Le leader du parti Pitit Desalin Moise Jean Charles a critiqué avec véhémence la gestion du premier ministre Ariel Henry, environ 9 mois après sa prise de fonction. Profitant d’un rassemblement au local du Rezo nasyonal Peyizan Ayisyen à Delmas 41 le samedi 9 avril, l’homme politique a exigé le départ de Ariel Henry en raison de son incapacité à ramener, dit-il, la paix et la sérénité dans le pays ainsi que sa lenteur pour mettre en place un CEP. Parallèlement, lors de cette intervention à l’allure de campagne électorale, il a demande pardon à ses adversaires politiques dont à Jean Bertrand Aristide.
Partisan non-officiel du premier ministre, le leader de Pitit Desalin Moise Jean Charles a exprimé samedi dernier son ras-le-bol avec la gouvernance de Ariel Henry qui, selon ses constats, n'est pas arrivé à mettre de l’ordre dans la cité. Il critique le fait que le chef du gouvernement n’a pas réussi à mettre sur pied le conseil électoral capable en vue de l’organisation des prochaines élections. Moïse Jean Charles qui aurait, selon les informations, proposé l’actuel ministre de l’intérieur Liszt Quitel lors de la formation du gouvernement, est allé jusqu’à exiger le départ du premier ministre.
L’accord « non agression » entre le dirigeant de Pitit Desalin et le premier ministre est, semble-t-il, arrivé à terme. Il affirme que son parti s’était entretenu avec le chef du gouvernement et avait fait part de ses exigences : un CEP et la sécurité. « Nous n'en avions trouvé aucun alors que la vie chère augmente, les prix des produits de première nécessité explosent. Il ne pourra pas rester à la tête du pays », déclare Jean Charles Moise.
« Notre patience a finalement pris fin. Nous avons pris le temps nécessaire. Nous avons vu qu’il n’y a pas de volonté », dit-il.
L’ancien sénateur croit que ce sont les grandes puissances, le pouvoir et la bourgeoisie qui sont responsables de l’insécurité. Selon lui, sans candidat valable, ses adversaires jouent pieds et mains pour ternir son image en raison de son poids électoral sur l’échiquier politique. « Aujourd’hui, seul un élu par le peuple haïtien peut diriger Haïti mais non quelqu’un qu’on a mis sur le pouvoir par la force », martèle Jean Charles Moise, menaçant de fouler le macadam avec son parti pour exiger la sécurité sur tout le territoire national.
Fidèle à lui-même, donnant l'allure d’un candidat à la présidence en campagne, Jean Charles Moise dit être déjà en contact avec des gouvernements étrangers pour l’exploitation du pétrole dans le pays . Il souhaite construire une armée capable de surveiller le pays, ainsi qu’ une force de police moderne. « Haïti n’a pas de moyens pour ça. C’est pourquoi, j’enfile mon costume de pigeon voyageur dans le but de rechercher des opportunités pour Haïti. Nous devons nous lancer véritablement », poursuit l’ex candidat malheureux à la présidence qui dit avoir un plan de 25 ans pour Haïti.
« Pardon, Pardon, Pardon »
Prenant l’exemple du Rwanda, le leader du parti Pitit Desalin a surpris tout le monde en demandant pardon à ses adversaires politiques dont l'ex président Jean Betrand Aristide. Il serait même prêt à les rencontrer pour enterrer la hâche de guerre. Il avance que le pardon représente le véritable socle sur lequel se base le développement rwandais.
« Si je vous ai fait quelque chose de mal, je vous demande pardon. Si j’ai quelqu’un que j’ai offensé dans le monde politique, je vous demande de me pardonner. Si eux, ils m’ont fait quelque chose de mal, je leur pardonne », déclare Jean Charles Moïse faisant appel au pardon et à la réconciliation en vue de ôter le pays du marasme dans lequel il se trouve. « Unissons-nous », dit-il.
Jean Charles Moïse, dans son discours, n’a pas manqué de pointer les États-Unis du doigt qui, selon lui, représentent l’un des responsables de l’échec haïtien.
Par: Daniel Zéphyr
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