PubGazetteHaiti202005

Les compagnies pétrolières fustigent le rapport du gouvernement et démentent avoir fait des bénéfices indus sur les importations des produits

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Dans un communiqué de presse plutôt musclé publié, ce jeudi après-midi, l’Association des Professionnels du Pétrole a fait le point sur le rapport du task force constitué de l’IGF, l’ULCC et l’UCREF concernant les pertes enregistrées par l’État haïtien dans le cadre de l’importation des produits pétroliers. L’APPE dément avoir empoché indûment 94 millions de dollars de bénéfices sur les 14 mois de libéralisation du marché comme le dit le rapport.

« Le Gouvernement fait état de bénéfices indus alors qu’il calcule de manière souveraine la structure des prix. », fustigent les responsables de l’APPE dans ce texte rectificatif titré « L’ A.P.P.E rétablit la vérité autour du rapport IGF-ULCC-UCREF». Ils jugent anormal que le rapport d’enquête n’ait pas précisé que la structure des prix des carburants est gérée depuis 30 ans, exclusivement par le Ministère de l’Économie et des Finances, MEF, qui utilise pour cela l’indice Caribbean Posting. 

Les compagnies pétrolières n’ont pour obligation que de respecter les règles établies par l’État en commercialisant le carburant selon la structure de prix mise en place par le MEF qui s’est toujours appliquée à calculer la différence entre le Caribbean Posting et le Platts après chaque importation, précise l’APPE avant de fulminer que « La différence entre le Caribbean Posting et le Platts varie à chaque importation et la moyenne sur les 4 dernières années a été de 20 centimes. Les compagnies qui commercialisent les produits pétroliers en Haïti n’ont aucun contrôle de ces indices et l’augmentation de leur différence en 2019 n’a donc absolument rien à voir avec la libéralisation du marché local ».

Plus loin, les pétroliers déplorent que les enquêteurs aient attribué faussement une marge bénéficiaire mirobolante aux compagnies sans prendre en compte les charges dont elles doivent s’acquitter. Tandis qu’il s’agit de montants desquels elles doivent payer les coûts associés à la commercialisation des produits pétroliers, puis leurs impôts, ont-ils poursuivi.

L’APPE rappelle que l’État haïtien subventionne le carburant afin que son prix à la pompe reste fixe tout en faisant remarquer que la dévaluation systématique de la gourde ces 10 dernières années a engendré des baisses conséquentes des taxes perçues par l’État en raison de l’augmentation significative du coût des carburants en 2019, de l’augmentation des couts du transport maritime et des commandes toujours placées dans l’urgence ce qui fait encore grimper les factures.

« Les rapports, comme celui établi par IGF-ULCC-UCREF, doivent servir à fixer les responsabilités, aider l’État à prendre les bonnes décisions, sans transférer torts et responsabilités à ceux qui n’ont fait que respecter les règles en vigueur en utilisant les structures de prix définies par le Ministère de l’Économie et des Finances »


Le chef du gouvernement a fait remarquer, mercredi, lors d’un point de presse à la primature que durant la période allant de mars 2010 à mars 2019 au cours de laquelle l’état haïtien importait les produits pétroliers, les compagnies pétrolières avaient réalisé des gains de 39 millions de dollars contre 71 millions de dollars pendant la période de libéralisation du marché de mars 2019 à mai 2020. Ce qui représente une augmentation de 82%, avait insisté Joseph Jouthe rappelant que l’Etat a enregistré un manque à gagner de l’ordre de 113 milliards de gourdes durant ces 10 années. Ce qui fait un bénéfice total de 126 millions de dollars gagnés par les compagnies pétrolières durant les 14 mois de libéralisation du marché pétrolier haïtien à la demande des entreprises.

 

 

 

Par Diego O. Charles 
Lezec15@gmail.com

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