PubGazetteHaiti202005

Haïti-Journée mondiale contre le travail des enfants : des organisations invitent les autorités à agir contre le phénomène de « Restavèk » et dénoncent le laxisme de la justice

Rezo Sivivan Restavèk

 


À l'occasion de la 18ème journée mondiale contre le travail des enfants célébrée cette année sous thème « Covid-19 : protégeons les enfants contre le travail des enfants, maintenant plus que jamais ! », des organisations militant pour le respect des droits de l’enfant en Haïti ont tiré la sonnette d’alarme sur le phénomène de « Restavèk » (Enfant domestique : NDLR) pour dénoncer les autorités judiciaires qui font preuve de laxisme dans le traitement des dossiers liés à ce phénomène.

Interviewé par le journal, la coordonnatrice de la Fondation Zanmi Timoun, Guylande Mésadieu et le conseiller juridique de l’organisation Rezo Sivivan Restavèk Maître Manacé Rosemond ont critiqué les autorités qui jusqu’à présent n’ont fait aucune action concrète pour mettre fin au phénomène des enfants domestiques dans le pays en dépit des traités et des conventions ratifiés par Haïti.

Selon Guylande Mésadieu, malgré les efforts démesurés de certaines organisations qui militent pour le respect des droits des enfants dans le pays, les lignes n’ont pas vraiment bougé en faveur de la réduction du phénomène de « restavèk ».( Selon la militante si des membres de la population commencent à comprendre que domestiquer un enfant est une forme de traite des personnes punies par la loi, les autorités, elles, font preuve de laxisme et ne font pas beaucoup d’efforts pour mettre fin à cette pratique). (Phrase à revoir)

« L’une des causes qui poussent des parents a donner leurs enfants en domesticité est la pauvreté. En ce sens l’état doit prendre sa responsabilité pour améliorer les conditions de vie des familles. Nous recommandons à l’état d’élaborer des lois pour combattre ce fléau », a martelé Guylande Mésadieu.

De son côté, le conseiller juridique de l’organisation Rezo Sivivan Restavèk, Maître Manacé Rosemond impute la responsabilité du phénomène des enfants domestiques aux autorités judiciaires qui ne sont pas attentives selon ses dires, aux cris d’alarme des organisations qui militent pour le respect des droits des enfants. Selon le conseiller juridique parfois des plaintes sont déposées devant des institutions comme la BPM ou les parquets, contre des individus qui exploitent les enfants, mais ces dossiers aboutissent rarement à une arrestation, ce qui donne le champ libre à des groupes de personnes de continuer à exploiter des enfants.

Le conseiller a aussi fait remarquer que pendant cette période spéciale marquée par la présence de l’épidémie de la Covid-19 dans le pays, les enfants domestiques sont beaucoup plus exposés, d’autant plus qu’ils seront obligés de sortir, parfois sans aucune protection, pour satisfaire les besoins de la famille qui les accueille.

En outre, Maître Rosemond invite les autorités judiciaires du pays à se ressaisir en vue d’appliquer la loi contre tous ceux qui perpétuent le phénomène de « restavèk » dans le pays.

 

Par Kervens Adam PAUL

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