PubGazetteHaiti202005

Ariel Henry ne peut en dehors du Conseil des Ministres conclure aucun accord politique, croit Walson Sanon du parti « ANFÒS »

Walson Sanon, leader ANFÒS

A l'instar du secrétaire général du conseil des ministres, Rénald Lubérice, le dirigeant du parti ANFÒS Walson Sanon croit que la démarche du premier ministre Ariel Henry visant à touver un accord politique est viciée à la base. Selon Sanon, le premier ministre en dehors du conseil des ministres n'a aucun pouvoir pour conclure un quelconque accord.  « Avant d'entamer un tel processus, il devait obtenir mandat du conseil des ministres qui dirige le pays aujourd'hui », croit l’ancien membre du secteur démocratique. « Imaginons qu'il trouve un accord et décide de changer le gouvernement, comment va-t-il s'y prendre pour nommer un nouveau cabinet vu que l'arrêté doit être pris en conseil des ministres », se demande le leader de ANFÒS.  Il regrette que le Dr Ariel Henry se comporte à la fois comme premier ministre et président de la République; ce qui est incorrect, avance-t-il. 

Réagissant à l'accord proposé par le premier ministre, Walson Sanon qui a accordé une interview à Gazette Haïti en son local croit que Ariel Henry ne peut pas être juge et parti. « Le PM n'a pas à proposer son propre accord. Il devait au contraire être celui qui arbitre les différents accords ( Protocole d'Entente Nationale, l'accord Montana et la résolution du sénat), argumente Walson Sanon, tranfusge du Secteur Démocratique dont il est un des fondateurs. Si comme les autres secteurs, Ariel Henry a une proposition d'accord, il faudrait à ce moment trouver une troisième entité capable de les concilier ». Il dit en avoir largement discuté avec le chef de cabinet du chef du gouvernement. 

Par ailleurs, celui qui affirme avoir toujours conseillé à Jovenel Moïse d'aller vers un large consensus pour sortir de la crise, pense que l'accord que veut signer le premier ministre Ariel Henry avec une frange de l'opposition ne sera pas viable si aussi la société civle n'y est pas incluse. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu' il adhère à l'accord de Montana qui implique un large éventail de secteurs de la vie nationale, nous a-t-il expliqué. 

Il dénonce, en outre, le fait par Ariel Henry de proposer un accord avec un exécutif monocéphale. « C'est impensable culturellement et historiquement et notre constitution l'éxige, déclare l'homme d'affaires. Il rappelle que de toute notre histoire, Haïti n'a jamais été dirigé par uniquement un premier ministre comme semblent le décider les Américains. « Si nous sommes sous protectorat, qu’on nous le dise clairement car il semble que le pays a un autre président qui le dirige en sous-main », dénonce M. Sanon qui craint qu’avec cette option l'Etat soit bloqué « car il y a des prégoratives que seul le président et le ministre des affaires étrangères détiennent ». Il cite en exemple la coopération internationale et la diplomatie. Un premier ministre ne peut engager l'Etat dans ces domaines là, et selon l’article 133 de la constitution de 1987 amendée, « le pouvoir exécutif est dirigé par le président de la république, chef de l’Etat et par le gouvernement ayant à sa tête un premier ministre », a-t-il conclu comme pour rappeler à Ariel Henry qu’en dehors du gouvernement il n’a pratiquement pas de pouvoir. 

 

 

 

Par Gazette Haïti

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