PubGazetteHaiti202005

Désignation du président et du premier ministre du conseil présidentiel: Montana et Fanmi Lavalas crient au « complot »

Edgard Leblanc Fils, président du CPT

Les désignations mardi 30 avril au sein du Conseil Présidentiel ont déclenché une série de réactions politiques et suscité des débats au sein de la classe politique haïtienne. Les divergences d'opinions et les tensions entre les différents acteurs politiques de la transition continuent de s'intensifier. Montana et Fanmi Lavalas viennent de crier au complot après la désignation de Edgard Leblanc Fils et Fritz Belizaire comme respectivement président et premier ministre du Conseil présidentiel. Une situation qui fait craindre l’implosion de l’organe de transition fraîchement installé. 

L'accord politique du 3 avril 2024, signé par diverses factions politiques et acteurs de la société civile, a établi un cadre pour la mise en place du conseil présidentiel. Cependant, les récentes désignations au sein de l’organe de transition ont été critiquées pour avoir violé, selon des parties prenantes, les principes et les clauses de cet accord, déclenchant ainsi une vague de critiques.

Fanmi Lavalas et l'accord Montana, deux structures politiques majeures en Haïti, ont vivement protesté contre la décision de la majorité au sein du CPT de nommer Edgard LeBlanc et Fritz Belizaire comme respectivement président et premier ministre. Ils affirment que ces nominations ne respectent pas les dispositions de l'accord politique du 3 avril et représentent une violation flagrante des principes établis pour la transition.

Le Bureau de Suivi  (BSA) de l’accord Montana dans une déclaration sans la signature de Fritz Alphonse Jean, a exprimé son opposition à ce qu'il appelle un « prétendu consensus » atteint par le groupe des quatre membres du CPT. Le BSA a dénoncé la désignation de Le Blanc et Belizaire, arguant qu’il n’y a pas eu de consensus.


Montana a qualifié de non-éthiques les agissements des groupes formant la majorité au sein du Conseil Présidentiel de Transition. Il croit que ces actions visent à se partager le pouvoir  et les privilèges qui vont avec comme un « gâteau ». Montana invite ces acteurs à se ressaisir tout en informant qu’il se réunit pour réfléchir sur la suite à donner à ce dossier. Il indique qu’il ne va pas cautionner des dérives au sein du CPT.

Fanmi Lavalas a eu pratiquement le même son de cloche. Le parti de Jean Bertrand Aristide qualifie de « mascarade » la cérémonie du 30 avril où Edgard Leblanc Fils et Fritz Bélizaire ont été désignés. Pour Lavalas, il s’agit d’un « complot » visant à pérenniser le règne du régime PHTK tout en continuant « la tradition de la corruption ». 


Ces réactions politiques mettent en lumière les profondes divisions et les rivalités persistantes au sein de la classe politique haïtienne. Alors que le pays cherche à sortir du marasme dans lequel il se trouve, les désaccords et le risque d’éclatement du CPT soulèvent des questions sur la capacité du pays à parvenir à un consensus politique durable.

Il est important de noter que malgré ces protestations, de nombreux secteurs politiques ont salué le choix d'Edgard LeBlanc comme président du Conseil. Toutefois, certains demandent de revoir le processus de nomination du premier ministre.

 

 


Par: Daniel Zéphyr

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