PubGazetteHaiti202005

Guerre Russie-Ukraine : les conséquences économiques risquent d’être énormes pour Haïti, selon des économistes  

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Depuis près d’une semaine, la Russie a envahi l’Ukraine. Depuis, des voix se sont élevées pour condamner cette invasion. De lourdes sanctions économiques ont été adoptées contre la Russie. Les impacts se font déjà sentir avec le pétrole et d’autres produits. Et Haïti dans tout ça ? Certains économistes commentent.


 La Russie fait face à de lourdes sanctions économiques des pays occidentaux suite à l’invasion de l’Ukraine. Les prix des produits sont en hausse dans le pays, plusieurs grandes enseignes y ferment leurs magasins.
 
En un mois, le rouble a perdu 30% de sa valeur. C’est une chute sans précédent pour la monnaie russe. À Chelyabinsk, un homme a confié à l’AFP que « depuis que ces opérations spéciales ont commencé, les prix des produits ont augmenté de 30% à 40% et il y aura d’autres augmentations ». Plusieurs grandes enseignes ont cessé leurs activités en Russie, à l’image d’IKEA et ses 17 magasins dans le pays. 
 
 
« On parle de deux pays qui produisent considérablement », fait remarquer l’économiste haïtien Kesner Pharel, intervenant à une émission à Radio Metropole, qui précise que la Russie et l’Ukraine investissent dans la production du blé, Maïs, huile végétale et le Pétrole. « Avec les sanctions qui ont été prises contre la Russie, il va y avoir de sérieuses difficultés dans la chaine d’offre et d’approvisionnement », prévient Mr Pharel soutenant que le prix du Brent est de 120$. « Le prix du baril du pétrole augmente considérablement », dit-il.
 
Et Haïti dans tout ça ?
 
Compte tenu de la transversalité du pétrole, Haïti risque de ressentir considérablement les chocs de ces sanctions économiques.  La dévalorisation considérable de la gourde vis-à-vis du dollar inquiète. Le pétrole flambe sur le marché international. Face à cette situation, le gouvernement haïtien se retrouve dans l’impérieuse obligation de faire un choix de financement ou augmenter le prix du carburant sur le marché local.
 
« Entre le mois de décembre et le mois de février, il y a une augmentation de près de 80% du prix du baril de pétrole. Le ministère de l’économie et des finances se retrouve dans la situation de subventionner les prix du baril de pétrole », souligne-t-il, précisant que le cas échéant, le gouvernement aura à solliciter la banque de la république d’Haïti aux fins de l’aider à sortir de ce pétrin.

 
Vers une inflation de plus de 30%
 

Pour l’année 2022, le ministre de l’économie et des finances Michel Patrick Bois-Vert avait prévu un taux d’inflation autour de 25% à 30%. « Si la guerre persiste, on pourrait avoir un taux d’inflation de plus de 30 % dans les prochains mois. C’est un scénario qu’il ne faudra pas ignorer », prévient Kesner Pharel, rapportant que les économistes internationaux prévoient 150$ us pour le Brent dans les prochains jours 
 
Aucun moyen de résister
 
Les conséquences économiques risquent de frapper fortement l’économie haïtienne loin d’être résiliente.  Cette conjoncture économique risque d’infliger une défaite à plate couture à l’économie haïtienne. « Aujourd’hui, honnêtement il n’y a aucun moyen de résister », signale Enomy Germain joint par la rédaction de Gazette-Haiti, soulignant les divers revers qu’a connus l’économie haïtienne durant ces trois dernières années.
 

Après le choc « peyi lòk », l’assassinat crapuleux et odieux de l’ancien président de la république Jovenel Moise et la pandémie du coronavirus, l’économie haïtienne est confrontée à un 4e choc. « Nous avons connu 3 années de contraction économique, la 4e année est presqu’assurée », indique Kesner Pharel qui déplore le fait que les problèmes politiques ne soient toujours pas résolus.


Alors que la situation s’envenime, le gouvernement haïtien n’a toujours pas précisé les dispositions qui seront prises pour limiter les impacts de ce choc externe sur l’économie haïtienne. « cette inaction, l’économie haïtienne va la payer très cher », prévient l’économiste Enomy Germain.

 

Par: Daniel Zéphyr

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