Intervenant ce lundi 1er août à l’émission « Le Rendez-Vous avec Volcy Assad », l’ancien Sénateur de la République Evalière Beauplan a fixé un ultimatum de deux semaines au premier ministre Ariel Henry pour trouver une solution à la crise haïtienne. Le leader du Mouvement pour la libération d’Haïti (MOLHA) menace de demander au peuple de prendre sa responsabilité « si rien n’est fait ».
A l’instar de beaucoup d’autres leaders politiques, Evalière Beauplan, ancien Sénateur de la République et chef de la structure politique MOLAH estime que l’heure est grave et qu’il est urgent de trouver une solution à la crise actuelle.
« Le pays s’effondre. Nous sommes face à un Etat failli », constate l’ancien Sénateur Evalière Beauplan qui croit qu’il y a nécessité pour une sortie de crise; laquelle sortie de crise, selon le chef de Molah, doit être faite de concert avec les partis politiques les plus représentatifs de la République. « Vous ne pouvez pas ne pas discuter avec Fanmi Lavalas, Pitit Desalin, OPL », indique M. Beauplan.
Des rencontres politiques ont été entreprises entre les tenants de l’accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace de la période intérimaire et ceux du MONTANA/ PEN/GREH. Lors de la rencontre du lundi 18 juillet, dernière rencontre à date, à l’hôtel Karibe Convention Center dans le but de préparer le terrain pour le début des négociations politiques, les acteurs n’ont pas réussi à s’entendre sur la forme de la gouvernance : l’exécutif bicéphale ou monocéphale. A plusieurs reprises, les représentants de l’accord du 11 septembre ont dû prendre des séances à huis clos pour discuter de la proposition de l’accord de Montana d’intégrer la question de la forme de l’exécutif comme premier point de l’agenda politique.
Pour l’ancien parlementaire, dans des négociations, un seul groupe de partis ne saurait être détenteur de décision définitive. « Vous pouvez préconiser un exécutif monocéphale, d’autres préconisent un bicéphale, d’autres un triumvirat et même un collège », pense M. Beauplan, croyant que c’est la loi de la majorité qui doit faire office de décision définitive. « Arrêtons les dilatoires. Le pays ne peut pas attendre », s’emporte le leader de la structure politique Molah.
Evalière Beauplan croit que si une entente n’est pas trouvée dans les plus brefs délais, la société pourrait s’éclater. Selon lui, avec une société avec autant de frictions, de divergences politiques, l’espoir de hisser ce pays sur les rails du développement s’assombrit de jour en jour. « C’est pour la première fois qu’il y a un chef et qu’on ne connaît pas son mandat. Aucune durée. Il n’a pas d’agenda », fait remarquer M. Beauplan.
« Ultimatum »
Au regard de ce qui dessine, situation socio-politique précaire, situation économique catastrophique, Evalière Beauplan croit qu’il faut tout faire pour lutter contre toute tentative du premier ministre visant à se pérenniser au pouvoir. Il critique vertement les méthodes de dilatoires des tenants de l’accord du 11 septembre et du Dr Ariel Henry et lance un ultimatum à Ariel Henry.
« D’ici une à deux semaines, si rien n’est fait pour apporter une solution à la crise, nous ne pourrons plus demander à Ariel Henry de prendre ses responsabilités. Mon discours sera de dire au peuple de prendre ses responsabilités », menace le leader politique.
Entre-temps, des structures politiques s’apprêtent à fouler le macadam pour demander à Ariel Henry de démissionner compte-tenu de « son incapacité à s’attaquer au problème de l’insécurité ». La première journée d’une grève de 3 jours a été observée ce lundi 1er août dans le grand Sud. Des barricades ont été dressées. Des pneus enflammés ont été érigés le long de la chaussée. Des axes routiers ont été bloqués. Les habitants du Sud veulent cracher leur colère face à l’insécurité et la rareté du carburant.
Le gouvernement est de plus en plus fragilisé. Le scandale de trafic d’armes et de munitions à Port de Paix dans lequel est accusé d’implication, Me Robinson Pierre-Louis, ancien membre du cabinet du ministre de la justice, Bertho Dorcé qui fait office également de secrétaire général du barreau de Port-au-Prince, n’arrange pas les choses.
Par : Daniel Zéphyr
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