
Dans un rapport publié le vendredi 4 octobre 2024, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a dénombré plus de 70 morts après l’attaque orchestrée par des membres armés de la base Gran Grif, sous les ordres de Luckson ELAN dans la nuit du 2 au 3 octobre. Parmi les recommandations, le RNDDH appelle le conseil présidentiel de transition (CPT) et la Primature à renoncer à leurs frais d’intelligence pour les mettre au profit de la Police nationale d’Haïti ( PNH) qui n’a que 3 millions de gourdes comme frais d’intelligence.
Ce massacre a fait plus de soixante-dix victimes, dont des bébés, des femmes, et des personnes âgées. De nombreuses familles sont toujours à la recherche de leurs proches portés disparus, et les corps jonchent encore les rues de la ville.
Selon les premières informations recueillies par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), les assaillants, lourdement armés, ont surpris la population en traversant une partie de la rivière à l’aide de canots avant de lancer leur attaque brutale. Ce drame a également causé le déplacement forcé de plusieurs centaines de familles, qui se sont réfugiées sur la Place publique Philippe Guerrier à Saint-Marc.
Dans ce rapport, le Réseau National de Défense des Droits humains reproche aux autorités « mises en place par la Communauté internationale » et qui ont promis de ramener l’ordre et la sécurité dans le pays de ne pas avoir adressé les vrais problèmes. « Elles ne se contentent que de vider les caisses de l’État en s’accordant toutes sortes d’avantages tout en laissant la population aux prises avec les bandits armés », constate le RNDDH.
Le RNDDH estime que « le massacre de Pont-Sondé prouve que les différents services d’intelligence de la Primature, de la Présidence, du ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales et du ministère de la Justice et de la Sécurité publique ne servent à rien ». Selon l’organisme, les fonds alloués à ces différentes entités ne sont pas utilisés à cette fin.
le RNDDH rappelle « que la Police Nationale d’Haïti (PNH) ne reçoit qu’une pitance de moins de trois-millions (3,000,000) de gourdes par mois pour ses services d’intelligence alors que les conseillers présidents dont les deux (2) observateurs, reçoivent chacun cinq millions (5,000,000) de gourdes, soit 1.5 fois plus d’argent que l’institution policière, pour un service d’intelligence pourtant factice. »
Le RNDDH recommande au CPT et à la Primature de renoncer aux montants qui leur sont alloués pour leurs services d’intelligence « qui ne valent rien et de mettre ce montant à la disposition de l’institution policière ».
Par ailleurs, il demande de « rechercher activement les bandits armés membres de la base Gran grif dirigés par Luckson ELAN, dont Ti Pay ainsi connu et de mettre l’action publique en mouvement à l’encontre de tous ces individus armés pour qu’ils soient jugés et condamnés avec la dernière rigueur. »
Par: Daniel Zéphyr
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