PubGazetteHaiti202005

La République dominicaine annonce en « créole » le début de sa traque migratoire à l’hôpital 

LEONEL MATOS/LISTÍN DIARIO

Dans un communiqué de presse publié en créole le 22 avril, la Direction Générale de Migration (DGM) de la République dominicaine a annoncé le lancement officiel d’un nouveau protocole visant à « vérifier le statut migratoire » des étrangers dans les hôpitaux publics.

Dès le lundi 21 avril, ce dispositif est mis en œuvre dans 33 hôpitaux publics considérés comme stratégiques. L’objectif déclaré est de « garantir le respect des règles migratoires » et de « soutenir la viabilité du système hospitalier national », selon le communiqué.

Sous la supervision du directeur général de la migration, Visamiral Luis Rafael Lee Ballester, les agents de la DGM sont désormais habilités à vérifier si les patients étrangers disposent de documents d’identité valides. En cas de situation irrégulière, les patients se verront administrer les premiers soins médicaux en urgence avant d’être transférés, puis éventuellement rapatriés, conformément aux décisions du pouvoir exécutif dominicain.

Dans un apparent souci d’anticipation des critiques, la DGM souligne que le protocole ne vise pas à priver quiconque de soins vitaux, notamment les enfants, les femmes enceintes ou les patients dans des conditions critiques. Toutefois, des organisations de défense des droits humains haïtiennes et internationales dénoncent déjà une campagne de chasse aux migrants.

Ce nouveau protocole est mis en œuvre en collaboration avec le Service National de Santé dominicain, dont les agents hospitaliers, médicaux, administratifs et de sécurité ont reçu une « formation de sensibilisation » préalable.

Mais sur le terrain, la réalité semble plus brutale. Depuis l’annonce de cette mesure, plusieurs femmes migrantes haïtiennes enceintes ont été interpellées dans des établissements hospitaliers, selon des sources concordantes. D’autres migrants haïtiens ont également été appréhendés. 

Par : Daniel Zéphyr

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