La capitale haïtienne s’est levée ce mardi matin avec une pénurie de carburant. Les camionnettes sont peu visibles dans les rues. Les prix des transports ont doublé, d’autres ont triplé, selon le constat de nos reporters sur le terrain. Sous le peu de stations de service livrant le carburant, les camionneurs se bousculent
Dans la région métropolitaine, les chauffeurs font la queue dans les stations de service et d'autres cadenassées ou limitent leur offre de service. Cette situation rend rares les camionnettes ayant l’habitude d’assurer les différents trajets à Port-au-Prince et ses environs.
Depuis plusieurs jours, beaucoup de citoyens passent des heures sur la chaussée avant de trouver une camionnette capable de les transporter à destination. Et les prix des transports ont explosé.
Intervenant ce mardi 11 avril 2023 à la matinale de Magik 9, le Président de l'Association nationale des propriétaires de stations-service (ANAPROSS) Marc André Deriphonse a confirmé qu’il y a réellement une pénurie de carburant sur le marché et que des commandes devraient arriver dans les prochains jours pour alimenter le marché.
La pénurie a été provoquée par l’absence de commandes des compagnies qui ont des problèmes de trésorerie, aggravée par l’incapacité de trouver l’intégralité du montant nécessaire pour importer. « C’est toujours la difficulté de trouver du dollar. Il se fait rare partout », explique Deriphonse au micro de Roberson Alphonse.
Le Président de l'Association nationale des propriétaires de stations-service (ANAPROSS) Marc André Deriphonse révèle qu’une rencontre a été réalisée avec le Premier ministre Ariel Henry, le ministre de l’Economie et des Finances, Michel Patrick Boisvert, et des opérateurs de l’industrie, à savoir les compagnies pétrolières et les distributeurs de produits pétroliers. Toutefois, il dit être sorti insatisfait car, selon lui, la problématique n’a pas été abordée comme cela se doit.
« Des promesses ont été faites pour la création d’une commission en vue de porter une solution permanente à ce problème. Une semaine, toujours rien », regrette Deriphonse. Cette commission devrait être composée de représentants du MEF, de l’ANADIPP, de l’ANAPROSS. Elle serait appelée à travailler, entre autres, sur un mécanisme d’ajustement des marges et d’un cadre règlementaire.
Selon les informations publiées hier lundi par le quotidien Le Nouvelliste citant une source proche du Terminal Varreux, un bateau transportant 120 000 barils de gazole est attendu entre le 11 et le 12 avril 2023 et que cette commande est pour Dinasa, Cap Invest et DNC. Une commande de 25 000 barils de gazoline et de 40 000 barils de diesel placée par Bandari doit arriver incessamment, a dit audit journal une source proche d’une compagnie pétrolière.
Si Marc André Deriphonse met en doute l’information de l’arrivée de la cargaison pour les 11 et 12 avril, il indique qu’une cargaison doit arriver au pays le 15 avril prochain. « Cette cargaison sera livrée le 16 ou le 17 », précise-t-il.
Dans cette interview accordée à Panel Magik, Marc André Deriphonse expose un secteur empreint de problèmes sérieux ou tous les membres ne cessent d’accuser des pertes. « Sauf l'État qui encaisse ses taxes », dit-il.
Les prix des transports explosent
Entre-temps, les prix des produits pétroliers se sont envolés, dans certains cas loin des prix fixés par le ministère du Commerce et de l’Industrie. Pour le trajet de Gérald Bataille et Carrefour de l’Aéroport, le prix est actuellement à 50 gourdes alors qu’il était de 25 gourdes. Même constat pour le trajet de Bon Repos et Carrefour de l’Aéroport, il était de 75 gourdes maintenant il est au prix de 100 gourdes.
D’autres trajets comme Portail Léogane et Delmas 65 est passé de 75 gourdes à 100 gourdes. Delmas 33-Delmas 65, de 50 gourdes à 75 gourdes.
Cette situation favorise aussi le marché noir. Actuellement, un gallon de gazoline se vend à 1750 gourdes. Entre-temps, l’Etat se montre incapable à gérer la situation.
Par : Daniel Zéphyr
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