Contrairement aux habitudes d’antan, la grande foire agro-industrielle et artisanale n’a pas établi son quartier général au Champ de Mars, à l’occasion de la fête de l’agriculture et du travail. Le Rendez-Vous était plutôt à la place St Pierre conformément à l’invitation lancée préalablement par le ministère de l'Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural et le ministère des affaires sociales et du travail.
C’est une place St Pierre timide qu’ont découvert les participants à cette foire agro-industrielle et artisanale. Des enfants en bas âge accompagnés de leurs parents ouvraient grands les yeux pour faire parler leur curiosité, poser des questions et admirer les différents produits des artisans.
Des produits, il y en avait de toutes sortes, de toutes les couleurs et pour tous les goûts. Des produits agro-industriels et des produits artisanaux… Cela variait des plantules à des robes en passant par des livres et de la nourriture. La joie se lisait sur le visage de certains exposants qui étaient heureux, car le public prouvait son appréciation par des achats. Pour d’autres, le fait est différent. En témoignent les déclarations de plusieurs exposants répondant à nos questions.
« Je n’ai encore rien vendu », lâche d’entrée de jeu un artisan de fer découpé qui explique qu’il prend plus de deux jours pour confectionner ses œuvres. L’artisan est à plus de 4 participations aux foires lancées par le gouvernement haïtien.
Dans cette foire, les produits agricoles étaient bien présents. Giraumon, aubergine, carotte, les produits agricoles étaient innombrables. Un fait non surprenant surtout que cette activité est organisée par le ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural. Une marchande n’a pas tari d’éloges envers le comité organisateur pour cette activité qui, selon elle, a répondu aux attentes.
Craintes, soucis économiques, insécurité
Les exposants, bien qu’ils ont salué l’organisation de la foire, ont fustigé le comportement du gouvernement haïtien qui, selon eux, n’a jusqu’à présent pas pris les dispositions nécessaires pour ramener l’ordre et la sécurité dans le pays en vue de permettre aux Haïtiens de vaquer librement à leurs activités. « Avant, la foire attirait beaucoup plus de personnes. Les gens étaient plus enclins à faire le déplacement », a martelé une exposante.
Selon cette exposante, certains citoyens n’ont pas participé à cause de leurs situations économiques. « L’insécurité a complètement réduit leur pouvoir d’achat », a-t-elle fait remarquer.
Le café, un des principaux produits haïtiens, a été représenté par l’institut national du café d’Haïti. Une entité représentant le Cacao et le café en Haïti. Les responsables, lors de cette foire, ont pris le soin d’expliquer aux participants le processus de transformation tout en les faisant goûter les différentes saveurs.
Les vendeurs de Chapeaux, de colliers, de pots ont aussi pris place dans la partie mais en sont repartis bredouilles à cause de la vente qui n’était pas au rendez-vous.
Le pari a été quand bien même gagné par le comité organisateur qui a su réunir près d’une centaine d’artisans et rassembler des centaines de participants.
Cette grande foire se réalisait chaque année au champ de mars à Port-au-Prince. L’insécurité et d’autres facteurs ont obligé les autorités étatiques à délocaliser l’activité pour l’organiser à Pétion-Ville.
Par : Daniel Zéphyr
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