PubGazetteHaiti202005

Un nouveau leadership pour les 4 prochaines années : le refrain des démocrates lors de la soirée de la Convention

Photo credit: Andrew Harnik/AP


Les élections générales des présidentielles américaines de novembre prochain sont désormais lancées. Avec l’acceptation à l’investiture démocrate, officiellement, on connaît l’identité de celui qui affrontera le républicain Trump le 3 novembre. Il s’appelle Joe Biden.

La Convention démocrate où Joe Biden et Kamala Harris avaient officiellement pris investiture en vue de la présidentielle du 3 novembre, s’est achevée ce soir (jeudi 20 août 2020) par le discours d’acceptation des deux candidats sur le « ticket » démocrate 2020. La fête de cette semaine était pour les démocrates, une sorte de grande messe pour discourir.
Initialement divisé après l’intense et très serrée bataille pour l’investiture des primaires démocrates, entre l’aile ultra conservatif et celui de la gauche, le Parti semblait, dans un premier temps, au bord de l’explosion.  Mais, pour le bien du parti et la démocratie, bien entendu en Amérique, les membres, toutes tendances confondues, s’étaient finalement réconciliés avant même la Convention nationale dans l’État du Wisconsin, ou du moins, afficher, en apparence, une union dans la désignation de Kamala Harris au « ticket » démocrate 2020.
L’objectif de cette unification est de rallier tous les secteurs et électorat démocrate à une seule cause, à savoir vaincre Trump en novembre et donner après le 20 janvier 2021, une autre direction politique à l’Amérique. Mais, pour pouvoir gouverner et donner un autre visage à ce pays, il faut avant tout, être capable de gagner.  Pour gagner, il faut, non seulement trouver un modus operandi pour unifier le Parti, mais aussi un discours qui peut convaincre les électeurs indécis et indépendant. 

Ainsi, ce discours, centré sur les critiques du bilan négatif du Président sortant, était le refrain de cette convention.  Étant le maillon faible de Donald Trump, donc le point crucial sur lequel l’équipe de Biden avait concentré pour discréditer l’adversaire durant la convention, c’est cette crise sanitaire de santé publique aussi bien que celle de l’économie.

Selon les sondages, Joe Biden dispose d’une légère avance sur le président sortant.  Comme les sondages sont défavorables au Président sortant, ainsi, les stratégies de l’équipe de Biden étaient, avec des grands orateurs, d’attaquer l’essentiel dans la définition des priorités du moment.

Différentes personnes pour un même rôle

À ce grand rendez-vous qui officialisait la candidature de Joe Biden, le Parti démocrate avait fait appel à de grands orateurs comme Gouverneur Andrew Cuomo, Sénateur Bernie Sanders, l’ancienne première dame, Michèle Obama, les anciens présidents Bill Clinton, Barack Obama, la femme de Joe Biden et la VP candidate Kamala Harris pour intervenir en la circonstance.
  
Au premier jour de la Convention, Michèle Obama, l’ancienne première dame, a été désignée pour tenir le discours central de la Convention. Ce lundi soir, Michelle Obama poarlait du « manque total d’empathie » du président américain,  tout en affirmant que Donald Trump n’était « pas le bon président » pour le pays.« Car à chaque fois que nous nous tournons vers la Maison-Blanche pour une direction, ou du réconfort, ou un semblant de stabilité, ce que nous recevons à la place c’est du chaos, de la division et un manque complet et total d’empathie. »

Dans une allocution de près de vingt minutes, Michelle Obama a appelé à élire l’ancien vice-président de son époux. « Je sais que Joe n’est pas parfait. Et il serait le premier à vous le dire », a-t-elle reconnu. Mais « il sait ce qu’il faut faire pour sauver une économie, vaincre une pandémie et montrer la voie à notre pays », a-t-elle ajouté. Et de lancer, dans une pique au locataire de la Maison-Blanche : « Il dira la vérité et fera confiance à la science. »

Jill Biden


Outre Michèle Obama, le Parti démocrate avait aussi profité de la carrière de Jill Biden la femme du candidat, une éducatrice depuis des décennies qui enseigne maintenant dans un collège communautaire, pour vendre les rêves de son mari à une Amérique en pleine crise sanitaire de santé publique. Pour ses années de vie de couple avec son mari, elle est la personne la mieux placée pour parler de la capacité et l’expérience de ce dernier pour diriger le pays. Madame Biden a, lors de son intervention de mardi soir, prononcé mais d’une façon différente, le même type de discours que les autres intervenants avait fait pour son mari Joe Biden. Mme Biden a prononcé un discours peu politique et davantage centré sur le côté humain de son époux.
Sans pour autant citer le nom de celui qui affrontera son mari aux présidentielles américaines du 3 novembre, tout en faisant un contraste entre Trump et son mari, Madame Biden a aussi rappelé des moments difficiles qu’a vécus son époux.  En moins que dix minutes, elle vend un Joe fort, plein de compassion pour les autres, énergique et surtout dynamique, capable de relever les défis de l’heure. «Les pièces sont sombres car les jeunes visages brillants qui devraient les remplir sont désormais confinés dans des boîtes sur un écran d’ordinateur», a-t-elle déclaré. «J’entends cela de beaucoup d’entre vous – la frustration des parents qui jonglent avec leur travail tout en soutenant l’apprentissage de leurs enfants … de peur que leurs enfants tombent malades à l’école. La préoccupation de toute personne travaillant sans protection suffisante. », a affirmé Jill Biden. 
Elle poursuit : « pour reconnaître la douleur que la nation entière ressent pendant la pandémie – et pour promettre que Joe Biden, dont la vie a été marquée par le chagrin après avoir perdu sa première femme, sa petite fille et son fils, aurait le force en tant que président pour guérir cette douleur.
«Comment faire pour une famille brisée?» a-t-elle demandé. «De la même manière que vous faites une nation entière: avec amour et compréhension et avec de petits actes de gentillesse.»
«Je sais que si nous confions cette nation à Joe, il fera pour votre famille ce qu’il a fait pour la nôtre: «Rassemblez-nous et rassemblez-nous », a-t-elle conclu.


Le discours phénoménal de Barack Obama

Quant à Barack Obama, dans moins d’une vingtaine de minutes, l’ancien-Président a, dans une plaidoirie en faveur d’un nouveau leadership en Amérique, lancé un vibrant discours en disant croire en les capacités de Joe Biden à redresser l’économie et la crise sanitaire actuelle. Phénoménal.  Oui, comme il l’avait fait lors de la convention de 2004, l’ancien locataire de la Maison Blanche a délivré mercredi 19 aout un speech phénoménal qui, comme Bill Clinton l’avait fait pour lui en 2012, marquera pendant longtemps les Conventions démocrates. « J'ai espéré, pour le bien de notre pays, que Donald Trump puisse montrer l'envie de prendre son rôle au sérieux, qu'il puisse ressentir le poids de la fonction. Mais il ne l'a jamais fait.»  Et , « Les conséquences de cet échec sont graves: 170 000 Américains morts, des millions d'emplois perdus, nos pires instincts libérés», a-t-il ajouté depuis Philadelphie, accusant son successeur d'avoir utilisé la présidence comme « un show de télé-réalité de plus », a affirmé M. Obama, 

Kamala Harris

Tandis que l’intervention de l’ancienne première dame Michèle Obama, celle de Jill Biden, l’épouse du candidat nominé marquaient les esprits et les truffaient d’émotions fortes, alors que, les discours de l’ancien président, Barack Obama et de la colistière, Kamala Harris étaient complètement politiques. «Nous méritons beaucoup mieux!», a lancé la sénatrice de Californie.
Elle a denoncé les quatre ans défaillances de Donald Trump.  Dénonçant «le chaos permanent», l'«incompétence» et la «cruauté», cette ancienne procureure continue pour dire que: «L'absence de leadership de Donald Trump a coûté des vies» au pays, a-t-elle lancé, évoquant la pandémie de COVID-19 qui a fait plus de 170 000 morts aux États-Unis. «Il n'y pas de vaccin pour le racisme, nous devons faire le travail», a-t-elle ajouté dans un discours truffé d'anecdotes personnelles,

En s’adressant à la Convention démocrate de mercredi soir, Kamala Harris a non seulement accepté d’être la candidate du parti, mais à travers ses lignes de pensée, elle a en quelque sorte, préparé le terrain pour le discours d’acception de Joe Biden, jeudi soir.
 
Joe Biden dans son discours d’acceptation

Pour sa part, au terme de la quatrième soirée, Joe Biden, tout en donnant le ton à sa campagne, il a fait miroiter aux électeurs l’espoir d’un avenir meilleur. Il a, dans son discours, adressé un plaidoyer à tous ceux-là qui sont déçus, désillusionnés ou indécis. Selon lui, il y a des raisons de croire à nouveau.

« L’actuel président a drapé l’Amérique dans les ténèbres bien trop longtemps. Trop de colère, trop de crainte, trop de divisions », a déclaré M. Biden.

« Ici et maintenant, je vous le promets : si vous me faites confiance et me confiez la présidence, je ferai ressortir le meilleur de nous, pas le pire. Je serai un allié de la lumière et pas des ténèbres », a ajouté le candidat démocrate. « Unis, nous pouvons vaincre cette époque sombre en Amérique », a-t-il lancé.

Selon Philippe Boulet-Gercourt, correspondant du New York Times, hier, Biden a plus que rempli son contrat. Les mots comptaient, bien sûr, mais c’était plus la manière dont il les a prononcés qui a retenu l’attention. L’impression d’un homme calme dans la tourmente, « l’un des moments les plus difficiles qu’ait jamais traversés l’Amérique ». Un homme qui, dans cette « tempête du siècle » où l’on a vu « trop de colère, trop de peur, trop de divisions », propose de « guérir, réformer, unir ». Il a ouvert et fini son discours sur un mot, prononcé à onze reprises durant son allocution :

Tout juste Biden a-t-il rappelé l’effroyable bilan : « Cinq millions d’Américains infectés par le Covid-19. Plus de 170 000 Américains qui en sont morts – de loin, la pire performance de toutes les nations. Plus de 50 millions qui se sont inscrits au chômage cette année. Plus de 10 millions qui perdront leur couverture maladie cette année. Près d’une PME sur six qui a fermé ses portes. »
Dans sont texte. Le discours de Joe Biden, point d’orgue réussi d’une convention qui a « fait le job , Philippe Boulet-Gercourt pense qu’«avec un tel bilan, il n’était même pas nécessaire de nommer l’incompétent en chef.  Biden a préféré projeter l’image d’un leader qui sera aux manettes dès le premier jour, qui « contrôlera ce virus qui a pris tant de vies » en imposant notamment « une obligation nationale de porter le masque », car le moment n’est « pas un moment partisan ».

Ainsi, du lundi 17 au jeudi 20 aout, la Convention démocrate offrait l’occasion de regrouper toutes les plus grandes personnalités du Parti. Discourir, expliquer, interpréter, émouvoir, les intervenants ont galvanisé et attiré l’attention des citoyens des États-Unis aussi bien de ceux du monde entier. Joe Biden et les intervenants ont, pendant quatre jours, essayé de convaincre le peuple américain de ne pas reconduire le « ticket » Trump/Pence à un second mandat. 


Prof. Esaü Jean-Baptiste
Vendredi 21 aout 2020

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