PubGazetteHaiti202005

Opinion:- Pont Rouge, là où l'histoire de l'assassinat et du massacre a commencé.

Pont Rouge Haiti

Tout en longeant le Boulevard Jean-Jacques Dessalines pour arriver au Pont Rouge qui est à l’autre extremité, sur tout le parcours, cette longue rue est défigurée par des plaies béantes comme par exemple des montagnes de déchets aussi bien que des bâtiments délabrés qui n’ont pas été reconstruits après le meurtrier tremblement de terre du 12 janvier 2010. Non seulement le Boulevard qui porte le nom de l’Empereur est dans de mauvais état, mais Pont Rouge et les zones avoisinantes ne sont pas différentes.  Il y a des bidonvilles qui devraient attirer l’attention des autorités si ces dernières prendraient en considération l’idéal du père de l’indépendance d’Haïti

Mais, comme le mode de vie des gens dans les bidonvilles, l’infrastructure des routes, les écoles, les hôpitaux, les marchés publics, et les espaces de loisirs qui sont presque dans les mêmes états après l’indépendance semblent guère déranger les élites politiques et économiques, donc tel est le cas du Musée du Panthéon au Pont Rouge.
 
Pont Rouge est situé presqu’au carrefour de l'Aviation dans le quartier populeux de Chancerelles, à l'entrée nord de Port-au-Prince. Là est érigé « le monument dédié à la mémoire du fondateur de la patrie qui, aujourd'hui, trône dans un environnement particulièrement dégradé. Devenus urinoir public et dépotoir informel, les alentours de la statue offrent un spectacle désolant : au pied de l'empereur, marchandes de fritures, de CD, de porte-clés et d'autres accessoires se disputent les clients, parmi les monceaux de détritus entre lesquels des enfants dépenaillés s'exercent à des jeux de hasard, », constatait Amos Cincir dans un article qu’il avait publié dans les colonnes du Quotidien le Nouvelliste. 
   
L’état de délabrement d’un monument où est reposé le reste de l’Empereur Jean-Jacques Dessalines ainsi que les zones avoisinantes du Pont Rouge explique le constat d’échec de ce pays en faillite. Selon l’ancien journaliste du Quotidien Le Nouvelliste « Parmi les monuments historiques du pays qui se détériorent ou sont délaissés faute d'entretien, le mauvais état du monument érigé à la mémoire du père fondateur de la patrie, Jean-Jacques Dessalines, au Pont Rouge, soulève indignation et colère. Tous ceux qui ont l'occasion de fréquenter ce secteur dénoncent le fait que les autorités haïtiennes semblent ne se souvenir de l'empereur seulement une fois l'an, tout juste un peu de nettoyage pour permettre au président du moment de déposer la gerbe de fleurs traditionnelle au pied du monument. »
 
Mais y-a-t-il de plus choquant, que la situation de Pont Rouge ? Pont Rouge la zone abandonnée, insignifiante, vidée de sa puissance symbolique historique aux yeux des potentats, des maires, des députés, de sénateurs, allant jusqu’au président de la république, un sanctuaire souillé par des dirigeants véreux dans un pays ou l'État haïtien, monstre froid de cette île tropicale, est en mauvais état.

Dans des zones comme ruelle Charlotin Marcadieux, ruelle Dessalines, Fond Touron, La Saline, non loin du monument de Pont Rouge, le Panthéon où veille encore l'âme rebelle et farouche du Père fondateur de la nation, les bandits, les malfrats, en collaboration avec des autorités corrompues, massacrent, tuent, assassinent, exterminent le peuple innocent.
 
Des gens sont nés dans la zone de Pont Rouge et dans des quartiers avoisinants.  D’autres dans les hauteurs de Pétion-Ville, de Fermathe, de Kenscoff, etc. Leurs situations socio-économiques et politiques depuis l'indépendance ont créé de folles disparités entre eux, mais ils sont tous et toutes des enfants de Jean-Jacques Dessalines. 
 
De Pont Rouge, Delmas 2, Rue Saint Martin, Carrefour Péan, Bel-Air, La Saline, Cité Soleil et dans tout le reste du pays, ont grandi des enfants dans la misère la plus abjecte des bidonvilles. Pendant que d’autres, n’en déplaise aux enfants des familles des rudes travailleurs, grandissent et vivent largement dans les palais luxueux construits avec de l'argent volé dans les fonds du trésor public par leurs parents et grands-parents qui de génération en génération continuent d’assassiner l'idéal dessalinien. 
 
C’est cette haine de l'âme méchante de certains Haïtiens qui anime chaque jour les bandits pour continuer dans des sentiers obscurs et ténébreux du crime, à savoir : faire couler le sang des gens dans les quartiers populaires.  Ces progénitures de vipères qui reçoivent l'ordre de tuer par des hommes politiques et des sultans économiques sanguinaires du pays, prennent grandement plaisir à tuer indéfiniment d’innocentes personnes. Aucun prétexte ne peut expliquer comment un petit groupe de personnes qui forme la classe dominante et qui détient toutes les richesses du pays continue, non seulement à accaparer toutes les ressources du pays à leur seul et exclusif profit, mais aussi, par le biais de leurs hommes de main, à tuer et massacrer les infortunés dans des zones marginales du pays.
 
Malheureusement les autorités d’Haïti, de consort avec des bandits légaux ont le pouvoir de vie et de mort sur les pauvres gens de Pont Rouge, ruelle Charlotin, ruelle Deschamps, Fond Touron, La Cour Bayonne, La Cour Parvee, La Cour Milfort, Ruelle Desmangle, Rue 9, Ruelle Tokyo, etc.
 
Pont Rouge, là où l'histoire de l’assassinat et du massacre à commencé 
 
Avec des armes et minutions achetées de l’argent des contribuables, la mort s’éternise dans les quartiers populaires. L’union fait la force continue d’être la devise d’un pays déchiré en plusieurs petits morceaux entre ceux-là qui ont tout pris et ceux qui n’en trouvent rien. Entre-temps, avec des accords qui plus que jamais désaccordent certains leaders de l’opposition, les attachés sont plus attachés au pouvoir et ont de l’argent facile pour perpétuer dans la plus grande tranquillité les crimes d’État. 
 
Avec des armes distribuées à des jeunes dans tout le pays, les anciens membres du FRAPH continuent de frapper plus fort dans les bidonvilles. De La Saline, Cité Soleil, Carrefour-feuilles, Bel-Air et Pont Rouge, ils continuent à tuer les pauvres pour leur faire payer leur insolence d’avoir cru ou de continuer de croire à un changement démocratique dans ce pays. 
 
Le sang continue encore de couler au Pont Rouge.  Dans un passé récent, les petits-fils des vipères qui avaient tué l’Empereur, perpétraient le dimanche 24 mai 2020, un autre massacre au Pont Rouge.  Ces pauvres gens qui avaient été tués par des bandits armés expliquent une tranche d'histoire qui continue inlassablement de se répéter du côté nord de Port-au-Prince. À travers ce massacre au Pont Rouge, c’est le peuple haïtien, c’est la nation haïtienne, c’est le sacrifice des ancêtres et du père de la nation qui, comme le 17 octobre 1806, étaient encore massacrés et assassinés. 
 
Si des siècles après l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines au Pont Rouge, des tueurs continuent de massacrer, plus récemment, à La Saline, Carrefour feuilles, Cité Soleil, Bel-Air et au Pont Rouge tout en continuant d’échapper à la justice, tout simplement, on peut crier haut et fort que « l’État, est constitué de bandits légaux ». 
 
 
 
Prof. Esau Jean-Baptiste

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