PubGazetteHaiti202005

Insécurité: Grève des médecins /l'HUEH, un véritable désert 

L'hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti

À l’invitation de l’'Association médicale haïtienne (AMH), les médecins du pays observent du 14 au 16 mars 2022 un arrêt de travail sur tout le territoire national. La réclamation d'une meilleure condition salariale, des mesures strictes pour endiguer le phénomène d'insécurité sont, entre autres, les motifs de ces 3 jours de grève lancés par les professionnels de santé. Cette situation aggrave de plus en plus la condition délétère des patients.

Il est 2 heures 30 de l'après-midi. Ce mardi 15 mars 2022, un groupe d'hommes qui blaguent entre eux occupent l'entrée de l'hôpital situé à la rue Saint-Honoré. Ils fustigent le comportement des autorités étatiques et justifient la grève entamée par les médecins.


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Entre des piles d'immondices et d'odeur nauséabonde, l'HUEH se meurt sous l'indifférence totale des autorités du pays.
« Depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, la situation de l'Hôpital général (nom souvent utilisé pour désigner l'HUEH) est devenue critique comme jamais », lance Pierre Venel, un membre du conseil de sécurité de l'hôpital.

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La grève lancée par l'Association médicale haïtienne est une forme de protestation à la montée spectaculaire des cas d'enlèvements que connaît le pays ces derniers jours. 
Les médecins Pierre Boncy, urologue, et Michel D'Alexis, gynécologue, ont été enlevés à la rue Berne, alors qu'ils étaient en service à leur cabinet médical. Ce cas de kidnapping est la dernière goutte qui fait déborder le vase.

Depuis ce lundi 14 mars, les médecins ne se rendent pas à l’HUEH pour travailler, lance Nardine Charles. Devant une cuvette remplie de vêtements, elle fait la lessive. Cela fait deux mois que cette grand-mère est là avec ses deux petit-fils jumeaux. 
« La mère de l'enfant et l'un d'entre eux sont malades depuis le commencement du mois de janvier. Je dois passer du temps ici pour prendre soin du fils, laver ses vêtements », témoigne-t-elle. 
Les médecins ont dû renvoyer sa fille depuis hier lundi, alors que les deux autres petit-fils sont toujours à l'hôpital vidé de personnels médicaux. 

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« J'espère que ça se termine aussi rapidement. L'enfant souffre. Je n'ai pas les moyens nécessaires pour subvenir à sa faim », se plaint Nardine, originaire du 2ème Avenue, zone de la commune de Port-au-Prince. 

Selon, Pierre Venel, l'HUEH, situé à quelques encablures du palais national ne possède même pas un bon espace où les patients peuvent effectuer leurs besoins physiologiques. « Le problème de l'eau demeure récurrent. Nous en avons marre », se plaint-il. 

Les noms utilisés sont des noms d'emprunts. 
A côté de l'Hôpital Universitaire d'Etat d'Haïti, la plupart des centres hospitaliers et cliniques de la zone métropolitaine ont observé l'arrêt de travail pour exiger notamment la libération des medecins kidnappés, il y a plusieurs semaines.

Au moment de publier cet article, nous avons appris la nouvelle de la libération du Dr Pierre Boncy, un des medecins enlevés à la polyclinique de la ruelle Berne

 

 

 

Par Billy Doré

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