
Jeudi 18 septembre 2025, Bassin-Bleu, commune du département du Nord-ouest, a été victime d’une attaque armée menée par le gang Ti Bwadòm, faisant au moins un mort parmi les enseignants et provoquant des destructions majeures. Lundi 21 septembre, sur les ondes de 104.5 Radio Télé Galaxie, le maire Dodo Fatilien a dressé un bilan inquiétant : incendies, pillages, kidnappings et paralysie des services municipaux. Selon lui, la commune tente tant bien que mal de retrouver un calme précaire à quelques jours de la rentrée scolaire.
Jeudi dernier, en plein milieu de la journée, une soixantaine d’hommes armés ont ouvert le feu dans les rues de Bassin-Bleu, semant la panique parmi les habitants. Un professeur de lycée a perdu la vie sous les balles, tandis que le commissariat de police, la mairie et plusieurs autres bâtiments ont été incendiés. Une coopérative de crédit a également été pillée par les assaillants, qui ont enlevé des habitants et perturbé le quotidien de toute la communauté.
Selon le maire Dodo Fatilien, l’offensive visait à prendre le contrôle de Bassin-Bleu. L’attaque a été partiellement freinée par la pluie et la présence des forces de l’ordre, mais de nombreux habitants ont dû fuir leur domicile pour se mettre en sécurité, a-t-il rapporté. Durant le week-end, l’activité commerciale est restée très limitée. « Beaucoup de commerçants n’ont pas ouvert leurs boutiques. La peur est encore très présente », a expliqué le maire.
Le bilan communiqué par le maire révèle l’ampleur des dégâts : le commissariat a été complètement incendié, deux véhicules ont été détruits dans la cour de la mairie, et le bâtiment municipal a été partiellement brûlé. Un le directeur d’une caisse populaire ainsi qu’un caissier et deux agents de sécurité ont été enlevés. Ces derniers ont été libérés, mais le maire ignore encore si le directeur est toujours entre les mains des gangs.
Les membres du gang n’ont épargné aucun commerce. Un cybercafé a été pillé et plusieurs motos ont été volées et incendiées. La violence a atteint un niveau inédit dans la commune, dépassant largement les simples vols dont Bassin-Bleu avait déjà été victime. Les attaques répétées révèlent une escalade inquiétante qui menace la sécurité de tous.
À quelques jours de la rentrée scolaire, le maire exprime une profonde inquiétude : « Ce n’est pas seulement moi qui suis préoccupé, c’est toute la population. Pour la première fois, la commune vit une violence de cette ampleur. » Les habitants redoutent de nouvelles offensives, et la reprise des cours pourrait être compromise si la situation sécuritaire ne s’améliore pas rapidement.
Les incendies et les destructions ont gravement endommagé la mairie, empêchant pour l’instant la reprise normale des services administratifs. « Nous ne pouvons pas offrir nos services à la population tant que les bâtiments sont endommagés et que la sécurité n’est pas rétablie », a indiqué le maire, soulignant la frustration et l’angoisse croissantes des habitants.
Hier lundi, Bassin-Bleu a connu un calme relatif, mais la situation est restée fragile. De nombreux habitants n’ont pas encore regagné leur domicile, craignant une nouvelle attaque. Le maire Dodo Fatilien insiste sur la priorité de sécuriser la commune et de protéger la population avant la rentrée scolaire. « Nous devons agir rapidement pour rétablir la confiance et protéger nos citoyens », a-t-il conclu.
Alors que la commune tente de se relever, cette attaque rappelle combien la situation sécuritaire reste préoccupante dans certaines régions d’Haïti. Le gouvernement est confronté à un défi majeur : restaurer la sécurité et permettre aux habitants de retrouver un quotidien serein. Avec seulement cinq mois restants, le Conseil présidentiel de transition (CPT) dispose de très peu de temps pour mettre en place des mesures de sécurité durables et efficaces.
Arnold Junior Pierre
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