PubGazetteHaiti202005

Décharge aux anciens premiers ministres et ministres: les partisans du pouvoir approuvent, l’opposition y voit une violation flagrante de la constitution

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Par la publication d’un décret daté du 5 juillet 2021, le président de la république Jovenel Moïse a accordé pleine et entière décharge aux anciens premiers ministres et ministres ayant servi la république du 7 février 1991 au 7 février 2017, et ayant un avis favorable de la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les opinions se divergent au niveau des secteurs vitaux de la nation.

 

 Les réactions pleuvent après la publication du décret de Jovenel Moise accordant pleine et entière décharge aux anciens premiers ministres et ministres ayant servi la république du 7 février 1991 au 7 février 2017, et ayant un avis favorable de la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif.   Dans ce contexte, les voies sont plutôt discordantes. Des secteurs de la vie nationale rejettent d’un revers de main cette décision, alors que d’autres la soutiennent.

« La décision d’accorder décharge pleine et entière aux anciens Premiers Ministres et Ministres est nulle et de nullité radicale. C’est une violation flagrante de la Constitution et du Principe de la séparation des Pouvoirs », qualifie l’une des figures de proue de l’opposition politique André Michel qui précise que l’affaire de décharge des ministres est réglementée par la constitution. Pour André Michel, cette décision traduit la volonté de l’équipe au pouvoir d’engager le pays dans un processus électoral bancal pour favoriser le maintien du parti PHTK et alliés au pouvoir. 

Du côté du réseau national de défense des droits humains, la stupéfaction est à son comble. « C’est un scandale », lance d’entrée de jeu le directeur exécutif du RNDDH qui juge que cette décision démontre la façon dont le pouvoir en place tient à banaliser la corruption en Haïti. « Ça a commencé depuis deux semaines où le juge d’instruction travaillant sur le dossier Petrocaribe a rendu deux ordonnances retirant les mesures conservatoires prises contres les dilapidateurs du fonds Petrocaribe », fait remarquer Mr Espérance qui associe cette décision du président de la république « à une velléité de se blanchir lui-même ».

Du côté de la cohésion nationale des partis politiques haïtiens, la décision est juste et justifiée. Pour ce parti politique, depuis 1991, des comptables de deniers publics ont été mis à l’écart, gardés à vue par la société et exclus des joutes électorales. « C’est parce que les parlementaires n’ont pas fait leur travail », avance le porte-parole du parti, Asnel Alexandre qui ne voit aucun problème à ce que le gouvernement décide d’accorder décharge à un citoyen si toutefois le rapport d'audit de la cour supérieure des comptes et du contentieux administratif lui est favorable.

Par ce décret pris par le chef de l’état en conseil des ministres, le secrétariat général de la présidence y voit une décision de justice pour les anciens serviteurs de la République . Une mesure qui encourage à la fois la reddition de comptes et le respect des droits civils et politiques de chaque citoyen mettant fin non seulement à la présomption de culpabilité , mais également soulager des familles entières dont les biens ont été mis sous séquestre injustement.


Les récentes décisions prises par le président de la république Jovenel Moïse tendent à montrer son envie de foncer tout droit vers la réalisation des prochaines joutes électorales alors que l’opposition et une bonne partie de la société civile refuse toute participation aux aux scrutins avec Jovenel Moïse au pouvoir. « Il faut faire front commun au delà des divergences pour foirer le projet macabre de Jovenel Moïse »,  apppelle André Michel.

 

 

 

 

 

 

Par: Daniel Zéphyr

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