PubGazetteHaiti202005

Haïti: l'effet des sanctions contre les gangs «extrêmement limité», selon les experts

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L'impact des sanctions de l'ONU contre plusieurs chefs de gangs en Haïti est « extrêmement limité ». C'est la conclusion à laquelle est arrivé un rapport d'experts de l'ONU. Sans succès également, l'application de l'embargo sur les armes, selon le même rapport.

En octobre 2022, le Conseil de sécurité de l'ONU avait décidé la mise en place d'un régime de sanctions (interdiction de voyage, gel des avoirs, embargo ciblé sur les armes), ne visant alors qu'un seul chef de gang, Jimmy Chérizier, dit Barbecue. La liste compte désormais cinq chefs de gangs, parmi ceux considérés comme les plus puissants qui ravagent le pays.


Mais plus d'un an après la mise en place de ces sanctions individuelles, force est de constater que leur impact est bien limité. Les experts mandatés par le Conseil estiment que leur effet « reste extrêmement limité, car les chefs de gangs et les activités de leurs gangs ne sont pratiquement pas touchés par les mesures », selon le rapport publié jeudi qui couvre la période de novembre 2023 à février 2024.


Ces chefs de gangs « ont continué à constituer leurs arsenaux, à étendre leur contrôle sur le territoire et à étoffer leurs rangs, malgré les sanctions imposées à leur encontre », ajoutent-ils.


Quant à l'embargo général sur les armes, « le processus n'en est qu'à ses débuts » et « la concrétisation » de son application « reste médiocre, les ressources étant limitées pour le faire respecter en Haïti et dans la région ». Les « gangs et d'autres acteurs non étatiques continuent de se procurer des armes et des munitions de manière illicite », notamment aux États-Unis et en République dominicaine, mettent-ils en garde, évoquant leurs entretiens avec des policiers haïtiens confirmant que « les gangs ne semblent en rien manquer de munitions ».

 

 


Avec RFI

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