PubGazetteHaiti202005

Face à la fermeture de plusieurs centres hospitaliers pour protester contre le kidnapping, des hôpitaux de MSF saturés

@MSF

Après que plusieurs médecins ont été enlevés dans la capitale, Port-au-Prince, durant les dernières semaines,  poussant des hôpitaux à fermer leurs portes pour protester contre les actes d’enlèvement, la capacité d’accueil du Centre d’Urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) du Turgeau est arrivée à saturation; une situation qui préoccupe les dirigeants de cette institution qui affirment que leurs structures font face à « une pression difficile à supporter ».

Alors que l’accès à des soins sanitaires est devenu encore plus difficile à Port-au-Prince en raison du fait qu’au moins quatre centres hospitaliers ont été temporairement fermés pour protester contre les enlèvements et séquestrations contre rançon de plusieurs médecins, MSF affirme dans un communiqué, que « beaucoup de patients (des centres hospitaliers fermés) s’orientent donc vers le Centre d’Urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) à Turgeau qui voit sa capacité d’accueil saturer, alors que les possibilités de références se restreignent de plus en plus ».

Depuis vendredi 20 mai dernier, le nombre de patients était tel, qu’un étage supplémentaire à être aménagé rapidement afin d’augmenter la capacité d’accueil de l’hôpital de MSF à Turgeau. 

« Nous sommes très préoccupés par cette situation d’insécurité inacceptable qui vise nos collègues haïtiens.  Les répercussions sur le système sanitaire déjà très faible sont énormes et mettent sur nos structures une pression difficile à supporter », a déclaré le responsable médical du Centre d’Urgence de MSF, Dr. Samson Frandy, cité dans ce communiqué.


Citant le cas de kidnapping du docteur Jacques Pierre Pierre, directeur médical de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti le mardi 17 mai, et celui du Dr Benetty Augustin, pédiatre spécialisée dans les soins aux enfants épileptiques le 5 mai, Médecin Sans Frontière estime que « ces évènements viennent aggraver une situation déjà difficile dans un pays ou l’accès au soin est problématique pour une majeure partie de la population ».

Médecins Sans Frontières dit soutenir le mouvement de grèves enclenché par le personnel médical de plusieurs hôpitaux du pays.


« Nous soutenons la décision de nos collègues de suspendre leurs services et leur faisons part de notre plus grande solidarité », a indiqué le Dr Samson. 

« Nous faisons de notre mieux pour prodiguer des soins d’urgence, mais bientôt nous ne saurons plus où référer les cas que nous stabilisions, et qui nécessitent un suivi de prise en charge. Si les professionnels de santé continuent d’être attaqués et pris pour cible, il est à craindre que le système de santé haïtien n’arrive plus à faire face aux besoins », a-t-il conclu. 

 

Par: Kervens Adam PAUL

Politique

Culture

Economie

Sport