PubGazetteHaiti202005

Les signataires du « protocole d’entente nationale » redoutent l’avenir de Ariel Henry et préconisent l’installation d’un président provisoire

Le Pm Ariel Henry

Les signataires du « protocole d’entente nationale » ont fait montre de leur inquiétude quant à l’avenir de Ariel Henry en tant que chef du gouvernement. A travers une note de presse publiée ce jeudi 29 juillet 2021, ils affirment que cette inquiétude tient forme par rapport au premier conseil des ministres présidé par Ariel Henry où le décret sur l’agence nationale d’intelligence a failli faire tourner cette réunion au vinaigre. Par ailleurs, ces structures politiques contiennent de préconiser l'installation d'un président provisoire conformément aux prescrits du « protocole d'entente nationale ».

 

Pour son premier conseil des ministres, les choses ne se sont pas bien passées pour le premier ministre Ariel Henry. Il s’est retrouvé face au puissant secrétaire général dudit conseil, Renald Luberice qui l’a bien recadré dans une lettre pour avoir voulu rapporter le décret portant création de l'Agence nationale d'intelligence (ANI); choix qui a été également contesté par plusieurs autres ministres. Dans l’impasse, Ariel Henry a dû ôter le point 7 à l’ordre du jour de peur d’un report de son premier conseil des ministres. Un pari perdu.

 

Pour les signataires du « protocole d’entente nationale », le premier ministre Ariel Henry est sur un siège éjectable suite à cette déconvenue. « Si la première réunion de travail de ce prétendu gouvernement a connu toutes les difficultés autour de l'opportunité d'un conseil des ministres ou d'un conseil de Gouvernement, il y a lieu de redouter l'avenir », analysent les signataires.

 

Ce soulèvement déclenché pour un seul décret relatif à l’agence nationale d’intelligence (ANI) a suscité beaucoup de questionnements chez les signataires du « protocole d’entente nationale » dont INITE de Sorel Jacinthe, Fusion de Edmonde Supplice Beauzile, AAA de Youri Latortue, FND de Antoine Rodon Bien-Aimé et bloc démocratique de Emmanuel Menard qui se demandent « qu’adviendrait- il des décrets et des arrêtés inconstitutionnels publiés dans « Le Moniteur » lesquels sont encore debout à côté du Conseil Électoral Provisoire qui n'a jamais prêté serment devant la Cour de Cassation ».

 

Préconisation d’un président provisoire

 

Croyant mordicus que le premier ministre Ariel Henry ne peut à lui seul adresser les problèmes du pays et apporter des solutions conséquentes, les signataires du « protocole d’entente nationale » préconisent l’installation d’un président provisoire. « Dans le cadre juridique et administratif de la République, il est fondamental de constituer un Pouvoir Exécutif bicéphale », soulignent les signataires qui réitèrent leur attachement au « protocole d’Entente nationale ».

 

Si l’on se réfère au protocole signé par les protagonistes en date du 10 juillet 2021, une partie du document stipule que « En conformité à la résolution du 9 juillet 2021 du Sénat de la République, des partis, regroupements et organisations politiques de tendance diverse ont signé un accord inclusif au regard de l'esprit de l'article 149 de la Constitution pour entériner le choix du président du Sénat comme président provisoire et celui du Dr Ariel Henry comme Premier ministre ».

 

« Dans l'attente de l'installation du Président Provisoire, le Premier Ministre Ariel Henry devrait engager un processus de dialogue politique aux fins d'adopter un agenda consensuel pour la période transitoire avec différents secteurs représentatifs de la vie nationale », indiquent les signataires qui font le constat qu'aucun signal clair n'est envoyé pour montrer que Ariel Henry serait déterminé à exercer pareil leadership. « Cette grande affection pour le statu quo signifie que Monsieur Henry a opté pour alimenter davantage le chaos, pour se conforter dans la voie de la continuité et certainement de l'instabilité entretenue par le défunt Président et son équipe », déplorent-ils.

 

 

Les signataires ont réitéré leur exigence quant à la tenue d'un dialogue inclusif et l’intronisation à la tête de l’Exécutif, une équipe gouvernementale issue d’un accord politique comme proposé par le « protocole d’entente nationale » et réclamé par les forces vives de la société haïtienne et la communauté internationale.

 

 

 

Par : Daniel Zéphyr

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