PubGazetteHaiti202005

Montana rejette le projet cadre d’accord de la Caricom et dénonce un soutien subtil à Ariel Henry

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Dans « une lecture critique » parue ce mercredi 6 décembre, l’accord de Montana a vivement critiqué le projet cadre d’accord de la délégation de la Caricom. Montana qui juge « inacceptable » la proposition des éminentes personnalités, estime que cette dernière « révèle sans ambiguïté son objectif de renforcer et d’essayer de légitimer les pouvoirs du Premier Ministre de facto et de ses alliés. »

Dans « cette lecture critique », Montana n’a pas été tendre avec les éminentes personnalités de la Caricom. L’accord Montana dit croire que le groupe s’éloigne de sa mission de facilitateur des négociations entre les parties acteurs haïtiens. 

Les éminentes personnalités, dans leur projet cadre, proposent la mise en place d’une gouvernance de transition pour 18 mois pilotée par un conseil de transition et un premier ministre vraisemblablement Ariel Henry. Avec une telle proposition, Montana estime que le projet d’accord soumis par la délégation de la Caricom montre que cette dernière prend fait et cause pour Ariel Henry au détriment de la position des autres acteurs.

Montana rappelle que bien avant de proposer ce projet d’accord cadre, le GPE avait soumis un document le 6 octobre dans lequel la démission du premier ministre était formellement inscrite. La structure de Magalie Comeau Denis croit qu’avec ce nouvel accord, la Caricom  fait fi des « souffrances infligées à la population haïtienne, dédaigne le traumatisme des familles, des personnes violées particulièrement les femmes et les fillettes, des enfants déscolarisés, des personnes déplacées, de la paupérisation accélérée, de l’exode. »

Montana a aussi vivement critiqué le projet cadre d’accord qui ne fait qu’accorder, selon lui, de simples attributions présidentielles au Conseil de la Transition alors que celui-ci préalablement doit avoir toutes les attributions présidentielles, selon les prescrits de la constitution 1987 amendée.

Compte tenu des attribution du Conseil de la Transition, le GPE révèle, selon Montana, « sans ambiguïté son objectif de renforcer et d’essayer de légitimer les pouvoirs du Premier Ministre de facto et de ses alliés et de lui fournir ainsi un satisfecit pour ses 29 mois au pouvoir, au mépris des douleurs éprouvées par la population pendant cette période. »


Dans ce communiqué, il est reproché aux éminentes personnalités de tenter de résoudre la crise dans une logique de partage de gâteau où un pourcentage de postes est accordé à l’appréciation de Ariel Henry pour y mettre des noms. 

« Cela n’augure d’aucun changement dans la situation actuelle et serait certainement un handicap à la coordination et à l’unité de l’équipe gouvernementale. Le partage de gâteau est une porte ouverte à l’aggravation de la corruption actuelle et entraînera des conséquences néfastes sur le fonctionnement du gouvernement et l’organisation sereine du processus électoral », croit Montana.

Montana ne comprend pas aussi pourquoi les éminentes personnalités de la Caricom réduisent la crise que connaît actuellement le pays à une simple crise électorale. « Le document ignore la nécessité d’entreprendre des réformes transitionnelles pour créer les conditions d’une élection non contestée, encourageant la participation des électeurs et des électrices », analyse Montana.

« Les quelques attributions dévolues au CEP, sans une révision du système électoral, sans prendre en compte la question des
partis politiques, renseignent clairement sur la qualité des élections projetées et annoncent déjà une nouvelle ère d’instabilité et de renforcement de l’ingérence internationale », commente Montana qui critique vertement la Caricom, accordant au secteur privé l’exclusivité de concevoir un plan économique pour soutenir la reprise économique. Montana estime que le GPE ne considère pas l’histoire des relations économiques et financières de ce secteur avec l’Etat haïtien.

« Le GPE invite les parties prenantes à accorder leur totale adhésion à la mission internationale d’appui sans débattre de ses termes de référence et de son mode d’opérationnalisation et sans prise en compte des traumatismes de la population en lien avec les interventions étrangères antérieures », note Montana qui estime que ce document est « inacceptable » au regard de l’ampleur et de la complexité de la crise que subit le pays. 

« La communauté internationale, dans l’une de ses composantes la plus proche d’Haïti en regard de l’histoire et de la géographie, a raté encore une fois l’occasion de faire montre de respect de la dignité du peuple haïtien, en se laissant aller à vouloir lui imposer les dirigeants et les solutions de son choix, selon son propre agenda inavoué et inavouable », signale Montana.


Montana appelle la population à unir ses forces pour faire échec à ce projet « abject et à nous rassembler pour faire advenir un présent et un avenir respectueux de notre dignité. »

Entre-temps, la délégation de la Caricom est arrivée à Port-au-Prince. Un véritable marathon est lancé jusqu’au 14 décembre.

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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