PubGazetteHaiti202005

Gouvernance par décrets: « Jovenel Moïse est un grand homme et il a du cran », selon Michel Martelly

Le journaliste Ralph Balan et M. Martelly

L’ex-président Michel Joseph Martelly a félicité le courage du président Jovenel Moïse qui, à coups de décrets, prend d’ « importantes décisions » pour mener la barque du pays. Selon le leader du PHTK, « d’accord ou pas, il faut changer la constitution ». M. Martelly se réjouit qu’enfin le locataire du palais national ait la latitude de travailler sans obstacle. Il prescrit les élections et se met vent debout contre la transition qui, dit-il,  ne nous mènera nulle part.


L’ancien président Michel J. Martelly qui était de passage à Hinche la semaine écoulée pour un bal de Sweet Micky à l'occasion de la fête de l'Immaculée Conception a commenté au micro du Journaliste de Model FM Ralph Balan, certains points de l’actualité marqués notamment par la publication de décrets « controversés » de son poulain, de la velléité de Jovenel Moïse de doter le pays d’une nouvelle constitution, ainsi que la question du kidnapping.


À propos du décret sur le renforcement de la sécurité publique qualifiant d’actes terroristes certains faits, l’ancien président Martelly s’est réjoui que ledit décret « va mettre tout le monde dans leurs petits souliers ».  Ce décret, dit-il, va permettre de dégager une peur dans le pays. Ceux qui font de la politique vont continuer à le faire, les ‘’ betizè ’’, resteront à leur place.


Le chanteur devenu président d’Haïti reste convaincu que le président Moïse publie des décrets « d’une grande importance », pour compenser la faiblesse des institutions. « Cela n’a aucun sens que la justice ne puisse auditionner un citoyen parce qu’il a des sympathisants ou bénéficie du soutien de la presse », a-t-il justifié, avant d’applaudir le décret qui enlève à la Cour Supérieur des Comptes tout son pouvoir de contrôle à priori. « Il est important qu’un président qui a fait des promesses de campagne puisse délivrer la marchandise. Je ne vois pas la raison pour laquelle un projet devrait être bloqué par la CSC/CA qui est contrôlée par l’opposition », a en outre déploré l’ancien chef de l’État.


Sur la situation du taux de changes, Michel Martelly estime que le gouvernement a fait beaucoup d’efforts pour valoriser la gourde. Toutefois, il reconnait que ce sera toujours difficile de stabiliser le taux de changes vu que le pays ne produit pas de dollars. « Il est important d’avoir une synergie entre l’État et le secteur privé pour entrer dans une logique de création d’emploi et de renforcement de la production nationale », a appelé le leader du PHTK qui avait dirigé le pays durant cinq (ans) sans réussir à adresser les problèmes fondamentaux du pays. C'est durant le  quinquennat de Martelly que plus de 60% des  quatre (4) milliards de dollars provenant des Fonds Pétrocaribe ont été dilapidés.


Michel Martelly qui avait laissé le pouvoir avec tous les indices macro-économique en rouge refuse de faire le bilan de son poulain en avançant à chaque fois l’épisode de ‘’pays lock’’, campe Jovenel Moïse comme  « un grand homme », qui a du cran, affronte les vrais problèmes et qui travaille actuellement afin de construire un pays. « On vivait dans une zone et lui ‘’Jovenel Moïse’’, veut nous laisser un pays.



« Enfin, le président Moïse a la latitude de travailler et on peut voir toutes les réalisations du président en si peu de temps … », a laissé entendre Michel Martelly, qui revient sur la question sensible de la constitution. Celui qui a procédé à l’amendement de la constitution 1987 est clair : « d’accord ou pas, il faut une nouvelle constitution ».


Pour lui, le combat pour la constitution est un combat pour Haïti. « Il faut aller dans les élections et coupe court avec la transition qui ne nous mènera nulle part. Monter un système qui va conduire le pays vers le progrès », a-t-il soutenu.



Questionné sur la possibilité qu'il se présente à nouveau aux élections en 2022, Martelly qui a dû laisser le pouvoir sans organiser une seule élection durant son mandat répond que cela dépendra de sa famille, de son parti et de son équipe. Cependant, a-t-il expliqué, il ne s'agit pas seulement de vouloir être président sans adresser les vrais problèmes.
Celui qui a dirigé de 2011 à 2016 et passé le maillet à son poulain découvre aujourd' hui qu’« Haïti est transformée en ghettos et qu'il faut faire travailler les terres et réorganiser le transport ».



 

Par Michel Césaire

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