L’élue démocrate Nancy Pelosi, figure emblématique de la politique américaine depuis quatre décennies et première femme à diriger la Chambre des représentants, a annoncé jeudi prendre sa retraite au terme de son mandat, en janvier 2027, une décision dont Donald Trump s’est publiquement réjoui.
« J’ai vraiment aimé porter votre voix au Congrès », a déclaré l’élue de 85 ans dans une vidéo destinée aux habitants de San Francisco, bastion démocrate qu’elle représente depuis 1987.
Lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021), la Californienne s’était érigée parmi les principaux opposants au républicain, dans un premier temps en tant que cheffe de la minorité à la Chambre, puis, à partir de 2019, en tant que présidente de la Chambre, lorsque les démocrates y avaient regagné la majorité.
L’annonce de son retrait de la vie politique a été accueillie avec enthousiasme par l’actuel locataire de la Maison-Blanche.
« Une femme horrible qui a fait du mauvais boulot », a ainsi lancé Donald Trump à la presse dans le Bureau ovale.
« Je pense qu’elle rend un grand service au pays en prenant sa retraite », a ajouté le président républicain à propos de celle qui fut pendant un temps son ennemie jurée.
Dans sa fonction de présidente de la Chambre, qu’elle avait déjà détenue de 2007 à 2011, Nancy Pelosi a occupé une place de premier plan.
« Pionnière »
Habituée des luttes entre les partis, mais aussi intestines, cette fine tacticienne est en grande partie créditée de l’adoption de la réforme de l’assurance maladie de Barack Obama en 2010 et des gigantesques plans d’investissements de Joe Biden en 2021.
Et lorsque ce dernier a été poussé à ne pas se représenter à l’élection de 2024, en raison d’inquiétudes sur son état de santé, beaucoup attribuent à Nancy Pelosi un rôle majeur en coulisses pour arriver à cette décision.
À l’inverse de Donald Trump, les éloges de son camp et particulièrement de son État d’origine ont rapidement afflué.
« On se souviendra de Nancy Pelosi comme la plus grande présidente de la Chambre de l’histoire américaine », a affirmé sur X le sénateur californien Adam Schiff.
Son successeur comme chef des démocrates à la Chambre, Hakeem Jeffries, a salué dans un communiqué une leader « emblématique, héroïque, pionnière, légendaire, et de changement ».
Pour le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, « Nancy Pelosi a inspiré des générations » et « son impact sur ce pays est sans pareil ».
De l’autre côté de l’hémicycle, les hommages pour cette figure qui n’avait pas peur des clivages étaient plus rares et souvent bien moins dithyrambiques.
L’élu républicain Mike Lawler a cependant salué « une figure historique de la politique américaine », et a dit avoir « beaucoup de respect et d’admiration pour son talent politique et sa détermination de fer ».
Avec Le Devoir
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