PubGazetteHaiti202005

*Dépréciation accélérée de la gourde: Le ministre des finances défend quand-même l’efficacité des outils de politique monétaire de la BRH*

Patrick Boisvert, ministre des finances

 

 

Des dispositions sont en cours au niveau de la Banque de la République d’Haiti, BRH, en vue de contenir la détérioration progressive constatée ces derniers temps du niveau du taux de change. C’est, en tout cas, ce qu’a fait savoir, ce 10 juin, le ministre de l’économie et des finances, Michel Patrick Boisvert, qui intervenait à la rubrique "Invité du Jour" sur Radio Vision 2000._

 

Le ministre des finances n’était pas en mesure, ce mercredi, de donner des garanties quant à la stabilisation du taux de change, voire son amélioration. Aujourd’hui, 11 Juin, il faut 108.50 gourdes pour se procurer un billet vert dans les banques commerciales tandis que, dans certains cas, jusqu’à 113 gourdes en moyenne s’avèrent nécessaires, en fonction du montant de la transaction et de l’entreprise en question. Michel Patrick Boisvert, qui fait office de ministre de tutelle de la BRH, a annoncé, sans être convainquant, que des dispositions sont en cours au niveau de la Banque Centrale pour contenir les fluctuations sur le marché des changes qui ont entrainé la dépréciation progressive de la gourde par rapport au dollar américain.

 

M. Boisvert rappelle que « la BRH, autorité de la politique monétaire, dispose des outils nécessaires pour stabiliser le taux de change citant, entre autres, les bons BRH, le taux de réserve obligatoire et le taux directeur de la BRH ». Des outils dont l’échec est palpable, le taux de change étant actuellement de 108.5 à 113 gourdes pour un dollar américain. Etonnamment, comme s’il n’était pas conscient de cette dégringolade de la gourde face au dollar, le grand argentier de la République a déclaré que « ces  instruments, qui visent à stabiliser le taux de change, tiennent encore et sont efficaces ». Toutefois, il a eu beaucoup de peine à justifier son point de vue au micro de Valéry Numa évoquant notamment les contextes sociopolitiques de "Peyi Lock" et la crise sanitaire mondiale de la COVID-19.

 

Le ministre Boisvert s’est, par ailleurs, expliqué sur le financement monétaire record de 30 milliards de gourdes prévu dans le budget 19-20. Un autre élément qui constitue une entrave majeure à la stabilisation du taux de change, car le financement monétaire est un des facteurs favorisant la détérioration du taux de change. En fixant ce niveau de financement monétaire, le gouvernement veut ainsi se montrer transparent et s’est engagé à ne pas recourir à l’accumulation d’arriérés pour financer le déficit budgétaire à la fin de l’exercice fiscal, a fait valoir le gardien du trésor public.

 


Par Diego O. Charles
Lezec15@gmail.com

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