
Intervenant le mercredi 23 février à l'émission « Le Rendez-vous » avec Volcy Assad, le président du Conseil National de Transition de l'accord Montana, James Beltis a fait le point sur l'état d'avancement de l’application dudit accord après les scrutins du 30 janvier dernier ayant « élu »l'économiste Fritz Alphonse Jean, président et Steven Benoît, premier ministre pour diriger la transition de rupture. Il assure toutefois qu’ils poursuivent les discussions avec tous les groupes politiques ayant une position sur la crise en vue d’une solution concertée. Selon James Beltis, la possibilité pour que Ariel Henry fasse partie de la solution n’est pas à écarter nuançant ainsi la position antérieure des instigateurs de l’accord de Montana qui voyaient en Ariel Henry qu’un « usurpateur » de fonction.
Selon le président du conseil national de transition de l’accord Montana, des pourparlers se poursuivent encore avec d'autres acteurs au niveau national en vue d’arriver à un consensus permettant de sortir de la crise. A la question de savoir s’il est possible que l’actuel premier ministre fasse partie de la solution recherchée, le pétrochallenger précise que dans le cadre d’une négociation toutes les options doivent être sur la table. Selon lui, on ne peut rien préjuger. L’important pour les tenants de l’accord de Montana, c’est que la solution soit trouvée entre les Haïtiens sans l’imposition de l’international.
A l’émission « Le Rendez-vous avec Volcy Assad », l’élection d’un président et d’un premier ministre a été aussi abordée avec le président du Conseil National de Transition. Il explique avoir proposé à la nation une proposition en prenant cette initiative.
Fritz Jean et Steeven Benoit ont été effectivement « élus » lors d’un suffrage indirect mais entre-temps Ariel Henry continue d’exercer le pouvoir, lui a demandé l’animateur de l’émission. James Beltis a reconnu les limites de sa démarche ne pouvant pas prendre le pouvoir.
Sur le risque que Fritz Jean et Steeven Benoit connaissent le même sort que le feu Me Gérard Gourgue et Joseph Mécène comme eux désignés président sans avoir jamais pu être installés, James Beltis croit que les démarches ne sont pas les mêmes. « Dans les deux cas précédents, ils s’agissait de l’initiative d’un groupe d’hommes politiques tandis que pour Montana, c’est un groupe représentatif de la société qui en a décidé dans le cadre d’un vote démocratique », argue-t-il.
D’un autre côté, réagissant à la volonté du premier ministre Ariel Henry de former un CEP et d’organiser dès élections à la fin de l’année, James Beltis estimé qu’il lui manque de légitimité pour prendre seul de telles initiatives. Pour lui, le gouvernement peut tout organiser sauf des élections permettant au pays de sortir de la crise, évoquant, entre autres, le climat d’insécurité marquée notamment par le kidnapping.
Depuis l'avortement du processus de dialogue entamé en février dernier entre les signataires de l’accord du 11 septembre 2021, les représentants de l’accord Montana ont posé des conditions pour poursuivre toute discussion avec Ariel Henry ainsi que ses alliés. Parmi elles, le retrait du processus du changement de la constitution, la cessation du processus de nomination des membres du conseil électoral provisoire et le choix d’un terrain neutre pour les débats.
Récemment, une délégation de l'accord Montana a rencontré la secrétaire d’État adjointe américaine aux opérations conflit et stabilisation, Anne Witkowsky, qui était en mission en Haïti.
Remettant les négociations entre les acteurs au cœur d'un débat, les États-Unis continuent à appeler le gouvernement dirigé par Ariel Henry et de l'accord Montana à travailler ensemble pour parvenir à un accord unique. Cependant, aucun signe évident d’un consensus entre les protagonistes ne semble poindre à l’horizon. L'ancien Gouverneur de la Banque Centrale, Fritz Alphonse Jean président et l'ancien sénateur Steven Benoît attendent encore d'être installés dans leurs fonctions respectivement Président et Premier ministre
Par Gazette Haïti
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