Plus de 1200 assassinats et 700 blessés ont été recensés en Haïti du 1er juillet au 30 septembre 2025 suite aux violences armées perpétrées dans le pays, tandis que plus de 140 cas d'enlèvements et 300 incidents de violences sexuelles ont été enregistrés, selon un rapport du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH).
La spirale de violence en Haïti ne cesse de s’intensifier, faisant grimper chaque trimestre le nombre de meurtres, de blessés et de victimes de violences sexuelles à travers le pays. Selon le Service des droits de l’homme (SDH) du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), au moins 1 247 personnes ont été tuées et 710 blessées suite aux violences des gangs, des groupes d’autodéfense et des membres non-
organisés de la population, ainsi que des opérations des forces de l’ordre durant le trimestre précédent.
Parmi les homicides on dénombre 1081 hommes, 132 femmes, 23 garçons et 11 filles.
L’ensemble des victimes, représentent 83% hommes, 14% femmes et 3% enfants.
30% des victimes ont ete recensées lors des attaques perpétrées par des gangs, 61% lors des opérations des forces de l’ordre effectuées contre les gangs impliquant des éléments de la police, des frappes de drones appuyées par une compagnie militaire privée et le commissaire du gouvernement de Miragoane, Jean Ernest Muscadin, tandis 9% ont été enregistrés suite aux violences des groupes d’auto défense et des membres de la population dans le cadre du mouvement baptisé “ bwa kale “, indique le rapport.
La majorité dont 76% cas a été répertoriée dans la région metropolitaine de Port-au-Prince suivie du département de l’Artibonite avec un pourcentage de de 17% et 5% dans celui du Centre.
Durant le troisième trimestre de l'année, les violences sexuelles ont été multipliées dans le pays. 341 incidents ont été enregistrés impliquant 400 survivants dont 340 femmes, 59 filles et un homme. Quatre victimes ont été également tuées.
Parmi ces actes, le BINUH révèle le cas d’une fille de 17 ans ayant subi un viol collectif sous la menace d'une arme par quatre membres de gangs qui avaient pénétré dans son domicile à Simon Pelé (Cité Soleil) et celui d’une autre, âgée de 22 ans contrainte par des membres de gangs de descendre d’un bus à Mariani, puis conduite à Pandjanmen une localité de la commune de Gressier, où elle a été détenue pendant deux jours, battue violemment et violée par plusieurs individus. Son corps a été retrouvé, le 3 juillet portant plusieurs impacts par balles, sur un tas
d’immondices.
A cela s'ajoutent les actes de kidnapping qui n’ont pas cessé dans le pays. Au moins 145 personnes ont été enlevées contre rançon par des gangs entre juillet et septembre. 46% dans le département de l’Artibonite, 45% dans l’Ouest et 8% dans le Centre.
L’organisme des Nations Unies a dénoncé les actes de violation sexuelle en Haïti et a fait de nombreuses recommandations aux autorités haïtiennes.
Le BINUH demande au gouvernement haïtien d’assurer l’opérationnalisation des pôles judiciaires spécialisés pour lutter contre les crimes de masse, y compris les violences sexuelles, et les crimes financiers, d’accélérer avec le soutien de la communauté internationale la mise en œuvre effective du processus de vetting au sein de la police et traduire en justice les policiers accusés d’être impliqués dans des violations graves des droits de l’homme:
renforcer et accélérer la mise en place d’un programme de prévention, de désengagement et de réhabilitation des mineurs impliqués dans les gangs, et rétablir un organe national chargé de
diriger et de coordonner les efforts de désarmement, de démobilisation, de réinsertion et de réduction de la violence communautaire;
renforcer la cohérence et l’efficacité des forces de sécurité nationales dans leur lutte contre les gangs armés et demande à la communauté internationale : maintenir Haïti sur l’agenda international et apporter un soutien financier et humain adéquat afin de garantir le déploiement complet de la Force de répression des gangs (FRG), tel qu’autorisé par la Résolution 2793 du Conseil de sécurité le 30 septembre 2025, conformément aux normes et standards en matière de droits de l’homme.
Il convient de rappeler que 1621 assassinats et 580 blessés avaient été enregistrés durant le
premier trimestre de l'année, alors que 1520 assassinats et 609 blessés pour le deuxième.
Par: Daniella Saint-Louis
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