PubGazetteHaiti202005

Séisme en Turquie et Syrie : plus de 19 300 morts, les chances de survie s’amenuisent

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Les sauveteurs travaillent depuis lundi dans un froid glacial, et les critiques montent contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a dû reconnaître des lacunes dans la réaction du gouvernement.

Le bilan du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie ne cesse de s’alourdir. Il dépasse ce jeudi les 19 300 morts, avec plus de 64 000 blessés en Turquie et 5 000 en Syrie. Et les chances de survie s’amenuisent.


Selon les derniers bilans des autorités locales, la Turquie déplore officiellement au moins 16 170 morts et 6 444 bâtiments détruits. Il s’agit du pire bilan depuis le séisme de 1999, d’une magnitude de 7,4 et qui avait fait 17 000 morts dont un millier à Istanbul. En Syrie, au moins 3 162 personnes ont perdu la vie, à la fois dans les zones contrôlées par le gouvernement et les zones rebelles. Au total, le bilan provisoire s’élève à 19 332 morts.


Dans son dernier bilan, l’organisme public de gestion des catastrophes turc (Afad) évoque plus de 113 000 personnes mobilisées, dont 5 700 volontaires étrangers, venus dans le cadre de l’aide internationale. Près de 138 000 tentes ont été acheminées sur zone pour abriter les sinistrés, et plus de 1,2 million de couvertures ont déjà été distribuées.


Les pertes économiques liées au séisme devraient « dépasser les 2 milliards de dollars » et « pourraient atteindre 4 milliards de dollars ou plus », a affirmé jeudi l’agence de notation Fitch. Cependant, les montants assurés sont « beaucoup plus faibles », « peut-être autour d’un milliard de dollars », estime l’agence, « en raison de la faible couverture d’assurance dans les régions touchées ».

Deux familles sorties vivantes des décombres


Sur le terrain, les sauveteurs travaillent par un froid glacial, après le tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a secoué lundi à l’aube le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie voisine, suivi de puissantes répliques. Dans la ville de Gaziantep, les températures ont chuté jeudi à -5 °C tôt dans la matinée.

 

Alors que les 72 premières heures, cruciales pour retrouver des survivants, touchent à leur fin ce jeudi matin, les secouristes continuent leur travail acharné, et ont pu venir en aide à une famille de trois personnes à Kahramanmaras. Selon la télévision TRT, Ali, 55 ans, sa femme Zelal, 40 ans, et sa fille Mir Berzan, 5 ans, ont été extraits des décombres 73 heures après le séisme et transportés à l’hôpital. Deux heures plus tard, trois autres personnes ont pu être secourues à Gaziantep.

Toujours à Gaziantep, une adolescente de 17 ans, prénommée Ünzile, a été extraite vivante par les secours 78 heures après le tremblement de terre. À Adiyaman, c’est une mère et sa fille qui ont été sauvées dans les minutes suivantes, rapporte TRT. A la mi-journée ce jeudi, une famille de cinq personnes a également pu être secourue dans la ville de Belen, les parents et leurs trois enfants.


Dans la province d’Hatay, des enfants et des adolescents ont été retirés des décombres d’un immeuble. « Tout à coup nous avons entendu des voix et grâce à l’excavatrice (…) nous avons tout de suite pu entendre trois personnes à la fois », a rapporté l’un des secouristes, Alperen Cetinkayanous.


« Ça fait deux jours et on n’a vu personne »


Mais la colère monte parmi les sinistrés. À l’épicentre du tremblement de terre, à Kahramanmaras, aucune aide, aucun secours n’était parvenu mardi. « Où est l’État ? Où est-il ? (…) Ça fait deux jours et on n’a vu personne. (…) Les enfants sont morts de froid », s’insurgeait Ali, qui espérait encore revoir son frère et son neveu, piégés dans les ruines de leur immeuble.

 

 

 

Avec AFP

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