PubGazetteHaiti202005

28 Février 2021:- Une foule immense de citoyens ont marché dans les rues pour exiger le départ de Jovenel Moïse et contre la dictature

Une vue de la foule au carrefour de l'aeroport


Une véritable démonstration de force des opposants au pouvoir de Jovenel Moïse, ce dimanche. A l'appel de la Commission Protestante contre la dictature, militants et dirigeants politiques, membres de la société civile, artistes, hommes de lois, universitaires, défenseurs de droits de l’homme, ont défilé dans les rues comme une fourmilière pour dire non à la dictature et au kidnapping. Chauffés à blanc, ils veulent la tête de Jovenel Moïse qu’ils accusent de vouloir ré-instaurer la dictature dans le pays alors que son mandat a pris fin depuis le 7 février 2021


Depuis bien avant le 7 février dernier, des voix se sont élevées pour exiger le respect de la constitution qui précise en son article 134-2 que le mandat du président Jovenel Moïse a pris fin le 7 février 2021. Ce dimanche, l’opposition a manifesté dans la capitale ainsi que dans plusieurs villes de province dont le Cap Haïtien, les Cayes, Léogane, Petit-Goâve, Jacmel, Mirebalais etc . 

La principale marche du 28 février a débuté dans  l'aire du champ-de-mars avant de prendre la direction du carrefour de l'Aéroport, pour rejoindre l’autre branche. Sur la route de Delmas, la manifestation allait prendre sa vitesse de croisière. Comme une fourmilière, les manifestants qui criaient non à la dictature ont fait une véritable démonstration de force. 

Pour Pasteur Ernst Pierre Vincent, l'un des initiateurs de la marche est clair: nous sommes dans une dictature parce que depuis après le deuxième lundi du mois de janvier 2020, une personne tient à elle seule tout le pouvoir. Un président qui est rentré en rebellion avec la loi qui proclame la fin de son mandat depuis le 7 février 2021. Pasteur Gérald Bataille fait comprendre, pour sa part, qu'ils sont descendus dans les rues ce 28 février, car l'Église est "le défenseur" du peuple haïtien et qu'elle ne pourra pas accepter la mise en place d'une dictature dans le pays

Au moment de la fusion de la branche de la manifestation, un raz-de-marée a longé la route de Delmas. Au carrefour de Delmas 40B, les manifestants ont été contraints de prendre la rue Marcadieu avant d'atteindre Pétion-Ville. 

Tout au cours de la marche, l’imposante foule réclamait la tête de Jovenel Moïse dont le mandat constitutionnel a pris fin le 7 février. D'autre part, ils profèrent des injures contre la communauté internationale, notamment la représentante de mission onusienne en Haïti Helen La Lime, qui selon eux, soutient l'implantation d'une dictature en Haïti.

" Madan La Lime pa Konn Konte, Non ak diktati. Jovenel Moïse diktatè. Aba kidnapin deta. Si n pa voye Jovenel ale l ap touye n", scande la foule pour exprimer leur ras-le-bol face aux actions posées par Jovenel Moïse jugées arbitraires

Militants et leaders politiques, religieux, artistes qui ont payé de leur présence dans la marche ont aussi pris pour cible la représentante spécial des Nations Unies en Haïti, madame Hélène Lalime.
"Madam Lalime pa konn konte. Li fè segond san fè primè. Madam Lalime egal koripsyon. Lalime pesona nongrata" ont-ils scandé. 

Le message livré devant les locaux du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), est une copie conforme aux revendications de la masse des manifestants.
"Ils ont implanté un kidnapping qui n'épargne personne. Qu’ils s’agissent d’adultes, d’enfants, de journalistes, personne n’est à l'abri des enlèvements. Ils ont orchestré plusieurs massacres dans les quartiers populaires. Nous venons dire à la communauté internationale, à la mission onusienne en Haïti que la constitution est la boussole de notre pays. C'est notre la loi-mère, il faut que vous la respectiez. Aba dictature. Nous accepterons jamais de la dictature dans le pays. Nous rappelons que la mission de la coopération internationale consiste à protéger les droits humains et contribuer à ce que la démocratie soit instituée dans le pays. Nous sommes aujourd'hui dans une dictature, donc nous disons aux blancs d'arrêter de soutenir la dictature dans le pays. Nous demandons à madame Lalime de cesser de soutenir la dictature dans le pays", tel est le message envoyé aux membres du BINUH.

Pour Reginald Boulos, responsable du parti politique Mouvement Troisième Voix (MTV), sa présence dans la marche symbolise  "la solidarité de la bourgeoisie au peuple haïtien pour lutter contre la dictature, l'insécurité, le kidnaping", avant de conclure qu'il est l'heure d'avoir un pouvour qui pense au peuple haïtien. 

Le leader pitit Dessalines,Jean Charles Moïse, pour sa part, demande au "peuple haïtien de tenir bon, et de ne pas abandonner. On ne peut s'arrêter au cours de route car le pays est en danger, tenant compte que des dictateurs veulent s'accaparer du pays".

Des artistes comme Syto Cavé et Emmanuel  Obas de Mizik Mizik ont payé de leur présence à la manifestation pour dire non à un retour éventuel de la dictature en Haïti. Emmanuel Obas qui n’a pas connu son père pour avoir été assassiné par François Duvalier ne voulait pas rater cette occasion. Il appelle la société en général à se soulever contre cette méthode de gouvernance dans le pays. 


Des journalistes sénior tels Jean Monard Métellus de Radio Caraibes et Marvel Dandin de Kiskeya ont manifesté eux aussi contre la dictature. L’animateur du plus grand show radiophonique en haiti ( Ranmase) est là comme citoyen qui est contre le retour de la dictature en Haïti. Je serai sur le béton jusqu’au départ de Jovenel Moïse” a-t-il dit. Si les USA veulent de Jovenel Moïse comme président qu’ils le prennent comme leur dirigeant, a tancé Jean Monard. 

 Nos reporters ont aussi remarqué des vieillards sur le parcours de la manifestation. Certains d’entre eux, pour marcher contre la dictature se servent de leur canne. 

La marche qui a drainé une foule immense même après le message devant le BINUH a enregistré un accident à côté de la place du Canapé-Vert. Parmi les trois trucks Sound, celui sur lequel se trouvait le journaliste/ militant Muraille Jean Murtho a chaviré. 
Le chanteur Macdon et un autre militant en sont sortis légèrement blessés aux bras droit. 
Muraille Jean Myrtho a été vite transporté à l'hôpital Canapé-Vert à bord d'une ambulance de la Croix-rouge haïtienne.


Les organisateurs de la manifestation déroulée pacifiquement se sont décerné un satisfecit et annonce la poursuite de la mobilisation jusqu’au départ de Jovenel Moïse du pouvoir. 

 


Par Gazette Haïti

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