ouragan Laura s’annonce au pays. Laura invitée inattendue, mais était de marque à quelques heures de l’intervention du discours de Mike Pence à la convention républicaine. Ainsi, réagir vite et bien est d’ailleurs un impératif pour l’administration si elle ne veut pas commettre les mêmes erreurs comme dans le cas du Covid 19. Un ouragan potentiellement catastrophique s’abat sur la côte du golfe du Mexique, les incendies de forêt ravagent de vastes zones de Californie, les manifestations se multiplient dans le Wisconsin après le meurtre d’un homme noir par la police – et la pandémie de coronavirus qui fait toujours rage tue plus de 1000 Américains par jour .
Malgré de Nouvelles violences dans le Wisconsin, en tant que soldat loyal de Donald Trump, Mike Pence mène la charge contre Joe Biden. 

«Vous ne serez pas en sécurité dans l’Amérique de Joe Biden», a menacé le vice-président Mike Pence, mercredi soir, alors qu’il venait d’accepter officiellement la nomination du parti lors de la convention républicaine. «Avec le soutien du Parti républicain et la grâce de Dieu»,

Isabelle Hanne dans son texte Mike Pence à la convention républicaine : «La loi et l'ordre sont en jeu», écrit tout au long de son discours d’une quarantaine de minutes, Mike Pence a brossé le portrait d’un président grand bâtisseur de l’économie, fervent défenseur des valeurs américaines et conservatrices, et champion des forces de l’ordre. Et comme l’unique rempart contre la «gauche radicale», dont ses adversaires démocrates seraient le «cheval de Troie». «La semaine dernière, Joe Biden a dit que la démocratie était en jeu, a lancé Mike Pence depuis fort McHenry, une place forte bâtie lors de la guerre d’indépendance à Baltimore (Maryland). Mais la vérité, c’est que notre reprise économique est en jeu, que la loi et l’ordre sont en jeu. Tout comme des choses encore plus fondamentales et fondatrices de notre pays. Il ne s’agit pas de savoir si l’Amérique sera plus républicaine ou plus démocrate. Cette élection revient à choisir si l’Amérique restera l’Amérique.»

Président Donald Trump

Quant à la quatrième et dernière journée, baptisée « jour de la grandeur » [en référence au slogan de Donald Trump “Make America Great Again”, “rendre à l’Amérique sa grandeur “], depuis les jardins de la Maison-Blanche”, suivi d’un feu d’artifice au Washington Monument, président Donald Trump, en quête de sa re-élection avait “prononcé son discours d’acceptation de  nomination. Largement devancé dans les sondages, donc avec ce message de jeudi soir, le président avait l’obligation de se relancer et de rassembler les bases du GOP.  Largement devancé dans tous les sondages nationaux depuis des semaines, donné battu dans de nombreux États clés, le chef de l’État américain veut reprendre de l’élan, comme il avait été capable de le faire en 2016 après un été difficile. .»


Jamais dans l’histoire des États-Unis, un président américain a accepté la nomination de son parti à la Maison Blanche. « Scène inédite, et longtemps inimaginable, les pelouses de la Maison-Blanche ont été transformées en scène de rassemblement politique. Des rangées de chaises blanches ont été installées pour accueillir les invités — plus d’un millier attendus — face à deux gigantesques écrans où les noms Trump et Pence et le slogan « Make America Great Again ! » brillaient dans la nuit. (Jérôme Cartillier) - Agence France-Presse à Washington

Il était après 10 heures 20 pm quand, en présence des centaines de sympathisants dont nombreux ne portaient pas de masques, le 45e président, dans les jardins de la Maison Blanche a accepté la nomination de son parti comme candidat à un second mandat.  Oui, le président parlait de Covid 19, pendant que plus de la moitié de ses 2000 invités ne portaient pas de masques. Bref, il commençait ainsi :« Mes compatriotes, ce soir, avec un coeur plein de reconnaissance et un optimisme sans limite, j'accepte cette nomination pour la présidence des Etats-Unis », a-t-il lancé devant un parterre d'un millier d'invités, après un discours de sa fille et conseillère, Ivanka Trump.

Tout en se considérant comme « le seul rempart entre le rêve américain et l’anarchie, la folie et le chaos », dans un discours de 70 minutes, président Trump a cité le nom de Joe Biden plus de quarante fois (41).  Tandis que, Joe Biden durant le discours d’acceptation de son parti la semaine dernière, il n’avait pas même une fois, mentionné le nom du président.   

Les suivant sont les allégations du discours fleuve de plus d’une heure du président: 

«Si vous donnez le pouvoir à Joe Biden, la gauche radicale défondera les services de police partout en Amérique».

 « Nous avons déjà construit 300 miles de mur frontalier. »

« Au cours des trois derniers mois, nous avons gagné plus de 9 millions d’emplois, un nouveau record. »

« Les États-Unis ont l’un des taux de létalité les plus bas de tous les grands pays du monde. »

« Il [Joe Biden] a promis une hausse d’impôt de 4 billions de dollars sur presque toutes les familles américaines

« Nous avons anéanti 100% du califat de l’Etat islamique »

« Nous protégerons toujours, et très fortement, les patients atteints de maladies préexistantes, et c’est un engagement de l’ensemble du Parti républicain. »

« Nos partenaires de l’OTAN, par exemple, étaient loin derrière dans leurs paiements de défense. Mais à ma forte demande, ils ont accepté de payer 130 milliards de dollars de plus par an. »

 

Prof. Esaü Jean-Baptiste
Vendredi 28 août 2020

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1-La convention républicaine, plus que jamais une affaire de famille
AFP, publié le 25-8-2020
2-Présidentielle américaine : au deuxième jour de la convention républicaine, Melania Trump à la tribune. Le MondePublié le 26-8-2020
3-Etats-Unis. Au programme de la convention républicaine, un grand “carnaval patriotique”
The Guardian -Londres -Publié le 24 -8-2020
4-Veronique Le Billon. Les Echos. Présidentielle américaine : soldat loyal de Donald Trump, Mike Pence mène la charge contre Joe Biden. Publié le 27 août 2020 
5- Isabelle Hanne. Mike Pence à la convention républicaine : «La loi et l'ordre sont en jeu»
Donné battu, Trump veut se relancer avec la convention républicaine
6- Donné battu, Trump veut se relancer avec la convention républicaine. Le journal de Montréal.
Publié le 23 août 2020.
7- Jérôme Cartillier -  Trump se présente comme un rempart face au risque d’«anarchie». Agence France-Presse à Washington.  Publié le 27 août 2020
8-F24 news. Élection américaine 2020: le discours de la convention de Donald Trump vérifié. Publié le 28 août 2020

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