PubGazetteHaiti202005

Des politiciens non élus et des chefs de gangs ont affaibli la bonne gouvernance, selon l’ambassadeur américain en Haïti

Le chargé d’affaire Henry T. Wooster

Depuis l’arrivée du chargé d’affaires Henry T. Wooster, l’ambassade américaine mène une campagne agressive sur les réseaux contre, selon elle, les responsables de situation du pays. Dans un message publié ce 29 septembre sur les différentes plateformes des réseaux sociaux, le diplomate a pointé du doigt des politiciens et des chefs de gangs en Haïti. 

« Des politiciens non élus et des chefs de gangs ont affaibli la sécurité en Haïti et la bonne gouvernance pendant trop longtemps », a affirmé l’ambassadeur Wooster dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. 

Cette prise de position intervient alors que plusieurs personnalités haïtiennes, dont les anciens parlementaires Antonio Cheramy et Arnel Bélizaire, ont récemment été sanctionnées par les autorités américaines. Parallèlement, la tête de plusieurs chefs de gangs a été mise à prix, et certains groupes armés sont désormais classés comme organisations terroristes. Reginald Boulos et Dimitri Vorbe, deux importants hommes d’affaires haïtiens vivant aux États-Unis ont également été arrêtés pour avoir financé ou facilité des activités criminelles en lien avec la crise actuelle, selon les autorités américaines. Les visas de plusieurs autres auraient été révoqués pour les mêmes motifs. 

Ces mesures rejoignent celles déjà prises contre un bon nombre d’autres personnalités Haïtiennes alors que la situation sécuritaire continue de s’empirer. Les groupes armés sont devenus encore plus puissants. 
De nombreux observateurs se montrent sceptiques face à l’implication de la communauté internationale, en particulier des États-Unis, dans la recherche d’une véritable solution. Sur les réseaux sociaux, des internautes critiquent le fait que d’anciens hauts responsables d’Etat vivent tranquillement leur vie aux États-Unis sans être inquiétés malgré les sanctions. 

Près de dix ans se sont écoulés sans qu’aucune élection nationale ne soit organisée en Haïti. Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, deux transitions politiques sont sur le point d’échouer à rétablir l’ordre constitutionnel. La plus récente, issue de l’accord du 3 avril 2024 permettant la mise en place d’un Conseil présidentiel de neuf membres, n'enregistre aucune avancée majeure et aucune date pour de futures élections n’a encore été annoncée.

Entre-temps, la situation sécuritaire continue de se détériorer. Des quartiers entiers sont tombés sous le contrôle des gangs. Enfants, policiers et simples citoyens sont victimes de violences extrêmes : plus de 3 000 personnes ont été tuées depuis le début de l’année, et plus de 1,3 million ont été contraintes de fuir leur domicile selon les chiffres onusiens. Malgré le soutien d’une mission multinationale de sécurité, les forces de l’ordre nationales peinent toujours à endiguer les exactions des groupes armés.

 

 

Par Wideberlin Sénexant

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