PubGazetteHaiti202005

Haïti/Tension: Des civils armés du G9 dans les rues librement /Parallèlement, la police disperse une manifestation contre le pouvoir

Ti Lapli et sa bande dans les rues aujourd’hui

À l'occasion du deuxième anniversaire du soulèvement populaire des 6, 7 juillet 2018, la situation était particulièrement tendue dans la capitale et ses environs. Deux mouvements distincts ont été organisés : L'un par des gangs armés fédérés appelés G9 et l'autre par un groupe de jeunes opposants au pouvoir en place.

Le groupe G9 regroupant les principaux chefs de gangs de la zone métropolitaine a envoyé ce mardi un premier signal fort au gouvernement depuis sa création. En milieu de journée, la capitale et ses environs étaient sous haute tension. Les membres du G9 lourdement armés ont gagné les rues, accompagnés des membres de la population qui ont dressé des barricades de pneus enflammés, ce qui a causé des embouteillages monstres, de Martissant jusque sur la route de l'aéroport en passant par Delmas. La plupart des magasins ont vite fait de baisser leurs rideaux et les gens s'empressaient de rentrer chez eux.

Des hommes armés conduits par le chef de bande de Gran Ravine, Ti Lapli, et celui de Village de Dieu Izo 5 Seconde, ont défilé sans inquiétude aucune dans les rues à la tête d'une foule qui réclamait le déblocage du bicentenaire barricadé par les forces de l'ordre depuis plusieurs mois. La baisse des prix des produits de première nécéssité et des projets sociaux dans les bidonvilles étaient, entre autres, sur la liste de leurs revendications. Après avoir marché de Gran Ravine à Portail Léogane en faisant un concert de tirs d’armes automatiques sous les applaudissements des membres de la population, ils ont regagné le Village de Dieu. Aucune présence policière n'a été remarquée durant ce long parcours.

Dans une déclaration, le chef de gang IZO 5 Seconde dit avoir organisé ce mouvement pour protester contre le comportement du gouvernement qui n'a rien fait dans les quartiers populaires en dépit du fait qu'ils [ les gangs armés, Ndlr ] garantissent la paix dans ces zones.

Parallèlement, un autre mouvement de protestation spontané a été organisé par des militants de l'oppossition venus de l'Avenue Pouplard, de Solino et du Canapé-Vert pour réclamer le départ de Jovenel Moïse. Si les hommes armés du G9 pouvaient circuler librement dans les rues, tel ne fut pas le cas pour les opposants au pouvoir. Leur manifestation a été vite dispersée par des unités spécialisées de la police nationale à l'Avenue Pouplard. Elles ont tiré des rafales d'armes automatiques et des gaz lacrymogène pour mater le mouvement. Ces manifestants ont dressé des barricades de pneus enflammés «  pour protester contre le nouveau code pénal
encourageant l'homosexualité, contre la vie chère et la gangstérisation du pays par le pouvoir » déclarent-ils.

On se le rappelle, en deux occasions, la police avait aussi dispersé deux sit-In organisés devant le ministère de la justice par le groupe pétrochalllenger Nou Pap Dòmi à coup de gaz lacrymogènes et de tirs d’armes. Ils voulaient dénoncer le climat d'insécurité qui s'abbat sur le pays.

Crédit photo: Legrand Info


Ces mouvements de protestation de ce mardi 7 juillet ont été organisés à l'occasion du deuxième anniversaire des mouvements de protestations contre l'augmentation exagérée des prix des produits pétroliers. Ces événements allaient occasionner le premier pays lock, les 6-7 juillet 2018.

C’est la deuxième fois que les civils armés de Village De Dieu défilent dans les rues de la capitale. On s'en souvient encore, le gang de ce bidonville dirigé par Arnel Joseph à ce moment-là, avait paradé dans les rues jusqu’au Champs de Mars à proximité du Palais national mitrailleuses en main au vu et au su de la police qui était restée passive à l’occasion d’une grande manifestation de l’opposition. Le pouvoir avait alors accusé ces opposants de s’être alliés avec les bandits pour le renverser. L’opposition, quant à elle, avait dénoncé le pouvoir qui aurait organisé la sortie de Arnel Joseph dans le but de discréditer l’opposition aux yeux de l’international.





Par Jose Emmanuel

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