PubGazetteHaiti202005

En Jamaïque, Claude Joseph dresse un bilan accablant du Dr Ariel Henry au pouvoir et exige son départ 

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Dans le cadre des pourparlers débutés ce dimanche 11 juin 2023 en Jamaïque, l’ancien premier ministre Claude Joseph a dressé un bilan accablant des deux ans de Ariel Henry au pouvoir. Le leader du parti  Les Engagés pour le Développement « EDE », appelle au départ du Chef du gouvernement « pour faire place à une nouvelle gouvernance intérimaire avec des objectifs précis ».

 

A Kingston, en Jamaïque, les acteurs haïtiens se réunissent autour de la crise qui secoue le pays mais ne se font aucun cadeau. Si dans son discours d’introduction, le premier ministre Ariel Henry a dénoncé « ceux qui ont voulu accéder au pouvoir sans passer par les élections », en l’occurrence l’équipe de Montana, s’est vanté des travaux réalisés et de la signature de l’accord du 21 décembre, Claude Joseph, lui, n’a pas manqué de dézinguer celui qui détient actuellement tous les pouvoirs.

 

Dans son intervention, Claude Joseph que Ariel Henry qui compte presque 2 ans à la tête du pays « est animé de la  volonté de garder le pouvoir, en toute illégitimité, le plus longtemps possible ».  « Cette période de gouvernance intérimaire, qui a débuté dans les jours qui ont suivi l’assassinat crapuleux, le 7 juillet 2021 du Président Jovenel Moïse, constitue en réalité deux ans de recul pour la nation haïtienne, deux ans d’aggravation de cette crise multiforme que traverse notre pays, du point de vue politique, sécuritaire et économique », fait remarquer Claude Joseph.

 

Si Ariel Henry se vante des accords signés entre des forces vives de la nation, Claude Joseph fait remarquer que ces derniers « ont été signés entre Ariel Henry, ses amis et ses alliés politiques ». Après deux ans de gouvernance intérimaire, Claude Joseph estime que personne n’est en mesure de dire quand auront lieu les élections. « La situation déplorable de notre pays est favorable à une seule chose: le maintien d'Ariel Henry au pouvoir », dit-il.

 

Dressant un échec cuisant de la gouvernance de Ariel Henry, Claude Joseph rapporte que sous le règne de ce dernier, plus de 3 000 personnes sont tuées ; 531 personnes ont été tuées entre janvier à mars et plus de 600 pour le seul mois d’avril. « Au bilan de deux ans d’Ariel Henry, il faut aussi ajouter plus de 2000 enlèvements, des milliers de viols, la multiplication des massacres partout dans le pays et la montée en puissance des gangs », ajoute-t-il.

 

Claude Joseph ne cesse d’évoquer le nom de Ariel Henry dans l’assassinat de Jovenel Moise. L’ancien chef du gouvernement dit noter que personne n’est encore inculpé, ni jugé voire condamné en Haïti dans le cadre du dossier de l’assassinat du président Jovenel
Moïse. « On ne peut espérer un dialogue constructif sans embrasser la question de justice pour le président Jovenel Moise », indique-t-il, croyant que cet aspect de la question justifie la nécessité de refonder la gouvernance intérimaire.

 

Avec l’inflation qui a augmenté de 48,3 %; 4,9 millions de personnes sont en proie à une insécurité alimentaire aiguë, la décote de la gourde qui s'accélère, le pouvoir d’achat des ménages qui a chuté de manière significative, Claude Joseph croit que le glas de cette gouvernance intérimaire de deux ans sous le leadership du Dr Ariel henry a sonné. « Ce gouvernement de transition ne peut plus continuer à jouer avec le destin d’Haïti et à hypothéquer l’avenir de plus 12 millions d’Haïtiennes et d’Haïtiens. Je vous invite donc au cours de ces assises à prendre acte de cette réalité objective et à tirer les conséquences politiques qui en découlent », indique-t-il.

 

Pour remédier à cette situation, Claude Joseph préconise un nouveau gouvernement. Pour leader du parti Les Engagés pour le Développement « EDE », cette nouvelle gouvernance intérimaire « doit nécessairement permettre à Haïti de renouer avec la paix et de retrouver sa perspective démocratique avec le choix d’un nouveau premier Ministre ; constitution d’un Gouvernement de consensus ; augmentation de la capacité opérationnelle de la Police Nationale d’Haïti pour ramener l’ordre dans le pays ; sollicitation du renforcement de l’appui technique, opérationnel et financier de la Communauté internationale à la Police Nationale d’Haïti ; Formation d’un Conseil Électoral inclusif ; organisation du référendum pour l’adoption d’une nouvelle constitution ; et la tenue des élections générales dans le pays ».

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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