PubGazetteHaiti202005

Insécurité : « Nous ne sommes pas satisfaits de nos performances ni celles de la police », déclare  le PM Joseph  Jouthe

Joseph Jouthe, point de presse

Le gouvernement haïtien dit n'être pas satisfait de ses performances en matière de sécurité dans le pays ni celles de l'institution policière. Le Premier ministre Joseph Jouthe qui vient de faire ces déclarations devant les caméras des journalistes ce lundi en sa résidence officielle, lance un appel à tous les secteurs de la vie nationale afin de mettre la main à la patte pour endiguer le problème de sécurité dans le pays.



24 heures après l'enlèvement de sept religieux dont deux Français, le Premier ministre Joseph Jouthe s'est présenté à la presse pour faire cet aveu, après avoir présidé un CSPN spécial sur la situation sécuritaire du pays.

« Nous ne sommes pas satisfaits de nos performances au sein du gouvernement et celles de la police », a dévoilé le président du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN). Le chef du gouvernement dit toutefois, travailler en vue d'améliorer leurs performances.



Selon le premier ministre  des décisions ont été prises lors de ce CSPN. « Je savais que les ravisseurs réfléchissaient  en vue de me donner une réponse à la mesure de révocation du droit de teinte qui diminuait considérablement les cas de kidnappings », avance Joseph Jouthe.


« C'est ce qui vient d'arriver », reconnaît M. Jouthe en évoquant une douzaine d'enlèvements le week-end dernier. D'un autre côté, il se donne un satisfecit que ces enlèvements ont été effectués en dehors de Port-au-Prince. « Ce sont des zones délaissées, sans le contrôle de la police, qui enregistrent ces cas de kidnapping. La police n'a pas une présence dans tous les recoins de la République. Là où il devrait y avoir 10 policiers,il y  en a deux », regrette le chef du CSPN qualifiant la journée d'hier de « journée noire » pour toute la population haïtienne. Le premier ministre dit rendre compte que toutes les couches de la population sont victimes d'une façon ou d'une autre, soit par le kidnapping ou d'actes d'insécurité.

« Les fondements de la société haïtienne sont effondrés », lâche le chef du gouvernement, profitant de l’occasion pour lancer un vibrant appel à toutes les couches de la société haïtienne pour redresser la barque du pays.

« Je ne demande pas de discuter sur la politique mais de préférence sur l'insécurité qui peut déboucher sur la croissance économique du pays car, dit-il, le stress suffit pour nous tuer ».



Plus loin, le gouvernement dit travailler pour augmenter les effectifs des policiers et dit instruire, par la même occasion, la police de chercher les cachettes des ravisseurs en vue de libérer sans conditions les personnes enlevées.



« La DDO de la PNH doit servir la population et est instruite pour identifier les cachettes des ravisseurs et de mettre les bandits hors d'état de nuire », appelle-t-il avant d'annoncer que l'institution policière continue son travail de nettoyage au sein de son effectif pour se débarrasser des mauvais grains puisque, souligne-t-il, la police est le reflet de la société.



Encore une fois, le gouvernement par la voix du PM Jouthe, prévient les trafiquants d'armes et de munitions dans le pays. Le locataire de la Primature promet de renforcer les mesures dans les ports. Par ailleurs, M. Jouthe enjoint aux commissaires du gouvernement de mettre l'action publique en mouvement contre les trafiquants sur le territoire. « Les compagnies de sécurité sont légalement reconnues par l'État afin d'importer les armes et les munitions dans le pays. Il y a aussi la Police et les Forces armées d'Haïti qui ont ce droit », fait remarquer le Premier ministre, déterminé à chercher les preuves pour identifier les trafiquants comme le CNDDR avait identifié les 175 gangs dans le pays.



Le PM profite de ce point de presse pour présenter ses sympathies à l'Eglise catholique, l'église protestante victime des cas de kidnappings où des pasteurs et des prêtres ont été enlevés ces derniers jours. Il invite l'institution policière à renforcer sa présence à travers les rues pour dissuader « ces malfrats. »



 

 

Par Michel Césaire

Politique

Culture

Economie

Sport