PubGazetteHaiti202005

Des leaders communautaires de la région métropolitaine livrent leurs impressions sur l'avant-projet de la nouvelle constitution

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Un atelier de travail a été réalisé par le comité consultatif indépendant pour l'élaboration de la nouvelle constitution (CCI), le mardi 20 avril à l’hôtel Ritz Kinam 2. A cette occasion, des leaders de différents quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont donné leur avis sur l'avant-projet de nouvelle constitution. Ils en ont profité pour exprimé leurs préoccupations à propos de certains articles stipulés dans le document et faire des recommandations audit comité.

Jude François, un jeune représentant des zones de Canaan et de Cité-soleil se dit satisfait du quota de 50% de femmes favorisé dans l'avant-projet. Il se déclare en faveur du régime présidentiel prôné par le comité consultatif dans ce document. « Il faut toutefois limiter les pratiques de corruption », suggère Jude François. », recommande-t-il.

De son côté, Jimmy Maxon, un leader de la région de Savanne Pistache et de Caridad croit mordicus que l'avant- projet devrait exiger un niveau d'études pour les futurs représentants au conseil départemental. « Il n'est pas sage qu'une personne sans diplôme, ni aucune formation dirige un groupe de personnes », s'insurge le jeune leader qui suggère que ces représentants soient natifs de la région qu'ils représentent afin qu'ils soient soucieux des conditions de vie de sa population.

« Une éducation en créole »

Parmi les différentes interventions, une a marqué particulièrement les esprits. Celle de Mackenson Pierre recommandant que l'éducation se fasse exclusivement en créole. Cette dernière fut applaudie par toute la salle et aussi par les membres du comité consultatif indépendant. Mackenson Pierre demande que l'histoire d'Haïti soit réécrite et connue de tous. « Yon pèp san listwa, se yon pèp san kolòn vètebral »,  a-t-il avancé tout en suggérant une meilleure promotion de la famille dans l'avant-projet de la nouvelle constitution.

Mona Jean rétorque

Pour répondre aux préoccupations soulevées par certains leaders concernant le niveau de formation des dirigeants, l’avocate Mona Jean, seule femme du comité consultatif indépendant pour l'élaboration de la nouvelle constitution, confie que le comité n'a pas assez de légitimité pour ôter la possibilité aux citoyens ne possédant pas de diplômes de représenter leur région. « La seule chose à faire est de mieux connaître les candidats aux prochaines élections », a conseillé Mona  Jean tout en précisant que certains traités et conventions signés par l'État haïtien sont pris en compte dans le projet de la nouvelle constitution, préservant les acquis démocratiques et empêchant certains changements.


Dans son intervention, le président du comité consultatif indépendant, Boniface Alexandre a critiqué l'attitude de certains secteurs comme ceux de la jeunesse et des femmes haïtiennes qui visiblement se montrent insatisfaits de l'avant- projet de nouvelle constitution. « Je ne sais pas pour quel motif ces secteurs ne sont pas satisfaits de l'avant- projet », se questionne l'ancien président provisoire précisant que le comité ignore le bien-fondé de ces insatisfactions.

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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