PubGazetteHaiti202005

Fanmi Lavalas n’écarte pas un retour de Jean Bertrand Aristide au pouvoir

Jodson Dirogène,le porte-parole de Fanmi Lavalas

Intervenant ce mardi 28 juin 2022 à l’émission « Le Rendez-Vous avec Volcy Assad »,le porte-parole de Fanmi Lavalas, Jodson Dirogène, a réagi suite à la manifestation populaire réalisée dimanche dernier pour le retour au pouvoir de l’ancien Président deux fois exilé Jean Bertrand Aristide. Soutenant inconditionnellement des manifestations de ce genre, Fanmi Lavalas n’écarte pas la possibilité pour l’ancien chef d’Etat Lavalas de diriger un gouvernement de transition, puisque, dit-il, le parti est à l’écoute du peuple.  

Le nom de Jean Bertrand Aristide résonne fort dans l’actualité politique haïtienne. Depuis la publication, par le New York Times, d’une série d’articles accusant la France dans le renversement de l’ex président du pouvoir pour avoir réclamé la restitution de la dette de l’indépendance, les Lavalassiens ont le vent en poupre. Les adeptes d'Aristide ne jurent que par son retour au pouvoir.   

En témoigne la grande manifestation populaire du dimanche 26 juin 2022 où plusieurs manifestants constitués majoritairement de Lavalassiens ont parcouru plusieurs artères de la capitale pour atterrir jusqu’à Tabarre devant la résidence du leader de Lavalas pour réclamer son retour au pouvoir en lui offrant les « clés » du pays.  

Dans une note publiée le même jour, l’organisation politique Fanmi Lavalas avait salué l’initiative tout en demandant que des manifestations comme telles soient réalisées sur tout le territoire national. « Ils (les Haïtiens) en ont marre. Les habitants de Bel Air, La Saline et Martissant ne peuvent plus rentrer chez eux », souligne Jodson Dirogene, porte-parole de Fanmi Lavalas, pour expliquer le bien-fondé de la démarche de la population haïtienne, alors qu'il intervenait ce mardi 28 juin 2022 à l’émission « Le Rendez-Vous avec Volcy Assad ».

Sous l’administration Jean Betrand Aristide, selon Jodson Dirogene, le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle avait mis à disposition des parents des subventions scolaires, des programmes d’école gratuite, le transport gratuit. « Te gen La Pè ak La Pè nan tèt », rappele-t-il, assurant que l’organisation politique Fanmi Lavalas est à l’écoute du peuple haïtien. Nous n’aurons jamais une position contraire à la volonté de la population ».

 Pour un gouvernement de salut public

L’organisation politique Fanmi Lavalas se dit pour une transition de rupture devant être assurée par un gouvernement de salut public. « A Montana, on avait dit que le peuple devrait baptiser la projet », rappelle Dirogène qui estime que « le peuple a devancé tout le monde », faisant référence aux récentes manifestations populaires. Pour le porte parole de l’organisation politique, le peuple doit rester dans les rues pour manifester « car même la constitution n’est pas plus grande que la volonté populaire ». « La population qui a ses revendications et qui a dégagé sa compréhension de la résolution du problème, doit continuer à se mobiliser pour que ses revendications soient satisfaites », croit Dirogène.

Les revendications de la population lors de cette manifestation avaient pour but d’exiger un retour de Aristide au pouvoir dans l’unique optique d’enrayer la problématique de l’insécurité et parvenir à un retour à l’ordre démocratique. Jodson Dirogène, porte-parole de Fanmi Lavalas, encourage la population à faire entendre sa voix et invite les autres départements à en faire de même. De quoi ne pas écarter un retour de Jean Bertrand Aristide au pouvoir.

 Cette vague de manifestations survient après que le prêtre a reçu l’actuelle cheffe du BINUH, Helen La Lime en sa résidence privée à Tabarre. Plus d’un croit que le peuple se dirige dans cette direction parce que le vieil adage prétend toujours qu’en Haïti, c’est l’international qui intronise les chefs.

Plusieurs personnalités politiques dont Jean Charles Moïse sont montées au créneau pour faire manifester leur désaccord à une possible intronisation de Jean Aristide à la tête du pays.

Entre-temps, nombreuses organisations proches de Fanmi Lavalas projettent de gagner les rues dans d’autres départements du pays pour demander, encore une fois, au Président deux fois exilé de prendre les rênes de la transition.
 

 

Par : Daniel Zéphyr

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