PubGazetteHaiti202005

Le CARDH invite les acteurs à prendre conscience de la criante réalité socio-économique que connaît la population haïtienne

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Le centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) tire la sonnette d'alarme face à la crise socio-économique que connaît le pays après l'assassinat du président Jovenel Moïse. Selon le CARDH, Le kidnapping, la crise de carburant, l’augmentation des prix en moyenne de 20%, sont, entre autres, des facteurs qui expliquent la dégradation accélérée des conditions de vie en Haïti.
 
Dans ce rapport de 18 pages paru le lundi  25 octobre, le CARDH a dressé un rapport  sur le sombre tableau de la détérioration de la situation actuelle en Haïti.  Pour l’organisation de droits de l’homme, de nombreux facteurs peuvent expliquer la dégradation accélérée des conditions de vie en Haïti. 
 
Cette analyse prend en compte : le kidnapping ; la crise du carburant; l’augmentation des prix en moyenne de 20% ; la négation du droit à l’éducation à Martissant, au Centre-Ville, au bas de Delmas et à Cité Soleil ; le refoulement massif des Haïtiens de l’étranger ; la dégringolade des finances publiques
 
Selon l’organisme des droits humains, le premier problème endémique auquel la population haïtienne est confrontée est l’augmentation de la criminalité dont le kidnapping. « De juillet à septembre 2021, les rapts ont augmenté de près de 300%, totalisant 221 ainsi répartis: 31 pour le mois de juillet, 73 pour le mois d’août et 117 pour le mois de septembre7. Pour la première moitié d’octobre (1er au 16), 119 enlèvements8 ont été recensés, totalisant 340 du 1er juillet au 16 octobre. », détaille le CARDH.
 
« La plupart des femmes kidnappées sont violées et ont subi de violences extrêmes. Après leur libération, elles tombent dans un traumatisme « éxageré».11. L’église, mécanisme de socialisation, est dans l’œil du cyclone. Des membres sont kidnappés ou tués dans l’enceinte même de l’église. Haïti tend vers l’anomie. Plus de 40 enlèvements de janvier au 16 octobre. La criminalité atteint une proportion dramatique : on vit dans la peur au quotidien, la vie n’existe quasiment pas, notamment à Port-au-Prince... », poursuit le centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme.
 
Cette situation est renforcée depuis des mois par une crise de carburant. Selon l’Organisation de droits humains, le BMPAD est l’une des causes du problème. «  Sans appel d’offres et dans l’opacité totale (corruption), il aurait utilisé le West Indies Petroleum, petite compagnie sans capacité financière, pour alimenter le marché dont le besoin mensuel est de250.000 barils ( 60 millions de dollars américains). Le marché est désormais alimenté par : 30.000 barils, 17.000, 47.000... Depuis 2018, il y un conflit entre le BMPAD et les compagnies importatrices de pétrole. », souligne le CARDH.
 
Pour le CARDH, la situation de rareté de carburant est liée à la guerre des gangs. Les affrontements officiels entre les gangs à Martissant (Gran Ravin/Village-de-Dieu/ Ti Bwa), depuis le 1er juin dernier, et ceux de Cité Soleil ont occasionné une rareté de carburant. Pendant au moins six (6) jours, du 1er au 6 juin, le blocage de la route nationale #2 a empêché au terminal de Thor (Carrefour) d’alimenter les stations de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et des villes de province (il en est de même pour celui de Varreux).
 
Ce qui affecte considérablement depuis des mois, selon le CARDH, le fonctionnement de la société: hôpitaux, écoles, universités, travail, transports, communication, médias
 
Pour ce qui concerne l’augmentation des prix des produits de première nécessité, le CARDH indique que depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, les prix des produits de consommation ont augmenté en moyenne de 25%. « Cela complique davantage la fragilité socioéconomique dans laquelle se trouvaient les couches les plus vulnérables. », souligne l’organisme. 
 
Dans ce rapport, l’organisation de droits humains note également une négation du droit à l’éducation dans les zones vulnérables. Le CARDH relate que des locaux d’établissements scolaires sont transformés en bases de bandits voulant enrôler des enfants (5 ans).
 
 

 

 

 

 

Par: Fenel Pélissier

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